SOUVENIRS
Vestiges fragiles du passé,
Restes voués, hélas ! à l’oubli,
Nébuleux, fanés ou définis,
Par le temps sans cesse menacés !
L’homme, sans vous, ne pourrait plus croire
A des lendemains menaçants
Ni vivre, serein, le présent,
O seules étoiles de notre soir !
Souvenirs aux couleurs passées,
Douces et tendres aquarelles,
Sons étouffés, formes émoussées,
Parfums, douceurs qui m’animaient,
Fresques, vous dépassiez le réel,
Que ne vivez-vous à jamais !
FELINE
Fardée de mascara italien,
Tes deux mamelons enserrés
Dans une étreinte langoureuse,
Tu rêves à un archipel.
Tu caches ton sexe sous un triangle de soie
Et tes autres charmes d’un voile septentrional ;
Tu fais bombance de bémols, de rimes et de pas de danse
Tandis qu’un puissant vin irrigue tes veines caves.
Lyon, maîtresse farouche mais fidèle,
Fille d’empereur toute roturière,
Tu te donnes au passant qui sait te mériter
Mais traboules au béotien tous tes secrets.
Divine féline, tes griffes acérées
M’ont souvent blessé.
Mais c’est en toi que je veux m’enfouir
M’enfuir, à jamais.