Le major Motoko Kusanagi est un cyborg féminin. Elle est policier et fait partie de l'élite anti criminelle : la section 9. Leur rôle, la chasse aux hackers qui, à distance, modifient les robots et les convertissent pour en faire des criminels destinés à servir leurs intérêts. le chef de la section 9 est humain. Il dépend directement du 1er ministre et la réputation de sa section est l'incorruptibilité. Toutes leurs missions ne sont pas couvertes par le gouvernement, elles touchent pourtant presqu'à chaque fois à l'international, la diplomatie, le terrorisme cybernétique, les affaires étrangères et les hautes sphères du pouvoir. Kusanagi, pourtant cyborg, est un être doué de conscience, de raison, de sentiment et se défini aussi vivante qu'un humain. D'où, le gosth, l'esprit, l'âme suffirait, même à un être artificiel, d'être défini en tant qu'être vivant. L'ultra cyber criminel est connu sous le nom du Marionnettiste. Contrairement à toute attente, il n'est finalement pas humain mais n'existe que sous forme d'intelligence artificiel. Être unique au monde, il cherche un moyen de se reproduire en améliorant son potentiel de survie, donc pas simplement en se dupliquant en conservant les mêmes faiblesses mais en évoluant pour devenir de plus en plus fort et résistant…
Je me doutais que l'annonce de la sortie du film mettrait de nouveau ce manga en lumière et que nous pourrions profiter de nouvelles éditions, surtout, comme je l'espérais, en numérique. Glénat ne pouvait pas ne pas prendre le train en marche. J'étais à l'affût sur Amazon qui l'annonce en version papier mais c'est IZNEO qui l'affiche le premier en numérique. Donc, je le télécharge illico. Cette nouvelle édition est enrichie de quelques planches et parfois, au début de nouveaux chapitres, de quelques pages en couleur. Les premières parutions datent de 1989, en employant un oxymore, je pourrais qualifier ce manga d'anticipation vintage. On n'y retrouve tout les standards de la décennie d'or de la BD, les années quatre-vingts et des similitudes avec des auteurs européens tel
Enki Bilal ou Liberatore. (Avec ce dernier, il existe une certaine gémellité entre Ranx de Liberatore et Batou, le coéquipier de Kusanagi). Il se dit que ce manga est culte, qu'il serait l'un des premiers à rendre populaire la bande dessinée japonaise en France. Je ne m'en souviens pas vraiment, à l'époque, je ne lisais que des bandes dessinées européenne. (Enfin, je ne lisais pas que des bandes dessinées mais les bandes dessinées que je lisais étaient européennes). Donc, nous sommes dans un manga d'anticipation qui date de 28 ans. Qu'en reste t'il ? Et bien, si on fait fi des costumes et des coiffures qui franchement datent des années 80 (mais la mode est un recommencement, non ?) et malgré que le fait que cette histoire date du début des réseaux Internet et de la microinformatique, je trouve qu'il n'a pas tant vieilli et qu'il garde une certaine vision de l'avenir. Attention, l'action qui se déroulait dans un futur proche en 1989, soit en 2028, s'est forcément rapprochée du futur. L'auteur joue sur la carte de la philosophie, en utilisant tout ce qu'il peut sur la théorie de l'évolution. Peu importe l'origine de la vie, qu'on en ai une vision scientifique, religieuse, philosophique, c'est qu'après ses débuts, elle cherche la substantifique moelle de la survie et se doit d'évoluer pour assurer sa pérennité. Vraiment intéressant, voir passionnant. le scénario est complexe, les bulles serrées, les dialogues fouillés. Les dessins ne sont pas en reste. Eux aussi sont complexes, surchargés. C'est peut-être le reproche le plus grand que je peux faire contre ce manga qui date, c'est qu'il n'est pas assez épuré. Mais l'auteur a tellement à partager, peut-on lui reprocher ? Bref, maintenant que je l'ai lu, je me demande à quelle sauce les cinéastes auront cuisiné l'héroïne. Ce manga aurait pu rentré dans le cadre de la série « Patrimoine Glénat » mais il ne devait pas avoir pris assez de rides pour ça.