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Citations sur Delphine (152)

Je me ferai, disais-je encore, une destinée fixe, uniforme, inaccessible aux jouissances comme à la douleur ; les jours qui me sont comptés seront remplis seulement par mes devoirs. Je tâcherai surtout de me défendre de cette rêverie funeste qui replonge l’âme dans le vague des espérances et des regrets : en s’y livrant, on éprouve une sensation d’abord si douce, et ensuite si cruelle ! on se croit attiré par une puissance surnaturelle ; elle vous fait pressentir le bonheur à travers un nuage ; mais ce nuage s’éclairait par degrés, et découvre enfin un abîme où vous aviez cru voir une route indéfinie de vertus et de félicités. (Folio, p.237)
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La vie, me disais-je, est une œuvre qui demande du courage et de la raison. Au sommet des montagnes, à l'extrémité de l'horizon, la pensée cherche un avenir, un autre monde, où l'âme puisse se reposer, où la bonté jouisse d'elle-même, où l'amour enfin ne se change jamais en soupçons amers, en ressentiments douloureux : mais dans la réalité, dans cette existence positive qui nous presse de toutes parts, il faut, pour conserver la dignité de sa conduite, la fierté de son caractère, réprimer l'entraînement de la confiance et de l'affection, irriter son cœur lorsqu'on le sent trop faible, et contenir, dans son sein, les qualités malheureuses qui font dépendre tout le bonheur des sentiments qu'on inspire. (Folio, p.237)
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Vous le dirai-je, un instant après je crus le voir qui cherchait dans l'ombre ma figure appuyée sur la colonne, et je prononçai dans mon égarement ces mots d'une voix basse : - C'était à Delphine, Léonce, que cette affection était promise ; oui, Léonce la devait à Delphine ; elle n'a point cessé de la mériter. - Il se troubla visiblement, quoiqu'il ne pût m'entendre; Mme de Vernon se leva pour lui parler; elle se mit entre lui et moi; il s'avança cependant encore pour regarder la colonne ; son ombre s'y peignit encore une fois.
J'entendis la question solennelle qui devait décider de moi, un frissonnement glacé me saisit ; je me penchai en avant, j'étendis la main; mais bientôt épouvantée de la sainteté du lieu, du silence universel, de l'éclat que ferait ma présence, je me retirai par un dernier effort, et j'allai tomber sans connaissance derière la colonne. Je ne sais ce qui s'est passé depuis ; je n'ai point entendu le oui fatal; le froid bienfaisant de la mort m'a sauvé cette angoisse.
À dix heures du soir, le gardien de l'église, au moment où il allait la fermer, s'est aperçu qu'une femme était étendue sur le marbre; il m'a relevée, il m'a portée à l'air; enfin, il m'a rendu cette fièvre douloureuse qu'on appelle la vie; je me suis fait conduire chez moi, jai trouvé mes gens inquiets, de quoi, juste ciel ? que ne pleuraient-ils de me revoir ! (Folio, p.217)
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L'inaction du corps, quand l'âme est agitée, est un supplice que la nature ne peut supporter. (Folio, p.213)
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Souffrir ce n'est pas mourir, c'est vivre. (Folio, p.210)
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N'avez-vous pas souvent remarqué dans la vie combien les gens médiocres et les personnes distinguées s'accordent mal ensemble ! Les esprits tout à fait vulgaires s'arrangent beaucoup mieux avec les esprits supérieurs ; mais la médiocrité ne suppose rien au-delà de sa propre intelligence, et regarde comme folie tout ce qui la dépasse. (Folio, p.194)
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Sans doute Mme de R. a dégradé sa vie, mais pouvons-nous savoir toutes les circonstances qui l'ont perdue ? a-t-elle eu pour époux un protecteur, ou un homme indigne d'être aimé ? ses parents ont-ils soigné son éducation ? le premier objet de son choix a-t-il ménagé sa destinée, n'a-t-il pas flétri dans son cœur toute espérance d'amour, tout sentiment de délicatesse ? Ah ! de combien de manières le sort des femmes dépend des hommes ! d'ailleurs je ne me vanterai point d'avoir pensé ce matin à la conduite de Mme R., ni à l'indulgence qu'elle peut mériter: j'ai été entraînée vers elle par un mouvement de pitié tout à fait irréfléchi. Je n'étais point son juge, et il fallait être plus que son juge, pour se refuser à la soulager d'un grand supplice, l'humiliation publique. Ces mêmes femmes qui l'ont outragée, pensez-vous que si elles l'eussent rencontrée seule à la campagne, elles se fussent éloignées d'elle ? Non, elles lui auraient parlé, leur indignation vertueuse, se trouvant sans témoins, ne se serait point réveillée. Que de petitesses vaniteuses, et de cruautés froides dans cette ostentation de vertus, dans ce sacrifice d'une victime humaine, non à la morale, mais à l'orgueil ! (Folio, p.189)
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Delphine anime la conversation en mettant de l'intérêt à ce qu'elle dit, de l'intérêt à ce qu'elle entend ; nulle prétention, nulle contrainte : elle cherche à plaire, mais elle ne veut y réussir qu'en développant ses qualités naturelles. Toutes les femmes que j'ai connues s'arrangeaient plus ou moins pour faire et sur les autres : Delphine, elle seule, est tout la fois assez fière et assez simple, pour se croire d'autant plus aimable, qu'elle se livre davantage à montrer ce qu'elle éprouve. (Folio, p.147-148)
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Comment éloigner d'une conversation intime les idées qui nous dominent ? C'est causer avec son amie commne avec les indifférents, chercher des sujets de conversation au lieu de s'abandonner à ce qui nous occupe, et se garder, pour ainsi dire, des pensées et des sentiments dont l'âme est remplie. Il vaut mieux alors ne pas se voir. (Folio, p.141)
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Il est des situations qui peuvent condamné rock a fait les sentiments qu'on éprouve, mais il n'y a que l'avilissement du caractère qui rende capable de feindre ceux que l'on n'a pas. (Folio, p.140)
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