J'ai eu un mal fou à rentrer dans ces récits... Est-ce la forme qui a mal vieilli ? La traduction ? La disposition assez peu judicieuse ? S'il est vrai que les iconographies qui illustrent ces nouvelles sont plaisantes, la façon dont elles ont été disposées "coupe" le récit plus qu'elle ne l'accompagne. Dommage.... Abandon par k.o. !
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Lu il y a quelques années, je ne me souviens plus des intrigues de ces récits. Ce qui me reste, c'est une ambiance. L'atmosphère de la vie du petit pleuple et des marchands d'Osaka aux alentours du XVIIIème siècle. Saikaku nous plonge pleinement dans son époque. On imagine sans mal les commis, les coursiers, les livreurs et portefaix déchargeants les bateaux arrivant près des entrepôts par les canaux de la ville. Qu'il s'agisse bien souvent des relations parfois redondantes entre des marchands et des courtisanes n'enlève rien à la trucculence de ces récits.
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« Un certain jour au crépuscule, alors que soufflait un vent violent, elle se rappela le tumulte qu’auparavant avaient soulevé les gens qui s’étaient enfuis pour aller se réfugier dans le temple. Elle se dit que, si des circonstances semblables pouvaient se renouveler, elle y trouverait un moyen de retrouver Kichisaburo. Ainsi, poussée par un misérable désir et pour son déplorable destin, elle décida de commettre un crime. Un peu seulement de fumée s’étant élevé, il en résultat un tumulte. La chose parut étrange ; on voulut en connaitre l’origine et c’est alors que, sur les lieux, leur apparut le visage d’Ishichi. Interrogée, elle avoua, exactement, sans rien cacher, tout ce qui s’était passé. Pour châtiment de son crime, elle fut promenée à travers toute la ville. Mais comme cette fille avait agi délibérément, elle n’était point troublée ni ne dépérissait. Chaque jour, comme par le passé, elle faisait coiffer sa noire chevelure et apparaissait dans toute sa beauté. Quelqu’un lui ayant remis, offrande de fleurs à l’occasion de son départ pour l’autre monde, une branche fleurie de cerisier tardif, elle y fixa son regard et modula ce poème improvisé :
Pitié en ce monde.
Au souffle du vent printanier,
Laissant une renommée,
Comme les fleurs de cerisier tardif,
En ce jour je suis tombée.
La vie humaine est bornée. La sienne s’en alla dans la fumée du bûcher, peine assez rare, non loin de Shinagawa, au bord d’un chemin herbeux, à l’heure où résonnait la cloche qui annonce la fin du jour. »
Saikaku, Cinq amoureuses, histoire de la fille du marchand de légumes
Fût-il nu, un homme vaut encore bien cent kwan de sous de cuivre, et, quand il ne serait vêtu que d'un pagne il peut toujours se tirer d'affaire dans la vie.
(dans "Histoire d'une belle de Himeji")
On peut dire que ceux dont l'amour a causé la déchéance n'ont plus honte devant les autres.Affaiblis tout deux par la misère ,ils avaient aussi perdu leur bel aspect du passé.Mais , comme le monde est insensible , personne ne leur montrait de compassion.Ils étaient comparables aux fleurs de glycine violettes qui vont se fanant et dont la couleur évoque par tradition , la parenté.
Pitié en ce monde.
Au souffle du vent printanier,
Laissant une renommée,
Comme les fleurs de cerisier tardif,
En ce jour je suis tombée.
La Vie d'O'Haru, Femme Galante de Kenji Mizoguchi (1952) - Bande-Annonce DVD.