Les filles sages vont en enfer

A-t-on réellement de savoir ce que pense une jeune fille israélienne vivant dans les colonies de Cisjordanie ? Voici un album autobiographique de Tohar Sherman-Friedman qui nous plonge dans toutes ces réflexions.

Pas un seul mot pour les palestiniens dépossédés de leurs territoires. Il est question d'une peur presque irrationnelle de terroristes et d'attentats (un jet de pierre sur une voiture traversant certaines zones). Cela sera les seules évocations à ce conflit interminable.

Oui, tout le reste est la vue d'une adolescente qui va découvrir l'amour de sa vie, qui va faire la fête, qui va également tourner le dos à la religion pour être plus libre. Toute une insouciance de la jeunesse et qui tranche très certainement avec la misérable vie des arabes de la région.

J'ai eu un peu la nausée en lisant cette BD qui partait certainement d'un bon sentiment. Pour autant, j'ai plutôt été sensible au thème de la perte de la foi car cela me renvoyait avec ma propre expérience de vie. On ne peut que souligner le courage de l'auteur qui n'a pas suivi la voie toute tracée de ce dogmatisme religieux imposé par la société et une famille très pratiquante.

Le dessin m'a paru un peu brouillon avec des disproportions. Cela reste tout de même assez acceptable. Mais bon, cela ne sera pas un chef d'oeuvre sur la forme.

Je me suis un peu perdu dans ce récit un peu décousu où l'on peut perdre facilement le fil. Reste le témoignage intime et personnel qui pourra le cas échéant vous toucher. Oui, les filles sages peuvent aller en enfer, alors on ne vous dit pas pour les vilaines filles !

Tohar, fille de rabbin, grandit dans une colonie, et plus précisément au sein d'une communauté juive orthodoxe de Gaza. Dans ce récit autobiographique, elle explore ses souvenirs par le prisme de la perte de sa foi.
Ainsi c'est par la mémoire de ce qui fût une fille pleine de questions, une adolescente complexée puis une jeune femme rebelle que Tahar Sherman-Friedman questionne le deuil de la religion et ses conséquences pour soi et pour les autres.

Pour moi cet ouvrage a été une vraie découverte, tant pour ce qui concerne la vie dans les colonies que la religion juive. Deux sujets abordés avec beaucoup de pédagogie.

L'autrice a su tirer de son expérience un propos universel qui parlera à toute personne qui a eu une part de religion dans sa vie.

Attention tout de même, on sent qu'elle a une famille compréhensive et que cet apprentissage a été facilité par un entourage ouvert et aimant.

Dans la vraie vie, ce sont les filles pas sages qui vont en enfer ! Mais pour l'auteure de cette BD, le monde est inversé, en effet elle rejette l'hypocrisie du monde religieux dans lequel elle a été élevée, et pour elle ce sont plutôt ses coreligionnaires sagement engluées dans ce système qui vont en enfer ! C'est en quelque sorte le coming out d'une jeune fille athée, grâce à Dieu elle a le choix, et c'est le fait même de la liberté humaine de pouvoir choisir : croire en Dieu ou de ne pas croire . Bon après il faut assumer dans la société israélienne remplie de références bibliques et c'est tout l'intérêt des petits récits qui constituent cette BD. L'auteure est courageuse de s'être lancée dans un travail aussi long. Sur le plan graphique, le dessin est assez maladroit, néanmoins la colorisation est intéressante mais ça passe vu que le scénario est très orienté sur la vie sentimentale de la jeune auteure, le rythme de l'action est vivant, je dirais que c'est une bonne première BD, on s'ennuie pas, mais ça reste un peu confus et décousu !

J'ai aimé le rythme, la mise en page, le dessin. C'est un album qui se lit assez facilement. Vis à vis de l'histoire par contre pas si facile pour moi de suivre. D'abord parce ce que je suis déconnectée de l'actualité depuis de très nombreuses années et du coup la vie de cette adolescente vivant dans une colonie Israélienne au sein d'une famille juive dont le père est rabbin et bien c'est très très loin de ma réalité. Dans ce récit autobiographique, Tohar arrive cependant à nous plonger dans ce paradoxe et cette difficulté de se sentir appartenir à une communauté, une famille et aussi de pouvoir faire un pas de côté et ici un bond puisque qu'il s'agit de la non croyance. J'ai refermé ce livre en ayant l'impression de n'avoir pas tout compris.

J'étais un peu sceptique en commençant cette BD qui m'a été conseillée par une collègue, mais je l'ai dévoré en une petite heure. Tohar, jeune israélienne fille d'un rabbin, vit dans une colonie en Cisjordanie. Elle nous raconte son parcours, ses doutes sur le système qui l'entoure, le fait de se sentir différente dans un environnement saturé de règles et préceptes qu'elle ne comprend pas - surtout pour les femmes. Elle s'interroge beaucoup sur la foi qu'elle n'arrive pas à ressentir.
Je ne connais pas beaucoup cette partie du monde ni son histoire, lire cette BD a été très éducatif et intéressant. Tohar nous délivre son histoire avec honnêteté.
Conseillée !