Maintenant, j’apprends à lire. À lire tout seul, car l’apprentissage de la lecture a commencé dans le fauteuil de mon grand-père. Mon écolage de lecteur a dû se passer sans histoire, car je n’ai pas d’histoire à raconter : « Les gens heureux…, dit-on. » J’ai vraisemblablement été un apprenti lecteur heureux. Grâce À un excellent instituteur, m’a souvent répété ma mère. Je le revois bien, l’homme, en sarrau gris (eh oui, les temps ont bien changé !), mais je ne me souviens de rien d’autre. Et je ne me souviens pas non plus du moindre texte lu à l’école, ou, pour l’école, à domicile.
Mon activité fictionnalisante de promeneuse amusée est poétique — parfois bêtement poétique, parfois banalement poétique, parfois midinettement poétique, mais poétique néanmoins, et même drôlement poétique, sonorement, musicalement poétique… bruyamment juste dans ma tête, s’entend… les autres visiteurs, exaspérés, me feraient taire — voici bien l’avantage du numérique, devant mon ordinateur, sur le site de mes musées, je peux la déclamer, la scander, la minauder, ma concrétisation poétique…