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Les Arènes [corriger]

Fondée par Laurent Beccaria en 1997 pour la publication d`un seul livre, Une guerre de Dominique Lorentz, les éditions Les Arènes se spécialisent par la suite dans les documents d`actualités, les livres commémoratifs, les témoignages. La plupart des publications sont le résultat de coups de cœur plus que la définition d`une ligne éditoriale. La maison connaît un grand succès public avec la publication de Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler

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Six versions, tome 4 : Le vampire d'Ergarth

Je poursuis la lecture des titres de cet auteur, il m'en reste un dernier à lire, je dois avouer que celui qui m'intéressait le plus au niveau du titre et de la quatrième de couverture étant celui-ci.



L'auteur ici renouvelle également sa narration car il n'y a plus de podcast comme sur les précédents titre ce qui au final et à mon sens pas plus mal car le style devenait vraiment redondant.



Les sujets évoqués sont ici également plus actuel à mes yeux, la victime étant une vlogeuse assez connu et ce sont ses amis qui sont suspectés du crime.



Il est également question d'un curieux challenge qui peut également faire pensé aux explorations d'urbex ce qui ancre complétement le récit dans une époque moderne.



L'histoire du vampire donne également un côté mystique au récit et cet endroit si particulier qui est un abatoir ou a été retrouvée la victime.



Cela se lit tout seul au vu du nombre de page également et si on a déja lu d'autres titres de l'auteur on sait que la plume va être fluide et facile à lire



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Lettres d'Iwo Jima

Dans le film Lettres d’Iwo Jima , sorti en 2006, Clint Eastwood a donné à voir la terrible bataille qui se déroula sur l’île japonaise d’Iwo Jima, du 19 février au 26 mars 1945. Mais au lieu de montrer la manière dont les Américains ont conquis ce territoire désolé au prix d’incroyables sacrifices, le réalisateur présente, avec objectivité, les événements dramatiques du point de vue des Japonais. Or, un an avant la sortie du film, Kumiko Kakehashi, écrivaine et journaliste japonaise, publiait le résultat d’une longue enquête sur ce fait de guerre qui a marqué durablement les mémoires collectives au Japon comme aux États-Unis. La version française du livre de Kumiko Kakehashi a également pour titre Lettres d’Iwo Jima. Et si son contenu concerne aussi le vécu des 22 000 soldats japonais livrant une lutte acharnée à l’adversaire américain, le livre permet de saisir en profondeur l’état d’esprit des défenseurs acharnés de l’île. L’auteure centre son récit très documenté sur le général Tadamichi Kuribayashi (1891-1945), commandant la garnison japonaise de l’île, officier supérieur dont la personnalité l’a profondément touchée.

Cette importance accordée à Kuribayashi s’explique notamment par le fait que l’on dispose d’un important corpus de lettres du général – à sa femme, sa fille cadette, son frère –, de témoignages de ses proches, ainsi que d’interviews réalisés à différentes époques par des chercheurs, des journalistes, des écrivains. L’auteure a enrichi ces informations en interrogeant plusieurs de ses proches, en particulier, le fils aîné du général, ainsi que son aide de camp, un jeune homme qui lui vouait une admiration sans borne, Nabouki Sadoka, à qui Kuribayashi avait interdit de le suivre à Iwo Jima. Kumiko Kakehashi commente ces lettres et témoignages, les replace dans leur contexte, rappelant certains éléments de l’histoire contemporaine du Japon et nous livre ainsi un récit vivant et très documenté. Sa grande qualité est de permettre au lecteur d’accéder aux pensées, au sentiments, au point de vue qu’avait adoptés le général Kuribayashi, cet officier si peu conforme à la figure emblématique des officiers japonais.

Elle montre (et insiste sur) l’humanité du général, son souci des autres, sa volonté constante de préserver leur santé, leur moral, leur avenir, et ce, non seulement vis-à-vis de sa famille, mais aussi de ses soldats. Elle décrit longuement les conditions inhumaines que réserve l’île d’Iwo Jima aux soldats : sol truffé de souffre et d’insectes rampants, air saturé de vapeurs soufrées et d’insectes volants, absence d’eau et d’ombre, température tropicale, etc.

Kakehashi montre également que Kuribayashi était conscient que l’opération qu’il allait diriger n’avait aucune chance d’être victorieuse, qu’il n’y avait aucune possibilité que le Japon gagne la bataille d’Iwo Jima. Il s’était d’ailleurs opposé à cette bataille, dans des rapports et des lettres à sa hiérarchie, sans jamais recevoir de réponse.

Que la bataille soit perdue d’avance, l’état-major en était lui aussi conscient, comme le montrent des extraits de courriers internes à l’institution militaire. Kuribayashi était donc parti à Iwo Jima en sachant qu’il allait y mourir. Aussi a-t-il redoublé de conseils et de recommandations envers son épouse et ses enfants, tout en leur faisant comprendre qu’ils ne reverraient jamais vivant. En effet, depuis l’île d’Iwo Jima, il fait expédier ses affaire personnelles chez lui, en guise de substitut à son urne funéraire, l’armée japonaise ne remettant jamais aux familles les corps des militaires morts.

* Ce qui peut paraître étrange, au premier abord, c’est que, malgré sa lucidité, Kuribayashi ait, non seulement accepté sa mission suicide, mais qu’il ait mis tout son génie militaire au service d’une résistance acharnée de l’île d’Iwo Jima, résistance qu’il savait vaine. Visionnaire et audacieux, prenant le contre-pied de la doctrine préconisée par l’état-major – doctrine qui avait montré sa cruelle inadéquation –, la stratégie de défense déployée par Kuribayashi suscita l’admiration d’officier américains. Grâce à ses initiatives pour fortifier l’île, les 21 152 militaires japonais ont réussi à résister pendant 36 jour après le débarquement des 80 000 soldats Américains, débarquement précédé de plusieurs semaines de bombardements incessants. Il avait commencé à fortifier l’île dès le mois de juin 1944, soit plus de huit mois avant le débarquement.

* Parmi les éléments singuliers de sa stratégie, le général avait fait prêter publiquement « serment » à tous ses hommes, les exhortant « à se lancer contre les chars, chargés d’explosifs, à s’infiltrer dans les lignes ennemies pour massacrer les adversaires, à s’entraîner au tir pour les abattre et leur interdit de mourir avant d’en avoir tué dix » (p. 66-67). Cet engagement solennel a été respecté avec une incroyable abnégation, au point qu’il n’y eut que très peu de survivants et qu’il fallut attendre le 6 janvier 1949 pour que les deux derniers combattants se rendent, près de trois ans et demi après la fin de la guerre et quatre soufrées après l’assaut final.

* Mais ce qui paraît un monument de soumission à l’empereur et de sacrifices inutiles, serait, selon l’auteure, un stratagème pour maintenir la motivation des soldats dans un environnement qui allait s’avérer de plus en plus hostile. Car le serment est formulé à la première personne du singulier – « je m’engage » –, les soldats disent s’engager personnellement, ce qui n’est pas la même chose que d’obéir à des ordres contre lesquels il est toujours possible de se rebeller. Le fait de prononcer publiquement le serment donne le sentiment que c’est chaque soldat qui a choisi, de son propre chef, non seulement de s’engager à mourir pour la patrie, mais surtout de mourir efficacement. En d’autres termes, l’objectif du serment est de renforcer la motivation des soldats pour qu’ils tuent, qu’ils détruisent, par tous les moyens.

« Kuribayashi était fermement déterminé à ne pas laisser un seul de « ses » soldats mourir inutilement dans cette île. Il ne s’agissait pas d’humanisme, mais le résultat d’une réflexion menée de sang-froid. Sa propre vie, comme celle de chacun des soldats, Kuribayashi avait calculé comment les mettre entièrement à profit [pour] (…) sauver le plus grand nombre de civils vivant en métropole » (p. 69).

Pour renforcer la motivation de ses troupes, Kuribayashi a mis un point d’honneur à partager le quotidien de ses soldats, vivant comme eux dans une casemate sommaire, aux conditions de vie très dures, se nourrissant avec les mêmes rations restreintes qu’eux, refusant tout privilège lié à son grade, leur rendant chaque jour auprès d’eux pour les encourager à tenir. Cette abnégation est proprement rationnelle, professionnelle, elle vise l’efficacité : montrer l’exemple, c’est s’assurer la loyauté des soldats dans cet enfer.

* Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer la détermination du général à défendre jusqu’au bout l’île volcanique. Deux semblent les plus probables. La première consiste à soutenir que Kuribayashi souhaitait ralentir le plus longtemps possible l’avancée de l’armée américaine pour permettre à d’éventuelles discussions de s’engager entre les gouvernements japonais et américains, « en vue d’une résolution pacifique du conflit » (p. 71). Mais, évidemment, l’état-major japonais n’a rien voulu négocier. La seconde hypothèse est formulée par James Bradley dans Mémoires de nos père, ouvrage dans lequel l’auteur soutient que Kuribayashi voulait causer un maximum de pertes ennemies pour influencer l’opinion publique américaine, afin qu’elle mette un terme aux hostilité. Les deux hypothèses se rejoignent. Comme on le sait, les dirigeants politiques et militaires américains utilisèrent une autre solution pour mettre un terme à la guerre : la bombe atomique.

*Se rendant, en 2004, sur l’île d’Iwo Jima, dans le cadre d’une « journée de pèlerinage à la mémoire des soldats morts au combat », l’auteure imagine Kuribayashi dans son bunker, pilotant à distance les opérations, se sachant condamné, luttant obstinément. Espérait-il vraiment que l’empereur négocierait ? Que le peuple américain se révolterait pour mettre fin au conflit ?

* Tout compte fait, loin de se limiter à l’histoire du Japon, Lettres d’Iwo Jima est d’une portée plus générale, notamment, en ce qui concerne l’incapacité des élites politiques et militaires à se remettre en cause. En effet, Tadamichi Kuribayashi avait, très tôt, mis en garde les dirigeants de son pays – y compris l’empereur – contre le risque de perdre la guerre, si le Japon s’engageait dans un conflit contre les États-Unis. Et « pourtant, rien ne laisse penser que les autorités militaires ont exploité l’expérience et les connaissances acquises par le général Kuribayashi lors de son séjour aux États-Unis. Au contraire, certains se demandent s’il n’a pas été mis à l’écart à cause de ses sympathies américaines » (p. 63). Cette fin de non-recevoir était, certes, due à la suffisance d’officiers sanglés dans leurs certitudes. Mais elle résulte tout autant du mépris que la fraction dominante des élites militaires – issus d’un cursus sélectif passant par l’École militaire préparatoire – manifestait à l’égard de la fraction dominée, dont Kuribayashi faisait partie, faute d’être passé par cette école prestigieuse. Or, ce constat n’a rien de spécifiquement japonais. On peut en effet faire le parallèle avec les analyses que l’historien Marc Bloch avait élaborées à propos de la responsabilité de l’état-major français dans la défaite de l’armée française de juin 1940 (voir Marc Bloch, L’étrange défaite. Témoignage écrit en 1940. Préface de Stanley Hoffmann, Gallimard 1990 [écrit en 1940, publié en 1946 pour la première fois]).
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Six versions, tome 3 : Le disparu du Wentsh..

Troisième tome de six versions et c'est toujours aussi prenant à lire ! J'aime bien ce concept, c'est à chaque fois très bien amené ! L'histoire est bien, les personnages interrogés sont crédibles et la fin top ! Je recommande fortement ce livre , il y a le quatrième tome qui est sorti aussi

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