Le plus grave, même quand on se croit ou s'espère désolidarisé de son époque, en rupture idéologique avec elle, c'est que des courants si profonds affectent notre conduite et pervertissent jusqu'à notre manière d'être. Alors nous jetons. Les objets, "les produits", les amants, les amis.
Tu ne voulais sans doute pas consciemment m’anéantir, mais tu voulais quand même me posséder, corps et âme, jusqu’à l’étranglement, jusqu’à la fusion, jusqu’à ma dissolution en toi.
Texte de Sylvain Trudel
La tentation est forte alors - et chez les meilleurs - de se croire voué à une vie petite, de s’imposer une banalité quotidienne à la manière d’une punition, de chercher refuge dans la routine, la médiocrité des jours recommencés, s’étant une fois pour toutes et sévèrement jugé inapte à mériter mieux. Nos aspirations à l’essor, à prendre notre envol, nous apparaissent alors n’avoir été que présomptions, prétentieuses démesures.
Je crois au contraire que tu peux et sais tout à fait et totalement aimer, aimer jusqu'à perdre le sommeil et la faim, aimer jusqu'à te laisser dépérir.
Encore une fois, une personne dont la présence nous a déjà été si vitale, si essentielle, comment pourrions-nous ne pas souffrir cruellement de nous priver de la revoir ?
Mais, qu’il existait entre nous une mystérieuse et profonde consonance, que nous rimions, pour ainsi dire, cela m’a tout de suite parcouru comme un frisson.
Seul l’avenir me dira si ton amour est réellement « une cathédrale de diamants » ou un vulgaire magnétophone que tu aurais caché sous ton lit pour violer les sentiments les plus intimes de la dernière des traînées.
Texte de Sylvain Trudel