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Ghost in the shell tome 1 sur 5

Yvan Jacquet (Traducteur)David Leishman (Traducteur)
EAN : 9782723421089
192 pages
Glénat (24/04/1996)
4.01/5   70 notes
Résumé :
Il fallait que cela arrive ! Jusqu'ici les héros de BD étaient des êtres humains, voire des animaux, dans lesquels il était facile de s'identifier en tant que lecteur. Dans Ghost in The Shell, l'héroïne, le major de sécurité Mokoto Kusanagi, une agréable brunette aux formes avantageuses, est un robot, si ce n'était ce 0,01 % de matière organique qui lui reste (une partie de son cerveau et de sa moelle épinière) où résident sa conscience et sa dignité d'être humain. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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SHIROW Masamune, The Ghost in the Shell, [攻殻機動隊, Kôkaku kidôtai], Perfect Edition, traduction depuis le japonais [par] Anne-Sophie Thévenon, Grenoble, Glénat, coll. Seinen Manga, [1989-1991] 2017, 344 p.


À CÔTÉ


Je dois avoir un souci : je n'ai jamais compris le culte autour du Ghost in the Shell d'Oshii Mamoru, adaptation animée du manga éponyme de Shirow Masamune qui va nous intéresser (enfin, faut voir…) aujourd'hui. Mais il est vrai que je l'ai vu une fois seulement, il y a bien longtemps de cela…


Comparaison n'est pas raison, mais, à l'époque (le dessin animé est sorti en 1995, mais je ne crois pas l'avoir vu avant l'an 2000), il me semble qu'il était plus ou moins inévitable d'envisager l'anime d'Oshii au prisme d'un prédécesseur plus que notable, l'Akira d'Otomo Katsuhiro, adaptant pour l'écran son propre manga légendaire. Or, si je n'ai lu intégralement et dans de bonnes conditions la BD originelle que tout récemment, j'ai vu et revu le dessin animé d'Otomo des dizaines de fois ces vingt dernières années. C'est un immense chef-d'oeuvre – une baffe colossale en son temps, dont je ne me suis toujours pas remis, chaque revisionnage étant en fait une nouvelle occasion de me reprendre ladite baffe colossale. Alors, devant les éloges adressés à Ghost in the Shell, je m'attendais à quelque chose de différent, sans doute, parent cependant, et au moins aussi fort, voire, laissaient entendre certains, encore meilleur...


Ma déception n'en a été que plus douloureuse. Je suppose que, techniquement, c'était assez irréprochable, oui… Mais les personnages, l'histoire, le fond ? Tout ça m'avait laissé passablement froid. Ou peut-être pas tout à fait… Je crois qu'il y avait aussi une part d'agacement – et que le visionnage d'autres films d'Oshii, Avalon en tout cas, a pu susciter également : l'impression que le réalisateur, très content de lui, prenait la pose en usant délibérément d'une narration hermétique et d'effets de réalisation certes « très jolis » mais avant tout tape-à-l'oeil. Cocktail dangereux – car l'association de ces deux traits évoque parfois la pure façade prétendant à la profondeur quand il n'y a finalement que du creux derrière ; et avec Oshii j'ai vraiment eu cette impression à plusieurs reprises…


Bon. Il faudrait sans doute que je retente l'expérience – en la complétant aussi par Innocence, j'imagine, voire Stand Alone Complex… Avec un peu de chance, je comprendrais enfin pourquoi « GITS » est si super top que ça…


AVANT L'ANIMATION


Toutefois, si l'anime a phagocyté la licence Ghost in the Shell, devenant une oeuvre culte en tant que telle, et largement indépendante, par elle-même, disons, avec sa propre « mythologie », il y avait bien à l'origine, là encore, un manga, dû cette fois à Shirow Masamune.


Un nom qui ne m'était pas totalement inconnu à la base – car, dans mes souvenirs de l'époque bien lointaine où Glénat commençait à publier des mangas en France, avec des choses aussi cruciales qu'Akira d'Otomo Katsuhiro, d'abord et avant tout, ou un peu après Gunnm de Kishiro Yukito, un autre titre SF avait la faveur du public français découvrant la chose, et c'était Appleseed, dudit Shirow Masamune. Sauf que cette BD ne m'avait quant à elle vraiment pas laissé une impression favorable… Je n'en retenais, pour l'essentiel, que des héroïnes à gros nichons (ce qui me navrait alors même que l'adolescence m'infligeait ses fantasmes les plus moites et inavouables) et des méchas qui se frittaient, bim, bam, boum, dans des « récits » cyberlourds et souvent confus alors même qu'il ne s'y passait guère plus que du bim, bam, boum. Pareil souvenir ne signifie pas forcément grand-chose, je me suis pris une vingtaine d'années dans la gueule depuis, et mon point de vue a amplement eu le temps d'évoluer, mais cette réminiscence n'était tout de même pas très engageante – et je n'avais certainement pas l'impression d'une BD « intelligente », comme on dirait un peu plus tard de Ghost in the Shell, l'anime s'entend, qu'il s'agissait d'un film « intelligent ».


Car voilà : aux sources du film plébiscité d'Oshii Mamoru, il y avait bien un manga de ce Shirow Masamune, prépublié en 1989-1990 puis rassemblé en volume au Japon en 1991. Et The Ghost in the Shell avait également eu droit à une traduction française, en 1996 (après la sortie du film, donc), mais sur le mode « bâtard » assez typique alors de l'éditeur, empruntant à l'édition américaine de la BD, et sous la forme d'un grand format cartonné, avec sens de lecture occidental.


La récente sortie de l'adaptation (américaine) « live » de Ghost in the Shell (qui a fait jaser, mais n'étant pas fan de l'anime, et n'ayant pas vu le nouveau film, je ne peux certes pas prendre part au « débat ») a tout naturellement fourni un bon prétexte à Glénat pour republier « le manga culte » dans une édition plus respectueuse – entreprise qui a visiblement sa faveur en ce moment, puisque sont aussi ressortis dans ces conditions Akira et Gunnm (plus exactement, c'est en cours). Et comme Ghost in the Shell, en manga comme en anime, c'est un peu l'oeuvre de tous les superlatifs, on parle ici en toute simplicité de « Perfect Edition ».


PERFECT PERFECTION ?


Le manga de Shirow Masamune se décline en trois tomes, en fait trois BD différentes mais complémentaires, respectivement intitulés The Ghost in the Shell, la BD originelle, compilée en 1991, Ghost in the Shell 2 : Man-Machine Interface, et Ghost in the Shell 1.5 : Human Error Processor – ces deux derniers volumes rassemblant des éléments publiés entre 1991 et 1997. La réédition des trois tomes est au programme de Glénat, mais je m'en tiendrai ici au premier, à « GITS à proprement parler »… et à vrai dire, vu ce que j'en ai pensé, il est peu probable que je m'inflige les deux autres et en traite un jour sur ce blog.


Il s'agit donc d'une « Perfect Edition », ce qui va plus loin que le simple respect du format original (en y incluant le nombre de volumes : nous avons ici un unique tome, il y en avait deux dans l'ancienne édition française) et du sens de lecture japonais (merci), ou encore le sous-titrage d'onomatopées autrement laissées telles quelles en katakana – même si ces divers aspects sont bien sûr fondamentaux.


Cela va aussi plus loin, a priori, qu'une nouvelle traduction… hélas guère convaincante ? En fait, je n'en sais rien – je ne sais pas ce que ça donnait avant, en 1996, et je suis incapable en l'état de dire si la mocheté consternante du texte, flagrante, et son caractère ésotérique sans pertinence, doivent être imputés à une traduction déficiente, ou à des défauts inhérents à l'oeuvre originelle ; mais je penche pour cette dernière possibilité, et concède à la traductrice qu'il n'est guère aisé, et éventuellement pas dans les attributs du traducteur, de rendre beau et fluide ce qui ne l'est pas à la base et de rendre compréhensibles aux autres des choses que l'on ne comprend pas soi-même, pour la bonne et simple raison qu'elles sont de toute façon incompréhensibles de manière générale dans le bouquin initial…


Aheum. J'y reviendrai.


« Perfect Edition », donc : cela signifie semble-t-il que cette édition a été conçue avec la collaboration active du mangaka – d'où certains choix éditoriaux. Ainsi de cette jaquette, devenue courante dans l'édition francophone de manga, mais qui a ici pour originalité de reprendre exactement celle de la BD japonaise, tout particulièrement dans ses rabats, comprenant avertissement et postface de l'auteur – et qui ont donc été laissés ici en japonais. La traduction nous est certes fournie, mais en toute fin de volume (ce qui n'est pas sans poser problème, si ça se trouve, j'y reviens bientôt). Noter aussi que ces divers paratextes de l'auteur datent de l'édition en volume originelle de 1991 – pas de retour sur l'oeuvre post-adaptation par Oshii, etc., donc.


Mais d'autres aspects sont peut-être plus problématiques ? Un, notamment – une caractéristique marquée de la série, ou même semble-t-il plus largement du mangaka : l'emploi de très nombreuses notes « de bas de page », expression pas très bienvenue car ces pavés de texte se trouvent en fait… partout, dans tous les « caniveaux ». Ces « notes de bas de case », disons, c'est semble-t-il une chose à laquelle Shirow Masamune tient particulièrement, mais qui ne facilite guère la lecture de la BD, qui en retire quelque chose de lourd et oppressant… Dans son « avertissement » (qui, euh, du coup, n'apparaît en français qu'à la toute dernière page de la BD, c'est ballot...), l'auteur déconseille de lire ces notes au fil de la découverte du manga, car cela affecterait forcément le rythme de la narration. Putain, c'est peu dire… Mais quoi ? Relire la BD pour prendre en compte les notes que j'ai fini par laisser tomber – pour des raisons que je détaillerai plus tard ? Et puis quoi, encore ! J'en ai déjà assez chié avec la première lecture… Ajoutons cependant que cette « Perfect Edition » se montre plus ou moins indécise dans la gestion de ces notes – en conservant parfois le texte japonais minuscule, mais en le sabrant le plus souvent, et en employant par ailleurs en français une police pas le moins du monde typée BD, qui contraste avec le reste de la planche ; je ne dis pas que c'est malvenu, mais, pour le coup, l'effet est assez différent de celui produit par la version originale japonaise.


Une dimension appréciable, par ailleurs, de cette « Perfect Edition », concerne la part assez notable de planches en couleurs – bien plus que dans tout autre manga (non colorisé à la truelle comme Akira en son temps) que j'ai pu lire. Or c'est du beau boulot, qui s'accorde bien au dessin noir et blanc global – pas un gadget, mais un apport notable car traité avec le plus grand sérieux. Rien à redire.


Et reste LE SUJET qui a excité bien des fans, à en juger par les réactions colériques endémiques çà et là sur le ouèbe : deux planches ont été virées par rapport aux précédentes éditions, semble-t-il une séquence d'orgie lesbienne parfaitement gratuite et sans la moindre utilité narrative. Scandale ! Censure ! Absolument pas Perfect ! Sauf qu'il semblerait bien que cette décision a été prise, non par l'éditeur français, mais par Shirow lui-même – comme un désaveu un peu tardif (mais pas moins légitime) de cette gratuité façon fan-service sordide, inutile et malvenue. Que les intransigeants se rassurent : il reste pourtant bien assez de filles dénudées à gros nichons dans la BD.


Bon, lançons-nous, et voyons un peu de quoi tout ça peut bien parl...

HEIN ? QUOI ? PARDON ?


Parce que là : putain de problème.


C'est peu ou prou incompréhensible. Même quand on fait abstraction des « notes de bas de case » envahissantes (et inutiles dans 99 % des cas). Mais l'hermétisme de la narration n'a pour autant rien à voir avec celui de l'anime : si Oshii Mamoru pouvait perdre son spectateur, pour autant que je m'en souvienne, en n'en disant guère, Shirow Masamune, lui, en disait parfois beaucoup trop, et sans vraie pertinence.


Ceci, et presque paradoxalement, d'autant plus que les premières pages nous plongent sans préavis dans une sorte d'actionner bourrin au possible, avec des fusillades et des explosions dans tous les sens. Or il y a assurément de quoi se paumer dans cette BD, et surtout dans ces premières pages toutes de bruit et de fureur, où il est peu ou prou impossible de saisir les personnages et leurs motivations, ou une trame quelle qu'elle soit : bim, bam, boum, nichons, boum, jargon pseudo-scientifique, notes de pseudo-science-et-pseudo-philo-mes-couilles, bim, jargon mi-SF, mi-espionnage qui ne veut absolument rien dire, considérations techniques abstruses pour fanas des flingues, bam, et soudains accès de caricature qui tombent comme autant de cheveux sur la proverbiale soupe.


Et je n'y ai absolument rien compris. Shirow fait beaucoup d'efforts pour nous assurer qu'il y a quelque chose à comprendre – voire, attention bonhomme, quelque chose d'intelligent, de fin, si ça se trouve…


Mais, bordel, ce type est tout bonnement incapable de raconter une histoire – est-on porté à croire à ce stade, du moins, si la généralisation est sans doute un peu abusive. Les bonnes âmes prétendront peut-être qu'il « expérimente », mais permettez-moi d'en douter… Et ces planches ultra-chargées n'arrangent certes rien à l'affaire – et ce alors même que la mise en page s'avère globalement assez sage, voire très sage (« notes de bas de case » exceptées ; mais elles sont alors particulièrement envahissantes, et déjà parfaitement inutiles à tous points de vue),


Je ne crois pas avoir jamais autant ramé sur les cinquante premières pages d'une BD. Chaque case me confirmait un peu plus que l'ensemble était incompréhensible, illisible, et, last but not least, horriblement chiant. Et probablement assez concon, loin de l'image sophistiquée de l'anime d'Oshii Mamoru – lequel, pour le coup, et même si je n'en ai pas des souvenirs très précis, s'est à l'évidence livré à un vrai travail d'adaptation, pour le moins : à bien des égards, Ghost in the Shell le film d'animation et Ghost in the Shell la BD, bien loin d'êtres des « parents », sont mutuellement, bien au-delà de la singularité de chaque support, des antithèses ; la mélancolie vaguement snob de l'un étant l'exacte opposée de l'humour potache et gamin lourdingue de l'autre (car ce seinen est finalement très ado) – nulle scène contemplative ici, ou d'introspection, juste des explosions, des poses érotico-vulgaires et gratuites et des punchlines navrantes. Boum.


Du coup, soyons francs : j'ai failli abandonner ma lecture. Et c'est quand même pas tous les jours, en bande dessinée… Certes, il y a finalement assez peu, j'avais peiné sur le minable premier tome de Les Vacances de Jésus et Bouddha, de Nakamura Hikaru. Mais, bon, j'avais persévéré : j'ai bien fini par conclure à la nullité de ce volume, et j'ai pesté pour mes quelques euros bien mal investis… Mais The Ghost in the Shell, à cet égard, c'était bien plus agaçant – j'ai eu l'impression d'avoir été escroqué, en fait. Mais attention : pas tant parce que ce n'était pas dans le ton du film, ce qui serait revenu à critiquer l'oeuvre parce qu'elle ne correspondait pas ce que je supposais et éventuellement souhaitais, réflexe toujours malvenu, mais parce que, même dans son registre de BD d'action, je trouvais ça horriblement mal fait.


Bon, j'ai persévéré là aussi… Globalement, passé les cinquante ou disons les cent premières pages (sur 350), la BD a commencé à m'apparaître moins illisible, moins incompréhensible, et, bon, j'ai tenu jusqu'à la fin… Mais le bilan demeure très négatif – et ça m'a vacciné pour la suite. Parce que, prestigieux anime ultérieur ou pas, le fait demeure que la BD originelle est mal foutue à tous points de vue, avec des personnages sans âme (c'est bien le propos…) et des récits affligeants de vacuité en dépit des circonvolutions absconses d'une narration qui se croit peut-être futée mais n'est en définitive que maladroite et terne.


En dépit de sa coloration cyberpunk aguicheuse et de son paratexte pointu, et du fait de cette narration systématiquement déficiente, The Ghost in the Shell s'avère finalement être un énième manga d'action, et, c'est là le principal problème, vraiment pas des plus convaincants.


C'est au mieux médiocre.


Vraiment au mieux.


LE MAJOR KUSANAGI ET SES AMIS


Bon… Essayons quand même de voir ce qui se passe dans tout ça…


La quasi-totalité des héros de la BD sont affectés à la « Section 9 », une sorte de brigade policière d'élite louchant (ou même un peu plus que cela) sur l'espionnage et la barbouzerie, dans un Japon futuriste mais pas si éloigné, vers 2030 (je reviendrai sur le cadre par la suite). Elle a pour champ de compétence la criminalité technologique de pointe, disons. le patron de la Section 9 est un certain Aramaki, une sorte d'hyper-espion faussement bureaucrate, nabot très sec et d'une discipline carrément militaire ; son faciès simiesque (bien vu, pour le coup) le rend immédiatement reconnaissable (un atout de la BD, bien plus globalement, mais pas sans corollaires, et j'y reviendrai) – ça n'en fait pas forcément un personnage très intéressant pour autant, dans la mesure où il est une collection ambulante de clichés du patron d'agence d'espionnage… Mais admettons.


Les véritables héros de la BD sont cependant les agents sous ses ordres – et, s'ils ont été repris dans l'anime d'Oshii Mamoru, ils n'ont pas toujours grand-chose à voir avec ces déclinaisons plus tardives.


Le film est clairement focalisé, pour autant que je me souvienne, sur le personnage de Kusanagi Motoko, qui se fait appeler, sans forcément avoir de vraies raisons protocolaires, le Major Kusanagi. La cyborg au corps féminin est sans doute aussi la principale héroïne de la BD, d'où les honneurs de la couverture et une place non négligeable dans les épisodes, mais elle n'est finalement pas si mise en avant que cela. Certes, elle joue le rôle d'officier de terrain dans les opérations de la Section 9, et dispose peut-être (très éventuellement) d'un surplus de charisme inaccessible à ses sous-fifres (sans doute localisé dans son improbable chevelure, à faire s'évanouir Dick Rivers). Mais je crois que les ressemblances s'arrêtent là. Ceci étant, mes souvenirs du film d'Oshii Mamoru étant pour le moins flous, je me trompe peut-être totalement… Mais disons que j'avais le souvenir d'un personnage assez froid et mélancolique, si très efficace dans sa partie. La BD ne donne pas vraiment cette image : Kusanagi y est expansive et blagueuse, colérique et indisciplinée mais à la manière d'un cliché sur pattes, et certes pas portée sur l'introspection ou la contemplation. En fait, elle n'est qu'une cyber-héroïne comme une autre – sans la moindre personnalité, et c'est bien le souci : à tou
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Le major Motoko Kusanagi est un cyborg féminin. Elle est policier et fait partie de l'élite anti criminelle : la section 9. Leur rôle, la chasse aux hackers qui, à distance, modifient les robots et les convertissent pour en faire des criminels destinés à servir leurs intérêts. le chef de la section 9 est humain. Il dépend directement du 1er ministre et la réputation de sa section est l'incorruptibilité. Toutes leurs missions ne sont pas couvertes par le gouvernement, elles touchent pourtant presqu'à chaque fois à l'international, la diplomatie, le terrorisme cybernétique, les affaires étrangères et les hautes sphères du pouvoir. Kusanagi, pourtant cyborg, est un être doué de conscience, de raison, de sentiment et se défini aussi vivante qu'un humain. D'où, le gosth, l'esprit, l'âme suffirait, même à un être artificiel, d'être défini en tant qu'être vivant. L'ultra cyber criminel est connu sous le nom du Marionnettiste. Contrairement à toute attente, il n'est finalement pas humain mais n'existe que sous forme d'intelligence artificiel. Être unique au monde, il cherche un moyen de se reproduire en améliorant son potentiel de survie, donc pas simplement en se dupliquant en conservant les mêmes faiblesses mais en évoluant pour devenir de plus en plus fort et résistant…
Je me doutais que l'annonce de la sortie du film mettrait de nouveau ce manga en lumière et que nous pourrions profiter de nouvelles éditions, surtout, comme je l'espérais, en numérique. Glénat ne pouvait pas ne pas prendre le train en marche. J'étais à l'affût sur Amazon qui l'annonce en version papier mais c'est IZNEO qui l'affiche le premier en numérique. Donc, je le télécharge illico. Cette nouvelle édition est enrichie de quelques planches et parfois, au début de nouveaux chapitres, de quelques pages en couleur. Les premières parutions datent de 1989, en employant un oxymore, je pourrais qualifier ce manga d'anticipation vintage. On n'y retrouve tout les standards de la décennie d'or de la BD, les années quatre-vingts et des similitudes avec des auteurs européens tel Enki Bilal ou Liberatore. (Avec ce dernier, il existe une certaine gémellité entre Ranx de Liberatore et Batou, le coéquipier de Kusanagi). Il se dit que ce manga est culte, qu'il serait l'un des premiers à rendre populaire la bande dessinée japonaise en France. Je ne m'en souviens pas vraiment, à l'époque, je ne lisais que des bandes dessinées européenne. (Enfin, je ne lisais pas que des bandes dessinées mais les bandes dessinées que je lisais étaient européennes). Donc, nous sommes dans un manga d'anticipation qui date de 28 ans. Qu'en reste t'il ? Et bien, si on fait fi des costumes et des coiffures qui franchement datent des années 80 (mais la mode est un recommencement, non ?) et malgré que le fait que cette histoire date du début des réseaux Internet et de la microinformatique, je trouve qu'il n'a pas tant vieilli et qu'il garde une certaine vision de l'avenir. Attention, l'action qui se déroulait dans un futur proche en 1989, soit en 2028, s'est forcément rapprochée du futur. L'auteur joue sur la carte de la philosophie, en utilisant tout ce qu'il peut sur la théorie de l'évolution. Peu importe l'origine de la vie, qu'on en ai une vision scientifique, religieuse, philosophique, c'est qu'après ses débuts, elle cherche la substantifique moelle de la survie et se doit d'évoluer pour assurer sa pérennité. Vraiment intéressant, voir passionnant. le scénario est complexe, les bulles serrées, les dialogues fouillés. Les dessins ne sont pas en reste. Eux aussi sont complexes, surchargés. C'est peut-être le reproche le plus grand que je peux faire contre ce manga qui date, c'est qu'il n'est pas assez épuré. Mais l'auteur a tellement à partager, peut-on lui reprocher ? Bref, maintenant que je l'ai lu, je me demande à quelle sauce les cinéastes auront cuisiné l'héroïne. Ce manga aurait pu rentré dans le cadre de la série « Patrimoine Glénat » mais il ne devait pas avoir pris assez de rides pour ça.
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Lecture de la réédition de ce cultissime manga qui se fait maintenant dans le sens original et avec la présence de nombreuses planches en couleur ! D'ailleurs, dans chaque chapitre, la dernière planche couleur passe par un dégradé allant de la couleur au noir et blanc avant de nous replonger dans les planches en noir et blanc. Ce n'est pas grand chose mais c'est un petit style que j'aime bien.
De plus, les dessins sont aussi superbes ! Beaucoup voire même des masses de détails dans certaines planches ! Evidemment, les personnages ont un style très fin des années 80 mais qui colle bien à l'histoire.

Dans un monde où la cybernétique a grandement évolué que tout le monde peut se retrouver « amélioré » et ce pour toute partie du corps :du petit orteil au cerveau. Pour faire simple, c'est une peu une idée de ce que l'on appelle actuellement le transhumanisme. On suit le Major Mokoto Kusanagi, membre de la section 9, section qui doit protéger l'Etat de piratages pouvant prendre contrôle de tout un chacun. le Major n'a plus que son cerveau et sa moelle épinière de réellement humain. Elle est d'ailleurs cupide, froide, cassante, directe et franche quitte à insulter un ancien juge et elle a de l'humour ! Une personnalité bien différente que celle du Major que l'on retrouve dans les films d'animation. Mais elle est tout aussi efficace et entourée d'une bonne équipe ! En gros c'est une personne charmante à suivre !

Après 2 ou 3 chapitres qui servent de mise en place de l'univers, le fil rouge des aventures du Major se met en place. Elle doit mettre hors d'état de nuire un hacker du nom de Puppet master, recherché par plusieurs nations. Et comme on peut s'en douter, le Major va se retrouver amenée à réfléchir sur elle-même et sur ce monde dingue qui l'entoure.

Le récit est dense, parfois complexe mais toujours agréable à lire. Et les annotations de l'auteur, sur ses idées et sur ses lectures, sont nombreuses : prévoyez une loupe pour les lire car la taille de police est bien petite ! Mais franchement lire ce premier près de 30 ans après la première publication, cela fait un bien fou et de voir que certaines idées ici développées sont (toujours) d'actualité.
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Cela faisait un moment que j'étais curieuse de connaître ce manga culte, je me suis enfin lancée avec le premier tome de l'édition deluxe sortie récemment.

Ghost in the shell est un manga d'une grande densité, avec un univers qui couvre des thèmes variés, autant politiques que scientifiques et même moraux et religieux.
L'auteur a très très bien potassé son sujet, comme en témoignent les nombreuses notes complexes (j'avoue n'avoir pas tout compris) au sujet de la microbiologie et de tout autres thèmes scientifiques plus ou moins théoriques. L'intrigue verse elle aussi parfois dans les dialogues compliqués au sujet de la création des cyborgs et de leurs "ghosts", un esprit doté d'une conscience, une sorte d'âme qui les rends bien humains malgré leurs corps synthétiques. Ce n'est pas un bouquin qui se lit en faisant autre chose, mais cela donne un univers riche, immersif et passionnant.

Le style graphique est celui des mangas des années 80 - 90, tout comme les coiffures des personnages d'ailleurs, ça m'a rendue nostalgique du temps où je dévorais les dragon ball. Cette édition deluxe comporte même quelques pages en couleur à chaque début de chapitre, un régal pour les yeux. J'ai particulièrement aimé les représentations des villes et des rues, où le dessin rempli le cadre et où les lignes serrées rendent magnifiquement bien cette vision futuriste de lieux surchargés.

C'est donc une très belle entrée en matière que ce premier tome, qui donne envie d'aller plus loin. Les premiers chapitres sont des "one-shot" avec une enquête close à chaque fois, qui nous permettent de nous familiariser avec les personnages, le fonctionnement de la section 9, les différentes forces politiques en présence... Mais les derniers chapitres laissent entrevoir une intrigue plus globale et centrée sur l'héroïne, Kusanagi, avec l'apparition du Marionnettiste, une intelligence artificielle unique en son genre. Autant dire que j'ai hâte de mettre la main sur la suite de la série.
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Un récit riche, foisonnant et passionnant qui peut désarçonner parfois par la propension de l'auteur à multiplier les digressions dans ses notes de bas de page (ou en marge), allant de commentaires sur ses choix scénaristiques à des propos sur l'évolution de la société, l'impact du progrès technologique et des considérations sur les croyances ou la politique. On peut également être un peu perturbé par le rythme décousu, l'alternance entre les moments graves, les séquences d'action (violente et effrénée) et ces blagues potaches décalées à l'humour typiquement nippon.
L'ensemble interpelle par son savoir-faire et sa densité narrative et l'on s'aperçoit avec le recul de l'extrême richesse du manga : les deux magnifiques animes de Mamoru Oshii n'ont en effet exploité que deux des trames en accentuant la gravité et en ralentissant le tempo. La série Stand Alone Complex est du coup plus proche de l'esprit du manga en réinjectant également les impayables tachikomas, ces robots ultra-agiles et multi-tâches dotés d'une intelligence artificielle particulièrement développée.
Les personnages ont également un traitement parfois différent : Batou est ici le comique de service, solide mais filou, Kusanagi voit sa vie privée et sa personnalité davantage dévoilées (elle a de nombreuses copines et un petit ami également membre d'une organisation gouvernementale).
Visionnaire et brillant.
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critiques presse (1)
Sceneario
31 mars 2017
Si vous n'avez jamais eu l'opportunité de vous lancer sur cette série, autrement que par le biais de ses diverses adaptations en animation, je veux dire, n'hésitez plus et régalez vous !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'éboueur : Quoi donc ? Comment ça, une "expérience virtuelle" ... ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Ishikawa : Ça veut dire que vous n'avez jamais eu de femme, de gosses, ni de divorce, ni rien de tout ça... C'est juste une simex, une rêve, un programme ! Vous avez tenté de pirater le ghost d'un fonctionnaire du gouvernement !
L'éboueur : M-Mais... Qu'est-ce que je dois faire ? Comment je peux effacer ce... "rêve" ?
Ishikawa : Avec la technologie actuelle, on ne connaît malheureusement que deux cas d'effacement de simex réussis. Mais je vous déconseille d'essayer. Désolé !

Junk Jungle
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Aramaki : Durant leur vie, les gens ne sont exposés qu'à une quantité limitée d'informations. Dans cette affaire, le sort de toute une nation et celui d'un seul individu ont été traités avec le même mépris, mais la plupart des gens n'en sauront jamais rien...

Junk Jungle
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Le futur proche. Le monde est entré dans une ère d'information à outrance. Les électrons et les photons s'agitent à travers le vaste réseau corporatiste mondial qui recouvre maintenant la planète. Mais les pays et les groupes ethniques subsistent. Aux confins de l'Asie, se trouve un étrange état-consortium appelé "Japon"...
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Aramaki : Qu'il s'agisse d'un simex ou d'un rêve, l'information reçue est réelle... et en même temps une illusion.

Junk Jungle
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Le cœur des hommes est fragile… si, happés dans les révolutions du monde , ils deviennent hédonistes, Ils sont réduits à l’état de machines à calculer leur intérêt maximal ou bien à des unités de consommation.
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Videos de Masamune Shirow (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Masamune Shirow
Ghost in the Shell (2017), un film américain réalisé par Rupert Sanders avec Scarlett Johansson, d'après Ghost in the Shell de Masamune Shirow. Bande-Annonce VF.
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