Promenons nous dans les bois, pendant que la boue n'y est pas; si la boue y était, elle nous mangerait...
Attention, avis d'adulte de 35 ans !
Pour rentrer de leur école privée , une CM2 et son voisin de 5ème vont être un jour obligés d'emprunter un jour la forêt...
Sympathique roman, qu'on peut croire d'abord axé sur le harcèlement à l'école, avant de bifurquer vers la SF d'invasion/contamination que laissait deviner le titre. Les multiplications exponentielles présentes à la fin de chaque chapitre à partir de la moitié du livre sont une astuce bien trouvée pour faire monter la nervosité. Les flash forwards, extraits d'auditions par des sénateurs, sont aussi une bonne méthode pour rassurer le lectorat sur la fin tout en le laissant installé dans l'angoisse présente...
La jeune Tamaya ( à une lettre près, ne pas confondre avec l'héroïne BD de
Zidrou !) Dhilwaddi (et là je visualise plutôt une enfant d'origine pakistanaise) est pleine de qualités : discrète, intelligente, courageuse, pleine de bonne volonté, et loin d'occuper un rôle de potiche ou de simple témoin elle joue un rôle déterminant dans l'intrigue. heureusement qu'elle n'est pas en plus jolie et populaire car alors elle risquerait de devenir plus tête à claques qu'attachante... Les trois stéréotypes ( la bonne élève, le souffre-douleur, le caïd) présentés passent à peu près, par contre le savant fou (mais pas méchant) a été très chargé et en devient peu crédible. La fin est aussi quelque peu expédiée, hop vétérinaire, hop, hôpital, guérison et ça y est on est tous copains bien qu'une petite opération à la fin du 36ème chapitre puisse rappeler la conclusion d'Aliens, en laissant penser que, malgré l'optimisme général, la méfiance (lucidité?) de Tamaya est justifiée.
Le côté écologiste du roman est loin d'être militant, plutôt un prétexte scénaristique, bien trouvé, et il n'y a pas de morale lourde: malgré tout, c'est une bonne piste de réflexion sur le sujet... Ne pas déconner avec la nature, on ne sait jamais comment tout peut évoluer! D'ailleurs, il est aussi révélateur que les fameux ergonymes ne soient pas issus d'une recherche d'armes, par exemple, mais d'une recherche d'énergie propre pour remplacer les énergies fossiles ou nucléaires - discret signe de temps qui voient le déclin du tout-pétrole/charbon/gaz au niveau de l'énergie à utiliser... le roman étant essentiellement centré sur l'esprit d'une enfant de primaire et de deux collégiens, pas très préoccupés par le sujet écologique, il semble normal que ces problématiques n'occupent que peu de place dans le récit...
Bref ces
chemins toxiques m'ont semblé une trop courte promenade ! L'action est resserrée, je gage que le même scénario chez
Stephen King aurait bien gagné 300 pages de plus... Je ne parle pas par hasard de
Stephen King, tant le cadre, les protagonistes, et le caractère angoissant de l'histoire sont dans la ligne de certains de ses romans.
Je pense que 50 pages de plus auraient probablement ajouté un peu de profondeur au roman, mais sans doute aurait-il perdu des lecteurs en route...
D'ailleurs, moi-même, ne vous aurais-je pas perdu en route? XD