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sur 276 notes
Etonnamment, c'est le premier roman de Dan Simmons que je lis, bien que le célèbre cycle de SF Hyperion se trouve dans ma pile à lire, et que j'aie regardé les premiers épisodes de la série "The Terror" inspirée de son roman de 2008 (qui, il semblerait, n'ait pas fait l'unanimité, mais c'est un autre débat). J'ai pris connaissance de l'existence de ce thriller alpin il y a quelques semaines dans une librairie, puisqu'il vient de sortir en traduction française en octobre 2019, bien qu'ayant été publié en version originale dès 2013. D'ordinaire je ne prête pas attention au rayon des thrillers car ce n'est pas mon style de lecture, mais je dois dire que mon regard a été accroché par le contraste de la photo noir et blanc de cet alpiniste de dos avec tout son matériel qui semble l'écraser, en ombre chinoise sur la glace, et par le titre un poil effrayant qui la parcourt : "l'Abominable". La quatrième de couverture m'a intriguée, avec cette "expédition qui vire au cauchemar", la mention de "la plus glaçante des histoires sur l'Everest", ainsi que le rapport avec le mystère qui planera toujours sur l'ascension de George Mallory et Sandy Irvine en 1924... J'ai donc décidé de me lancer dans la lecture de ce pavé de pas moins de 660 pages !

Le début est plutôt lent, mais sert naturellement de fondement à toute la suite de l'histoire. A partir du premier tiers l'action commence à s'accélérer puisqu'on entre dans le vif du sujet, et l'auteur nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages, je ne pouvais plus décrocher ! Sans spoil puisqu'il s'agit des premières pages du roman (ou pour être au goût du jour des nouvelles entrées au dictionnaire devrais-je dire "sans divulgâcher"...), Dan Simmons nous propulse dans cette intrigante aventure par le biais d'une multitude de carnets de note qu'il reçoit par la poste, écrits par un ancien alpiniste mourant, qu'il avait interviewé des années auparavant pour trouver matière à écrire un thriller sur le pôle Sud. le roman que nous lisons est donc la retranscription des mémoires de cet alpiniste, racontés au présent : l'expédition de ce "jeune idéaliste américain" sur l'Everest en 1925 avec ses deux amis alpinistes que le prière-d'insérer mentionne ("un poète britannique vétéran de la Grande guerre et un guide de montagne français"). Dan Simmons utilise ainsi ingénieusement le contexte historique de l'Europe ainsi que de l'Inde et du Népal, pour dérouler la quête de ces alpinistes sur cette montagne furieuse. Et il ne fait aucun doute qu'il s'est largement documenté sur tout ce qui attrait à l'alpinisme dans les années 20-30 puisque les descriptions sont fournies et explicites tout du long, tant sur le matériel alpin, les techniques d'ascension, que sur la réaction du corps humain aux conditions climatiques de très haute montagne en regard de ce dit équipement. Je regrette néanmoins qu'il n'y ait pas eu une carte de la région himalayenne pour suivre géographiquement les personnages, ainsi que des repères schématiques des différents camps de base sur l'Everest. J'avais parfois l'impression d'être avec le groupe en train de sonder la neige pour éviter les crevasses, de poser des relais dangereux sur des parois infinies, de m'asphyxier à 8000m, de lutter contre le froid mordant et les rafales impitoyables, ainsi que contre... ce dont je ne parlerai pas pour ne pas gâcher votre plaisir de le découvrir au fur et à mesure que la tension monte... ;)

Une lecture palpitante une fois le premier tiers passé, avec son petit lot de descriptions frissonnantes propres aux thrillers et au danger mortel que représente l'alpinisme pour l'homme... je recommande !
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Dan Simmons nous raconte l'aventure de Jake Perry sur sa conquête du toit du monde, l'Everest, en le laissant narrateur. Début du XXème siècle, entre les deux guerres plus précisément, Jake est alors un jeune étudiant d'Harvard, mais déjà un alpiniste chevronné. Il va nous conter comment il a été approché, lui et son ami français Jean-Claude alpiniste et guide de montagne de Chambéry, par Richard Deacon, dit "le Diacre", un lord anglais pour envisager l'ascension.

Sauf que depuis la débâcle de l'expédition de George Malloy de l'année précédente qui s'est soldée par plusieurs morts, des disparus et qu'en plus on ne sait même pas si le sommet a été atteint ou même si un record a été établi, le Tibet a fermé ses frontières et refuse l'accès de sa montagne sacrée. C'est donc clandestinement qu'ils vont s'en approcher, avec pour mission de retrouver le corps d'un des disparus. Mais ne nous leurrons pas, ils ont tous derrière la tête le secret espoir de le vaincre ce terrible mont, même si leur exploit ne sera jamais ni reconnu, ni validé.

Je ne sais combien de pages fait ce roman, ce doit être un pavé au vu des 25 heures et quelques d'écoute. 25h sur cette expédition, de la préparation, à l'approche, puis aux différents camps installés ! Monter, redescendre, remonter. Toutes les difficultés matérielles, sportives et climatiques nous sont narrées dans le détail et jamais une seule seconde on ne s'ennuie. Mieux, on a l'impression de devenir spécialiste... lové dans notre fauteuil bien au chaud !

Et le talent de Dan Simmons ne s'arrête pas là, car il va glisser dans son récit une intrigue impliquant de l'espionnage et du contre-espionnage en pleine période de la montée du nazisme. À cela, il nous rajoute la présence du légendaire yéti craint mais vénéré par les locaux.
La suite sur le blog ;)
Lien : https://www.bookenstock.fr/2..
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le seul roman, à ce jour, de Dan Simmons que je n'ai pas pu lire entièrement...
comment l'auteur de Terreur a-t-il pu pondre un pavé aussi ennuyeux ? on se le demande... Il y avait pourtant matière à écrire un récit largement aussi prenant que le dit 'Terreur', mais là, rien... la fin du prologue est le seul moment du bouquin qui donne envie de tourner une page de plus; le reste se perd en détails et on avance vers l'Everest à une allure de sénateur dépressif.
je suppose que les connaisseurs y trouveront leur compte car je ne doute pas du travail documentaire minutieux de Simmons, mais il est regrettable que tout ce travail n'ait pas donné naissance à quelque chose de plus enthousiasment...
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Je ne peux qu'acclamer Dan Simmons pour sa précision et toutes les recherches effectuées pour cet ouvrage.
Malheureusement, n'étant pas une passionnée d'escalade, ce roman m'a ennuyée. Les deux premières parties traitent de la préparation de l'expédition. La dernière est un peu plus dynamique.
J'ai adoré TERREUR pour cette oscillation entre le surnaturel et le naturel, oscillation que je n'ai pas retrouvé ici. Les rebondissements ne sont pas une surprise et l'ennui prédomine. Dommage.
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Je ne connaissais cet auteur que par sa série "Hyperion" qui le plaçait pour moi dans la case "science-fiction", mais voilà, c'était très réducteur car Dan Simmons est un homme de ressources. Il a produit ici un roman assez étonnant pour moi.

Étonnant car je ne m'attendais pas à me laisser captiver par des histoires d'alpinisme qui, en plus, se déroulent dans les années 30. Un roman en trois parties avec tout d'abord un prologue assez réjouissant. La première commence dans le Cervin pour se porter ensuite au Royaume Uni et en Allemagne. L'auteur fait une présentation solide des divers protagonistes, mais il étonne surtout par sa maîtrise du sujet, c'est-à-dire les expéditions en haute montagne dans ces années-là. le plus impressionnant est de parvenir ainsi à associer considérations techniques et historiques avec une fiction dont l'intrigue se met tranquillement en place, sans pour autant ennuyer un lecteur qui comme moi n'est pas spécialement attiré par ces sujets.
Vient ensuite une seconde partie qu'on est impatient d'atteindre, tout comme les personnages du roman, puisqu'il s'agit d'approcher ce monstre qu'est le massif de l'Everest. L'auteur parvient à ajouter une composante facétieuse en la personne d'une jeune femme pleine de ressources et de son entourage. J'ai lu cette partie avec tout autant d'intérêt que la première, à n'en pas revenir ! Alors évidemment la troisième partie, consacrée à l'Everest lui-même, avec ses épisodes pleins de suspense et de rebondissements, se parcourt sans faillir, enfin presque.

Grâce au talent de narrateur hors pair dont il dispose, Dan Simmons sait nous emmener jusqu'au sommet de son histoire (et presque de la montagne :-). Malheureusement les ingrédients de son intrigue, pour épicés qu'ils soient, ont fini par me rendre perplexe, pour ne pas dire incrédule. Une fin qui est donc décevante à mon goût, car absolument dépourvue de réalisme et donc en pleine contradiction avec tout le soin que l'auteur avait pris auparavant pour rendre cette histoire crédible. Je ne rentrerai pas dans les détails afin de ne pas déflorer le roman, mais si les péripéties qu'il développe pour mener à bien son intrigue auraient très bien trouver une place de choix dans un épisode des aventures exotiques d'Indiana Jones, elles ont, à mes yeux, vraiment du mal à passer lorsqu'on installe ses héros dans les 8.000 mètres d'altitude et qu'on a pris le soin d'expliquer tout ce qu'ils doivent endurer pour parvenir à y survivre.

Mais soyons bon lecteur et validons ce contrat tacite avec un auteur qui s'est vraiment décarcassé pour nous faire vivre des aventures dans les montagnes des années 20 presque comme si on y était !
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Premier roman que je lis de Dan Simmons et je voyais avant ma lecture que c'est un livre qui peut avoir tout aussi bien de bonnes et de mauvaises critiques. Il ne fait pas l'unanimité. Dans quoi je m'embarquais alors que c'est un pavé de 650 pages ? Eh bien finalement, j'ai adoré !

On suit les aventures de Jake, un américain qui va faire l'ascension de l'Everest avec un français et un allemand. Des pros de l'alpinisme. Cela se passe en 1924. Sauf que ce n'est pas un simple exploit à accomplir, ils sont là pour tenter de retrouver d'anciens alpinistes morts dans des disparitions remplies de zones d'ombres.

C'est une histoire qui prends son temps, beaucoup, même. Ce n'est pas un huis-clos qui se déroule que en montagne. on passe aussi dans la campagne anglaise dans le manoir de Bromlay House, un splendide endroit. Les préparations avant l'ascension et d'autres choses à faire avant de partir pour L'Everest comme aller en Allemagne pour toujours comprendre ce qu'il s'est passé en posant des questions à des témoins. Ensuite il y a l'étape des achats des équipements pour ensuite être enfin au coeur de la montagne et de ses innombrables dangers.

C'est superbement bien écrit. La beauté de la description des paysages. On nous fait voir toutes les difficultés à gravir ce monstre gigantesque. Je me suis vite attaché à tous ces personnages. Et il n'y a pas que ces trois gars, ils sont accompagnés de plein d'autres gens comme un docteur et j'en passe. C'est une expédition secrète.

Mais ils ne sont pas les seuls à être ici et tout explose à un moment. La survie est encore plus dure. Sauf que ce moment arrive très tardivement, il faut savoir être patient et autre point qui peut être une déception, c'est de connaître ce qui est le danger pour les alpinistes. Perso, je savais qu'on était loin de ce que raconte le résumé. Pas de surnaturel ou d'horreur. C'est quelque chose d'autre !
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Voici un roman d'aventures comme je les aime : un défi humain (l'escalade du toit du monde) agré-menté de morts mystérieuses et d'un soupçon d'angoisse (yéti or not yéti ?), le tout situé aux marges de l'Histoire.
Dan Simmons pose tout de suite l'ambiance dans une longue introduction : ce récit est celui de Jake Perry, que Simmons a rencontré en 1991. A l'issue de leur entretien, le vieux monsieur avait promis à Simmons un manuscrit, récit de sa vie intrigante et surprenante. Ce n'est finalement que vingt ans après sa mort que Simmons recevra le texte, qu'il livre ici aux lecteurs.
En 1925, Jake Perry et deux comparses alpinistes gravissent l'Everest juste après l'ascension mortelle d'Irvine et Mallory. Si cet exploit n'a pas été médiatisé, c'est qu'il a été accompli secrètement et que les événements qui s'y sont déroulés ne sont pas officiels.
Le lecteur plonge alors dans un maelstrom climatique mais surtout politique : rivalités entre associa-tions d'alpinisme et enjeux géopolitiques, sans oublier les agents secrets et les croyances locales.
L'Everest se révèle comme le lieu de rencontre entre la dureté des éléments et la cruauté du coeur de l'homme, un endroit où l'Histoire aurait pu basculer. le lieu de l'Abominable, qui n'est pas celui au-quel on pense.
Dan Simmons signe ici un grand roman. Tout y est pour combler le lecteur, même s'il est (comme moi) peu féru de montagnes : l'aventure humaine, la documentation, le souci du détail juste auront de quoi satisfaire les plus exigeants et ces quelque 900 pages passeront en un clin d'oeil.
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Voilà une épopée de la conquête de l'Everest avec une érudition accessible et savoureuse. J'ai été un poil déçu par la résolution du mystère qui, à défaut d'être abominable, est simplement sordide, mais c'est déjà bien !
N'hésitez pas. Les personnages sont intéressants, les émotions sont fortes et plus que tout, le contexte d'époque est rendu avec une précision digne d'un essai historique. le charme de Simmons opère.
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Dan Simmons s'attaque ici à un mythe de l'histoire de l'alpinisme : la conquête de l'Everest, et le mystère Mallory, à ce jour toujours non élucidé (son corps a finalement été identifié en 1999). A-t-il atteint le sommet ou non, avant de dévisser ? Qu'est devenu son fameux appareil photo ? Ces interrogations ont donné lieu à une abondante littérature, très connue des amateurs du genre (dont je fais partie). On y retrouve tous les ingrédients « classiques » : citations épiques, rivalités et amitiés à la vie à la mort, course au sommet entre les nations européennes, tragédie, mystère, émerveillement, et bien sûr les inévitables détails macabres qui participent au mythe de l'Everest, plus haut cimetière du monde !

Raconté à la première personne du singulier par le narrateur Jake Perry à l'auteur comme s'il s'agissait d'une histoire vraie, le récit épouse la structure en « poupées russes » chère à Dan Simmons : il s'agit d'une histoire imbriquée dans une autre (comme Hypérion). Simmons possède un réel génie pour mettre en scène l'horreur au détour d'une phrase, avec une description bien sentie. La présence de quelques coquilles et répétitions ne nuit pas à l'ambiance dépaysante et la poésie qui se dégage de ce texte. Une fois de plus, Simmons fait montre de ce talent de conteur qui fait de lui un grand écrivain et un auteur de best-seller, cette « musique » que, selon lui, on « entend ou pas ». Il est indéniable qu'il l'entend, cette voix, cette « transmission venue des dieux » ! Une fois qu'on attaque un livre de lui, sur n'importe quel sujet, on ne peut que tourner les pages jusqu'au dénouement ultime, au bout de 951 pages. Et pourtant, ses bouquins sont tous des pavés !

L'intrigue haletante est néanmoins desservie par quelques longueurs (notamment la préparation interminable des alpinistes, qui n'atteignent le sous-continent indien qu'au bout de 317 pages), des incohérences majeures et de grosses ficelles scénaristiques.

Info cruciale qui tombe à point nommé, interventions divines, « rien ne peut plus nous arriver d'affreux maintenant » et autres apparitions grand-guignolesques sont au menu (Churchill, Chaplin, et même Lawrence d'Arabie sont convoqués dans cette histoire, ainsi qu'un autre personnage bien connu) : les deus ex machina sont assez visibles, même pour un lecteur bon public (ma grand-mère, ancienne grimpeuse, a lu le livre et trouvé ça gros).

Simmons puise sans complexe dans les clichés et stéréotypes : les Anglais se montrent nobles et chevaleresques même par – 40°, les Français pittoresques tout en parlant un anglais parfait sauf quand le scénario requiert le contraire. Cette exposition universelle est complétée par d'affreux nazis d'opérette qui feraient passer ceux de Tarantino pour du premier degré, une poignée de Tibétains crasseux, superstitieux et cruels, ainsi qu'une armée quasi anonyme de sherpas idiots, paresseux et souriants. Ma grand-mère – encore elle – m'a dit que le bouquin lui rappelait « Indiana Jones » et « Tintin au Tibet ». On frôle parfois les limites du politiquement correct… mais un dossier sur Dan Simmons récemment lu (Bifrost n°101) m'a appris que l'auteur était coutumier du fait (ce qui, personnellement, m'étonne de l'auteur d'Hypérion, une véritable ode à la tolérance et à l'humanisme).

Les invraisemblances apparaissent jusque dans le comportement des protagonistes : le rochassier « lumière du rocher » prend peur devant une falaise et laisse l'Anglais (forcément héroïque) prendre la tête et ouvrir les voies. le glaciériste expert tombe dans toutes les crevasses. le meilleur, le plus solide du groupe, l'est plus parce qu'il est un ancien soldat reconverti en moine zen qu'un alpiniste. le médecin de l'expé, un véritable « réanimator », nous tire des super médocs de ses poches comme un magicien des lapins de son chapeau : c'est un peu le mage de la compagnie, qui, comme Gandalf le Gris, apparaît toujours au bon moment, sans une égratignure ni la moindre mèche de travers. L'histoire d'amour, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, est improbable et peu crédible. le sommet de l'incroyable est atteint avec les courses-poursuites sur des arêtes, les gun-fights à 8700 mètres d'altitude, des prouesses d'escalade à la « Cliffhanger » et autres scènes de « déshabillage » à la sortie du deuxième ressaut, face nord de l'Everest, par moins quarante degrés...

D'ailleurs, il y a de surprenants anachronismes dans les techniques d'alpinisme utilisées, bien trop avancées pour l'époque : Jumar inventé par « J.-C. » – qu'il nomme d'après son chien ! – crampons à douze pointes, baudriers, frontales inventées par notre équipe de choc, 6° atteint à 8500 mètres d'altitude en 1925 avec des « grosses », etc. : on s'attend presque à voir surgir un grigri + ou une arva primitive ! Ils sont probablement délibérés, car on sent (et on sait, si l'on est un familier de l'oeuvre de Simmons) qu'il a fait un gros travail de recherche pour ce livre, ainsi que le montre la profusion de détails connus des aficionados.

Autre point négatif, les dialogues, qui sonnent de manière artificielle et peu crédible. Les personnages expliquent tout pour le lecteur, même des choses qui devraient leur sembler évidentes à des alpinistes de leur niveau. Que dire de ces interminables et pompeux monologues à plus de 8000 mètres, en pleine « zone de la mort », où des surhommes comme Reinhold Messner avaient à peine la force de se prendre en photo et où bien des gens ont perdu leur main, car ils n'arrivaient plus à mettre leur gant ! Plus on monte en altitude, plus les invraisemblances s'accumulent. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas divulgâcher l'intrigue !

Mais le plus décevant reste la fin. Il s'agit d'un mystère qui ne tient pas ses promesses : on reste sur notre faim face à ce final explosif et décevant. Une fois refermé, le livre nous laisse un petit parfum « hollywood » et l'impression persistante que Simmons avait pour but, en écrivant ce livre, d'être adapté au cinéma par Tarantino.

Si vous êtes un inconditionnel de la littérature de montagne et que vous pratiquez l'escalade et l'alpinisme, vous apprécierez sûrement l'ambiance montagnarde et les références aux mythes de la varappe, mais vous aurez sans doute du mal à prendre cette histoire au sérieux. Les historiens à cheval sur le respect des faits grinceront des dents, puisqu'il s'agit presque d'une uchronie et que l'auteur mêle fiction et réalité historique avec beaucoup de liberté. Quant à ceux que les détails techniques et les longs chapitres d'exposition rebutent, ils reposeront sans doute le livre avant même d'arriver à la moitié. Mais pour les autres, si vous aimez l'aventure, le mystère et l'horreur, je vous garantis que vous passerez un bon moment !


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Avec près de 1 000 pages, ce roman très documenté prend le temps de décrire les personnages, les matériels et tous les préparatifs de l'expédition vers le sommet de l'Everest que quatre alpinistes anglais et anglaise, français et américain préparent dans les années 1920. Ce n'est en effet que vers les pages 300-400 que l'équipe s'élance enfin à l'attaque de la montagne !

Vous voilà donc prévenus : si vous aimez l'action immédiate et un rythme rapide, ce roman n'est sans doute pas pour vous. Toute cette première partie m'a fait penser à du Jules Verne, quand ses explorateurs préparaient leur expédition vers le centre de la Terre ou vers la Lune, avec tous les détails techniques au passage. Personnellement, si j'avoue avoir eu l'envie que l'intrigue avance plus vite par moments, j'apprécie de prendre le temps pour mieux s'immerger dans l'histoire.

Vient ensuite l'ascension, plus rythmée... trop rythmée d'ailleurs, au point d'oublier parfois le froid et la fatigue, rendant cette aventure moins crédible. Quant à la touche de fantastique, patte de Simmons, elle est légère, au profit d'autres éléments plus orientés thriller, auxquels je ne m'attendais pas car (et c'est très bien) ils ne sont pas du tout évoqués dans le résumé.

Au final, malgré donc quelques longueurs, une formidable aventure très humaine sur les pentes de l'Everest, entre course-poursuite haletante et aventure (semi-)historique.
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