Une sacrée petite brique que mon emploi du temps du moment, quelque peu surchargé, ne m'aura pas permis de lire aussi facilement que je l'aurai souhaité. Pour autant l'enthousiasme est là, comme toutes les aventures passées de Matthew Shardlake, avocat au temps des Tudors.
Je vais - quelque peu - grogner sur le titre, usurpé, il faut le dire et mal traduit en prime. Nous n'avons pas là une
révolution. Nous avons en revanche de profondes révoltes sociales auxquelles notre cher avocat se retrouve mêlé, bon gré mal gré. Au fur et à mesure des tomes, on commence à connaître le bonhomme : de grands principes moraux, un souci constant des plus démunis mais une sainte terreur d'attirer l'attention des politiques pour éviter d'être de nouveau en difficulté. Si bien que notre avocat se retrouve toujours dans cette position médiane qui consiste à jouer un peu sur les deux tableaux, tout en restant très honnête, sans duplicité aucune. Ce tome-ci ne fait pas exception : mandater pour faire la lumière sur un parent éloigné de lady Elizabeth accusé du meurtre de son épouse ( dans des conditions bien sordides s'il en est), Shardlake s'en va pour Norwich en 1549, moment des révoltes de Kett.
L'intrigue policière laisse peu à peu place à la fiction historique, vraiment bien documentée. L'essai historique à la fin du tome montre l'honnêteté intellectuelle de
C.J. Sansom, dévoilant ainsi les endroits où la fiction a rempli les trous laissés par l'histoire. Si l'enquête disparait peu à peu, ce n'est en rien gênant.
C.J. Sansom nous plonge dans un récit très fouillé et donc d'autant plus immersif. Cela m'a d'autant plus été agréable que je ne connaissais rien de ces révoltes sociales de 1549, connaissant peu de choses sur le règne d'Edward, fils d'Henri VIII. J'avais ainsi toute la surprise des faits, ne pouvant présager de la fin, tout en apprenant beaucoup au passage. Quoi de mieux que de mêler divertissement et instruction?
A cette immersion participe également toute l'émotion que l'on peut ressentir au gré des pages : révolte, compassion, dégoût, etc. On s'attache irrémédiablement à des personnages, d'autres nous soulèvent vraiment le coeur. de simples situations nous révoltent, notamment celles où l'on met en avant l'impuissance des plus démunis.
Lire un
C.J. Sansom est toujours une excellente chose. J'ai cru comprendre qu'un autre tome était paru en anglais. J'attends donc avec impatience sa traduction.