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En 1913, le jeune Maigret fraîchement entré dans la police doute de sa vocation, il envisage même la démission quand une affaire se présente enfin, mais que les suspects sont des riches notables protégés par leur fortune et leur statut social…

"La première enquête de Maigret" (1949) n'est pas le premier roman mettant en scène le commissaire à la pipe
le premier roman avec Maigret est "Pietr le letton" et date de 1931.

Ici, Simenon revient sur les débuts de Maigret dans la police, et sur sa véritable vocation, celle de "raccommodeur de destinées".
Il est intéressant de voir comment Maigret a débuté sa carrière et de connaitre sa disposition d'esprit à ce moment de sa vie.

Cette présente édition, est le premier numéro d'une collection parrainée par le Monde, ce volume propose une introduction de John Simenon, et en postface un petit dossier "pour mieux connaitre Maigret" signé Murielle Wenger.
Les couvertures de la série seront de Loustal, dont le style épuré correspond bien aux romans de Simenon.
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Cette première enquête de Maigret est en fait la trentième sur les 75 romans qui composent la série. L'auteur a senti le besoin de raconter les débuts du fameux commissaire, vers 1948.

Maigret n'a pas 25 ans lorsqu'il entre dans la police, un peu par hasard, et plus précisément au commissariat du quartier Saint-Georges à Paris et y deviendra le secrétaire du commissaire Le Bret. Cette première enquête, charnière, lui permettra d'intégrer les locaux de la Police Judiciaire que l'on nommait à l'époque la Sûreté, en 1913.
Elle le mènera dans les milieux de la haute bourgeoisie, pas très éloignée des caïds de petite envergure et, bien entendu, des petits bistrots de quartier. C'est d'ailleurs lors d'une planque Au Vieux Calvados que Maigret goûtera (pour la première fois si j'ai bien compris) au cidre du petit matin suivi de calvados à intervalles très réguliers.

Maigret n'est pas encore bedonnant, peu sûr de lui, mais on sent bien l'attrait sur les joies de la bonne table, qui deviendra très vite une habitude. On découvre également Madame Maigret, déjà toute dévouée à son jeune époux, de même que l'appartement qu'ils ne quitteront pas.

ça se lit vite, c'est plaisant, distrayant, sans prise de tête.
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Nous sommes en avril 1913, Maigret est secrétaire du commissariat Saint-Georges. Justin Minard, un jeune flûtiste, pénètre dans le commissariat pour signaler une femme en détresse, dans un immeuble, rue Chaptal. Il a voulu s'interposer et a reçu un coup de poing sur le nez du maître d'Hôtel. L'immeuble appartient aux Balthazar, grossiste en café et immense fortune. Maigret accompagne le flûtiste sur les lieux et mis à part le rideau coincé dans la fenêtre d'où la femme a appelé au secours, il ne remarque rien d'anormal.
Le lendemain le commissaire appartenant au même monde que les Balthazar et les fréquentant demande à Maigret de marcher sur des oeufs pour cette première enquête qui lui est confiée.
Ecrit longtemps après que les premiers Maigret aient paru, cette première enquête est assez bien menée. Simenon avait déjà du style, du talent et connaissait bien son personnage qu'il a rajeuni, aminci et préparé son tempérament bougon. Maigret est jeune marié, habite déjà rue Richard Lenoir et possède cette franchise qui lui est propre ainsi que ce sens du devoir qui ne le quittera pas.
Simenon nous entraîne dans Paris de 1913, les calèches, les porte cochères, l'absence de téléphone, de voiture, les bistroquets de l'époque, les guinguettes et l'atmosphère parisienne du début du 20ème siècle, les odeurs du mois d'avril lors d'un rayon de soleil ou du crottin des chevaux, bref une autre époque que celle des bipers, des mobiles et autres gadgets.
Maigret trouvera la solution mais, noblesse oblige, l'affaire sera étouffée au grand dam de celui-ci. Il en voudra à son supérieur et à la terre entière, cela ne changeant rien. Il sera muté à la sûreté (ancêtre) de la PJ à la fin de l'enquête comme inspecteur, son rêve.

Ce livre valait le coup d'être lu et je ne le regrette pas, car ce fut un bon délassement.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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C'est en tant que secrétaire du Commissaire du quartier Saint Georges que Jules Maigret va mener sa première enquête. Celle-ci démarre le 15 avril 1913. Maigret, penché sur ses cours, apprend consciencieusement les bonnes pratiques du signalement à proximité du poêle en fonte qu'il tisonne régulièrement. Mais voilà qu'en ce début de nuit, un jeune musicien vient signaler une femme ayant jeté à la fenêtre du 17 bis rue Chaptal un appel au secours suivi rapidement par un coup de feu. Téméraire, le jeune homme a frappé à la porte et s'est reçu, en signe de bienvenue, un coup de poing. Or, cette adresse est celle des Gendreau-Balthazar. Les cafés Balthazar. Tout Paris connait ce nom prestigieux et hume le parfum du torréfacteur, avenue de l'Opéra.
Décidant de prendre au sérieux ce témoignage, Maigret se dirige vers la demeure. Sarcastique, le fils Richard Gendreau mène lui-même ce jeune policier à la recherche d'un hypothétique cadavre dans toutes les pièces de son hôtel particulier et lui fait explicitement comprendre qu'il n'est qu'un subalterne un peu zélé qui joue au détective. On lui expliquera aussi que le Commissaire le Bret est un habitué de la maison. Rentré bredouille de sa perquisition, il rédige un rapport exhaustif à l'intention de son supérieur. Celui-ci, impressionné par la précision du rapport, est d'abord sceptique, donne la consigne de plutôt fouiller du côté du témoin et attise alors la rage de Jules. Puis il va se raviser à la suite d'une information obtenue auprès de son épouse et qui contredit les dires des Gendreau-Balthazar. Mais la prudence prévaut, Maigret est placé en congés afin de mener une enquête officieuse.

Cette première enquête arrivant plus ou moins au milieu de l'oeuvre des aventures de Maigret, Simenon se permet de faire allusion aux habitudes que le lecteur averti connait déjà. La pipe, le goût pour les planques, la descente des petits verres de calvados, les investigations en solitaire pour « renifler dans les coins », la passion pour les poêles à charbon qu'il tisonne jusqu'à les faire rougir, la bonne chère dans les brasseries et les bistrots parisiens. le futur commissaire étrenne ici des faits et gestes qui deviendront des manies auxquelles il aura recours tout au long de sa carrière.
Maigret est encore svelte. À 26 ans, il est jeune marié depuis cinq mois, il vient d'emménager Boulevard Richard-Lenoir avec son épouse. Celle-ci, « grosse fille fraîche, pleine de vitalité comme on en voit derrière le marbre du comptoir des crèmeries », l'appelle encore Jules.
Alors qu'en arrière plan, le Paris en effervescence affiche des drapeaux aux fenêtres en l'honneur de la visite d'un souverain étranger, Maigret questionnera plus avant la bonne des Balthazar qui se révèlera une sacrée commère. Il va côtoyer de près le milieu au péril de sa vie.

De petit Calvados en flûte de Champagne, de choucroute en coq au vin, ça fouille, ça fouine, ça oscille entre enthousiasme ou envie de démission, tout en visant le Quai des Orfèvres qui le fait déjà rêver.
Après des enquêtes ou Maigret est à la retraite puis revient en activité, le voilà débutant. Simenon a peut-être pris plaisir à faire voyager son lecteur dans le temps !
Pour sa première enquête, Jules marchera sur des oeufs, jouant l'équilibriste au milieu des conflits d'intérêts, le drame s'étant déroulé dans un milieu très aisé dans lequel son Commissaire évolue comme un poisson dans l'eau. Il impliquera beaucoup son épouse qui prendra en charge des témoins. Ce sera un peu comme si elle était son premier inspecteur, ce qui donne beaucoup de chaleur à cet opus et un côté tout a fait sympathique.
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Maigret a eu le privilège de bien des héros de séries: ne pas vieillir. Et de se maintenir à 45 ans de 1931 à 1972.

Cette enquête est atypique parce que l'enquêteur n'est pas l'habituel commissaire massif et taciturne mais un jeune Maigret de 26 ans, secrétaire de commissariat .
Le récit amène le constat qu'il lui faudra du temps et de la sueur pour apprendre le métier.

Le rookie Maigret va même avaler couleuvres et aussi quelques calvados dans le bar d'en face. Un passage obligé. Un baptême du feu en quelque sorte. Toujours le travail d'immersion au bistrot!

Avant de dénouer une intrigue qui n'aurait pas dû lui revenir, il affrontera un milieu social mention passe droit et une hiérarchie frileuse.

Cette enquête commence par l'irruption d'un musicien dans le commissariat où Maigret est de garde pendant la nuit. Ce témoin qui affirme avoir vu une femme crier et entendu un coup de feu dans une demeure cossue va constituer le point de départ de cette première enquête.

Simenon raconte donc la naissance du commissaire 18 ans après sa création. Il précise, étoffe le héros et le rend plus vulnérable. Car Maigret n'est pas encore le patron, le raccommodeur de destinées comme il le sera plus tard.

Il n'en demeure pas moins fidèle à ses origines. Implicitement, le jeune Maigret montre déjà de la sympathie pour les gens modestes qui n'ont pas toujours la justice avec eux.

Surtout ceux qui ont eu la mention pas stable.
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Roman au rythme lent, on prend le temps d'enquêter avec les moyens dont on dispose. Lire Maigret, c'est se plonger dans une ambiance, une atmosphère du début du siècle puisque l'action se passe en 1913.
Ce n'est pas le premier tome de la série, mais on remonte le temps pour assister aux débuts du célèbre commissaire, installé dans son petit meublé avec sa femme. Un Maigret encore peu sûr de lui, il apprend le métier, comment marche la maison.
C'est touchant de voir cet homme que l'on a l'habitude de considérer comme un vieux de la vieille faire ses premières armes, un jeune promu plein d'allant et d'enthousiasme. Et il lui en faudra pour contrer les doutes sur sa vocation de policier, les embûches qui seront mises sur sa route. Maigret se sentira berné, comment cela finira t'il ? Je vous laisse le découvrir par vous même.
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C'est la nuit, Justin Minard, flûtiste de son état, traverse Paris. En passant devant l'hôtel particulier des Gendreau-Balthazar, il entend un coup de feu. Une voiture démarre. Une fenêtre s'ouvre. Une femme appelle au secours. Justin se précipite, sonne, veut forcer la porte, le majordome lui assène un direct en pleine face. Il se rend au commissariat du quartier Saint-Georges où le secrétaire du commissaire est de faction. Son nom: Jules Maigret. Ce sera sa première enquête et il veut la résoudre lui-même comme un grand, car Maigret a de l'ambition: il veut devenir commissaire au quai des Orfèvres. Oui, bon, d'accord, mais tout doucement lui dit son supérieur, le commissaire Le Bret. Le Bret est en effet en bon terme avec la famille Gendreau-Balthazar... Ce n'est que plus tard que Maigret comprendra que toute vérité n'est pas bonne à savoir et que Le Bret, en toute collégialité et par sens du devoir, passera plus de temps à court-circuiter qu'à soutenir l'enquête.

Simenon nous présente un Maigret qui se fait repérer par le premier barman venu, que les truands considèrent - avec raison - comme un jeunet... un Maigret qui ne sait pas boire! Un petit bijou d'ironie.
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Et si on se relisait un petit Simenon pour les fêtes et notamment le tout premier d'entre eux? Comme le titre l'indique, il s'agit de la toute première enquete de Maigret - pas la première écrite par Simenon -qui bien que publiée en 1948 se déroule en 1913 alors que Jules Maigret n'est encore que le second du commissaire Le Bret. Alors tout jeune homme de 26 ans, pas encore marié, il va se pencher sur une affaire de moeurs dans un hôtel particulier parisien où la haute bourgeoisie y est hautement mêlée.

"Dans ces maisons là, il y a toujours des tas de saletés cachées pour tout le monde.Les domestiques parlent généralement trop et les fournisseurs en savent long."

On y voit les tatonnements , la grande perspiscacité et la grande sérénité du plus célèbre commissaire de la littérature française.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette première enquête ressemble fort à une présentation (à postériori, écrite en 1949 alors que les premiers datent de 1931) des personnages. Et même si Maigret n'a pas toujours été vieux, Madame était déjà une « bonne grosse mémère ».

Une enquête dans laquelle Jules (tout jeune et pas encore commissaire (juste secrétaire)), va s'en prendre plein la figure. Une sorte de clé pour la compréhension de son fatalisme ultérieur.

Une enquête où les coupables resteront possiblement impunis… Mais comment le prouver ? Et ils sont si riches et si bien vus en société…
Lien : https://www.noid.ch/la-premi..
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Le Monde édite la collection complète des Maigret et commence par celui-ci, écrit en Arizona en 1948 (Les Maigret ont été écrits de 1931 à 1967). Il n'est donc pas le premier écrit par Simenon, mais relate ses débuts alors qu'il n'était que secrétaire d'un commissariat de quartier, déjà marié à 26 ans à la délicieuse Louise.

Il s'agit du premier Maigret que je lis, et même du premier Simenon.

Nul doute que l'écriture de l'auteur est simple et efficace : limpide et sans détours, sans fioritures, presque sans descriptions, mais très habile à suggérer l'atmosphère d'un lieu ou ce qui se dégage d'un être, d'une simple phrase d'apparence anodine. Je crois même que cette lecture peut devenir très rapidement addictive, étant donné la capacité d'accueil de l'auteur dans son univers à peine la porte des deux premières pages franchie.

J'émets une réserve quant à la collection proposée par le Monde : à raison d'un seul roman par livre, au prix de 8,99 € chacun (à l'exception des prix de lancement du premier à 2,99€ et du deuxième à 5,99 € , l'ensemble de la collection qui comprendra au moins 75 volumes (davantage si les nouvelles ont aussi éditées) sera onéreuse ( 665,25 € sans les éventuelles nouvelles) et encombrante (à titre de comparaison, la collection Omnibus propose "Tout Maigret" en 10 volumes à 280 €)

Pourtant la qualité est incontestable : il s'agit de livres à la couverture cartonnée (j'aurais préféré souple), au beau papier épais, très clair, à l'impression agréable. Chaque roman est précédé d'un commentaire du fils de l'auteur, John Simenon, et suivi d'un petit dossier de la grande spécialiste du commissaire Maigret, Murielle Wenger.

Il s'agit donc là d'une offre intéressante, tout dépend de la place dont on dispose.
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