Chapleau, sa santé réellement ébranlée, se crut enfin libre de voyager sans inquiétude. Il partit avec sa femme, et avec Sénécal qu'accompagnaient sa femme, sa fille, son futur gendre Blumhart, et son médecin le Dr Jean-Philippe Rottot (l'un des fondateurs de la faculté de Médecine Laval à Montréal). Le groupe fut accueilli, le 14 septembre, par Hector Fabre, qui avait installé, 6 rue Chabanais, la première agence canadienne à Paris.
Ainsi Chapleau trouve les hommes politiques de la province divisés, sous deux étiquettes, en quatre partis. Deux étiquettes: conservatrice et libérale;
mais quatre partis: ultramontain, conservateur, libéral et radical. Seuls les ultramontains et les radicaux ont réellement un corps d'idées arrêtées, une doctrine; et c'est ce qui les empêche de joindre leurs oppositions, de s'allier. Les ultramontains livrent aux conservateurs modérés la guerre sans merci annoncée par Castor. Les radicaux ne sont guère moins agressifs à l'égard des libéraux modérés: une longue et dure polémique se poursuit entre la Concorde, des Trois-Rivières, libérale modérée, et la Patrie. Mais les radicaux traitent les ultramontains en ennemis par excellence.
Jean-François Nadeau est historien et directeur des pages culturelles au journal Le Devoir. Biographe spécialiste des personnages politiques, il sera avec nous pour rappeler la vie des deux derniers monuments de l'extrême droite québécoise. Nous consacrerons la première partie de l'émission à l'adaptation de sa thèse de doctorat, Robert Rumilly : l'homme de Duplessis; et l'autre à Adrien Arcand : führer canadien. Le fondateur du journal Le Couac et de la maison d'édition Comeau-Nadeau nous présentera également le livre qu'il a dirigé pour célébrer le 100e anniversaire du quotidien d'Henri Bourassa : Le Devoir -- un siècle québécois.
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