A mains nues, tome 2

Ce second album consacré à Suzanne Noël, femme médecin et féministe exceptionnelle, s'ouvre sur la mort de sa fille et le suicide de son mari. Une situation dramatique que la chirurgienne esthétique surmonte grâce à son énergie et sa volonté d'aider ses consoeurs à se libérer du joug masculin. Ainsi, elle se lance dans la lutte pour le droit de vote des femmes, mais aussi grâce à son métier en opère beaucoup, riches ou pauvres, pour leur redonner confiance en elles. Une action que Suzanne ne limite pas à son pays. Avant la Seconde Guerre mondiale elle entame un tour du monde afin de prêcher la bonne parole, former des chirurgiens, apprendre des autres, et surtout semer ce qu'elle appelle les germes du soroptimism (sororité et optimisme). Évidemment résistante pendant la guerre, son combat continue après, en 1962, alors que ses forces commencent à décliner, elle prononce un discours magnifique à Copenhague, incitant les femmes à ne jamais renoncer à leur liberté. Avec à mains nues, Leila Slimania et Clément Ouberie rendent hommage et sortent de l'ombre Suzanne Noël, une pionnière essentielle dans la cause des femmes, injustement méconnue.

Suite et fin de la biographie romancée de Suzanne Noël (1921-1954) signée Leïla Slimani et Clément Oubrerie et même plaisir que pour le tome 1.
Les drames se succèdent dans la vie de la jeune femme, ce qui ne l'empêche pas de mener de front les deux combats qui lui tiennent à coeur.
La chirurgie esthétique, qui fera sa célébrité et le mouvement "soroptimist", mouvement féministe qu'elle créera et pour lequel elle mènera une lutte acharnée durant toute sa vie.
Pour l'une comme pour l'autre, elle fera le tour du monde et rencontrera les principaux personnages qui feront évoluer ses deux passions.
Une nouvelle fois le travail du duo Slimani/Oubrerie est remarquable, donnant un coup de projecteur sur cette femme, pionnière dans bien des domaines et qui suscite l'admiration.
2 tomes pour un bel hommage.
À découvrir.

Dans le premier tome de ce roman graphique, nous avions le plaisir de faire connaissance avec Suzanne Noël, féministe avant l'heure et pionnière dans la chirurgie réparatrice. Il se terminait dans l'angoisse causée par la pandémie de grippe espagnole de 1918.

Le tome 2, hélas, commence dramatiquement par le décès de Jacqueline, la fille unique de Suzanne et André Noël. Incapable de faire son deuil, André sombre dans la dépression et finit par se suicider en se jetant dans la Seine. Profondément affectée mais douée d'une force de caractère exceptionnelle, Suzanne va se plonger dans le travail pour tenter d'oublier sa peine. Elle va multiplier ses efforts pour continuer son combat et exercer sa médecine malgré des conditions hostiles et un climat politique qui s'assombrit de plus en plus jusqu'à la seconde guerre mondiale.

Même vieillissante et souffrant de graves troubles visuels, Suzanne Noël se mobilisera toujours pour aider les autres, riches ou pauvres, par ses opérations de chirurgie esthétique. Elle multipliera les conférences pour renseigner et former de nouveaux médecins et chirurgiens, elle sera en permanence à l'affut de nouvelles technologies.

Son autre combat sera mené en faveur de l'émancipation de la femme. Une femme libre doit être une femme qui travaille et non pas seulement une épouse et une mère de famille. Elle défilera pour défendre la condition féminine et le droit de vote des femmes. Tenter de faire plier les gouvernements machistes de l'époque était une gageure. Et surtout, sur le modèle américain, elle créera et développera de nombreux clubs de sororité, les Soroptimists. Elle n'hésitera pas à parcourir le monde pour gagner à sa cause de nouveaux adhérents.

Leila Slimani, pour le scénario, et Clément Oubrerie, pour les illustrations ont su exploiter avec talent la vie longue et intense de Suzanne Noël avec des textes brefs, une chronologie respectée et des graphismes au trait appuyé, aux couleurs parfois claires et gaies et parfois très sombres selon la situation ou le contexte historique.

Militante, dotée d'une énergie à toute épreuve, féministe et pionnière dans la chirurgie esthétique, qui se souvient encore de Suzanne Noël ? C'est l'occasion de la découvrir grâce à ce diptyque réaliste qui lui rend un bel hommage.

Dans ce second tome de "A mains nues", Leila Slimani et Clément Oubrerie continuent de dérouler la vie extraordinaire de cette médecin et féministe, Suzanne Noël.
L'album s'ouvre de manière bien sombre : la fille de Suzanne Noël vient de mourir et son mari s'enfonce dans la dépression.
Malgré une vie personnelle loin d'être rose et un contexte politique de plus en plus inquiétant (la montée du fascisme en Allemagne puis la seconde guerre mondiale), Suzanne Noël ne baisse jamais les bras.
Elle se bat pour pouvoir excercer (à la mort de son mari, elle perd son autorisation d'excercer et doit repasser un examen), elle se bat pour les femmes dans son cabinet à travers la chirurgie esthétique.
Plus largement encore, elle se bat en s'inspirant des clubs de sororité américains et en en développant d'autres, elle se bat pour redonner de l'espoir et de la dignité à ceux dont le visage est abimé.
Dans ce second tome, elle sillonne également le monde pour donner des conférences, former des chirurgiens tout en restant toujours très à l'écoute de tout ce qu'elle peut apprendre des autres cultures.
Malgré cela, Suzanne Noël a vite été oubliée. Cet album est l'occasion de lui redonner la place qu'elle mérite.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Alors que son mari sombre dans la dépression la plus noire suite au décès de leur fille, Suzanne se plonge à corps perdu dans le travail et la lutte féministe pour l'émancipation des femmes.
Dans ce second tome, cet aspect de la vie de Suzanne Noel prend un peu le pas sur la facette médicale de sa vie. Nous apprenons ainsi qu'elle est à l'origine des soroptimist de France.
J'ai découvert avec beaucoup d'intérêt le destin de cette femme à la vie aussi riche que tragique.
La BD est réussie, la transposition en image apporte une réelle plus value à ce récit très riche et très varié.
Le rythme est bon, le fond bien retranscrit et le personnage est présenté de façon très humaine, avec ses forces et ses faiblesses.
Une BD intéressante, qui mérite d'être découverte.