La fille du rabbin vient de se marier...à un jeune rabbin. Ils vont à Paris. Ce jeune rabbin est celui qui aurait remplacé son père "LE" rabbin, si ce dernier n'avait pas réussi son épreuve de dictée (cf. tome 2).
Notre rabbin et le chat les accompagnent.....un chat qui n'a pas le droit de rentrer dans la chambre, un chat qui voit sa maîtresse l'oublier, une maîtresse qui ne le caresse plus.
Finis le soleil, les couleurs des autres albums, le rabbin et le chat doivent affronter la pluie, la grisaille, sans un sou en poche...les pages sont sombres...la chaleur humaine des autres albums est absente...notre rabbin est souvent seul....un monde plus égoïste..Il dort même comme un clochard dans une église
Le rabbin fait connaissance avec la vie parisienne, avec la famille de son gendre, une famille juive non pratiquante....il découvre le monde du spectacle grâce à son neveu Rebibo, chanteur de rue à la recherche d'un contrat, qui, dans cette attente, gagne sa vie en imitant les arabes...Il imite ces arabes travailleurs émigrés...Il ne sait pas imiter les juifs parisiens car ici à Paris, les juifs sont d'origine polonaise...Le juif qui fait rire ici, c'est le juif polonais...à Paris, on rit aussi en singeant les arabes....Un neveu dont les pratiques sont bien éloignées de celles imposées par le judaïsme... Choc des cultures...Chacun a ses juifs, l'identité juive est multiple
Notre rabbin fera même une entorse grave au sacro-saint Shabbat et aux repas casher
Quant au chat, il se découvre un nouvel ami, un chien, qui lui permet de traverser un nouveau monde, inconnu pour lui...Confrontation savoureuse de ces deux mondes
Un album qui montre la diversité du judaïsme, tous les juifs ne pratiquent pas, ils ne s'en sentent pas moins juifs, diversité des cultures influencées par le pays d'origine
Un humour différent de celui des autres albums...un humour plus sérieux, plus grave, plus dérangeant, un rabbin toujours aussi sage qui proclame :
"Pendant le retour, le rabbin était triste car Paris lui manquait
-Chers amis, j'ai connu un juif qui mangeait tout le temps du porc et le shabbat, il fumait ! et jamais il ne priait. Kahal Hakadosh, je l'ai regardé et je me suis dit "Toi tu ne respectes pas la Torah qui est le mode d'emploi de l'existence. Tu ne le sais pas, mais tu dois être moins heureux que moi." Je l'ai bien observé, et très honnêtement, je ne crois pas qu'il vivait moins bien que moi. Alors mes amis, si l'on peut être heureux sans respecter le Torah, pourquoi se fatiguer autant à appliquer tous ces préceptes qui nous compliquent tellement la vie" (P. 48)
A lire
Une série à découvrir..
Lien :
http://mesbelleslectures.com..