Leyla et Tala vivent à Londres, mais portent le poids de leurs communautés (l'Inde pour l'une, la Jordanie pour l'autre) où il est bon de se marier jeune, et avec un bon parti. Sans qu'elles sachent trop pourquoi, ni l'une ni l'autre ne parvient à s'y résoudre. Lorsqu'elles se rencontrent, elles comprennent pourquoi.
Cette traduction d'un roman britannique est proposée en France par un éditeur spécialiste de l'amour lesbien, le titre en rajoute une couche et l'ensemble donne une romance totalement cousue de fil blanc. La narration, déroutante, vous ballade sans vergogne d'un personnage à l'autre et la traduction est quelquefois poussive. Certains éléments de l'histoire manquent totalement de crédibilité, et globalement tout va trop vite, qu'il s'agisse du coup de foudre des deux filles ou de leur coming out. On a souvent l'impression de se retrouver dans de la littérature d'initié encore plus que de genre, avec ses codes, ses passages obligés... En fait on devine que cela pourrait être le ixième roman du même genre que l'on lit.
J'ai pourtant tourné les pages avec plaisir et appétit, en fait plus intriguée par la description de la langueur jordanienne de la famille de Tala et le comportement stéréotypé des hommes qui font la cour comme des paons que par l'aventure entre les deux filles. J'ai aimé l'exotisme de ce roman et le décalage culturel qu'il conte, des rues pluvieuses de Londres aux très bourgeois matchs de tennis, de la gouvernante indienne qui crache obstinément dans le thé aux conférences sur Petra à Oxford, du souk d'Amman aux parkings du Surrey. Ces moments de vérité font tout l'éclat de ce roman par ailleurs un peu trop vite troussé à mon goût.
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