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EAN : 9782226436016
64 pages
Albin Michel (30/10/2019)
4.48/5   27 notes
Résumé :
Dans cette réécriture de C. Roumiguière du conte classique, c'est la sujétion de l'enfant au père qui est mise en lumière, par une sorte d'effet de loupe. On y voit le silence de la cour soumise au pouvoir.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Peau d'âne de C.Roumiguière et A.Maria fait partie de la la collection de classiques dirigée par B.Lacombe,qui tout en respectant les oeuvres classiques " les renouvelle" " les bouscule" "les éclaire".
Elle met en valeur " l'universalité et la profondeur sensible des histoires de patrimoine" et chaque artiste qui choisit une oeuvre se l'approprie afin de lui offrir ses propres resonnances et sa propre sensibilité.
C.Roumiguière n'a pas eu besoin de beaucoup modifier cette histoire qui dénonce ,malheureusement , un mal qui a traversé les temps et reste d'une triste réalité. En y ajoutant sa fibre écologique ,elle accentue le message essentiel que chaque être doit être respecté dans son intégrité et que l'harmonie ne peut exister qu'à cette condition.
Alexandra Maria magnifie cette histoire par la magie de son art,par la lumière qu'elle dépose sur cette sale histoire !. Ses esquisses rehaussées de feuilles d'or sont une pure merveille. On y trouve à la fois une modernité par le trait des portraits et une claire inspiration du quattrocento ainsi que des icônes russes comme le souligne l'éditeur.
Il m'a été impossible de fermer cet album sans revenir encore et encore sur certains tableaux .
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Depuis que cette collection existe, je prends un grand plaisir à redécouvrir sous la plume et le pinceau d'artistes actuels les contes et histoires qui ont marqué leur imaginaire et le leur. Ma dernière lecture avait été le fantastique Petite Sirène qui m'avait totalement transportée et fait voir cette histoire totalement différemment. Avec Peau d'âne, c'est plus un retour aux sources avec cette adaptation sombre et merveilleuse faisant si bien écho au film de Jacques Demy.

Pour ce numéro, c'est donc Cécile Roumiguière qui est aux manettes. Autrice prolifique qui a désormais passé la barre des 60 ans, je n'ai pas été surprise de son choix tant elle a dû être bercée dans sa jeunesse par l'adaptation cinématographique merveilleuse de ce conte. Et je retrouve son goût pour les contes comme dans Les 9 vies extraordinaires de la princesse Gayaou elle avait participé. Alessandra Maria, elle, est une jeune autrice américaine aux influences riches marquées par la Renaissance, les icônes russes et une palette très art déco. L'alliance des deux offre un objet singulier, qui frappe les esprits et célèbre à merveille ce conte oral qui s'est transmis jusqu'à nous.

Il y a de nombreux contes qui nous sont connus depuis l'enfance, mais je trouve que Peau d'âne fait partie des plus méconnus. Sûrement parce que son sujet n'est pas des plus faciles. Je suis d'autant plus heureuse que les autrices l'aient choisi à une époque où le repli sur soi et la prolifération de certains groupes religieux extrêmes pourrait conduire à ce genre de recul. On y aborde en effet la douleur extrême d'un mari qui reporte son amour pour sa femme perdue sur sa fille qu'il souhaite épouser. Et grand heureusement, le conte met en scène une jeune fille courageuse qui ose se dresser astucieusement contre l'autorité parentale pour chercher le bonheur et l'amour hors de la sphère familiale.

Avec la plume poétiquement âpre de l'autrice, nous revenons aux racines de ce conte. Elle ne cherche pas à le rendre beau et charmant. Elle montre au contraire la folie et la noirceur de l'âme humaine derrière le désir de beauté et d'amour, envoyant un message d'avertissement. Faites attention. Avec le dessin très puissant d'Alessandra Maria on sent aussi combien la beauté est un piège qui peu subjuguer. Ces tableaux de Peau d'âne et sa mère sont hypnotisant. On se retrouve tel Pygmalion, à tomber amoureux de notre propre création. C'est perturbant.

Mais ce qui est intéressant, c'est que les autrices parviennent à dépasser cela. Certes le trait d'Alessandra reste entêtant, envoûtant, avec un travail pictural sur photo proche de l'iconographie russe avec ses riches dorures, mais il y a aussi une dimension subversive qui apparaît et rappelle les sculpteurs modernes comme Camille Claudel qui cachait bien des détails dans des oeuvres aux premiers abords classiques. On se retrouve ainsi peu à peu aux côtés d'une héroïne courageuse dans un environnement où elle doit faire ses preuves pour survivre et c'est un récit très moderne, au final, qui se déploie devant nous en peu de pages, à notre plus grande surprise.

Ainsi l'alliance de la réécriture de ce conte oral transmis de longue date et parfois édulcoré auquel on rend son lustre de complexité, et les tableaux picturaux entêtants et forts de messages, confère à cette lecture une sacrée atmosphère. D'histoire simple, elle se révèle bien plus riche que ce dont je me rappelais et me souvenait à travers mes lectures du conte de Perrault et du film de Jacques Demy. Revisite à la fois hommage et moderne, elle m'a subjuguée par les tableaux d'Alessandra et la plume incisive de Cécile. J'ai adoré l'utilisation subversive de ces dorures et de cette ambiance merveilleuse étrange et perturbante, comme si je naviguais au milieu d'un champ de statues. Une réussite entêtante.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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🌊Citation: « Les derniers mots de la femme s'effacèrent. Son souffle devint un fil plus fin que celui qui relie l'araignée à sa toile, son visage prit la teinte d'albatre des draps autour d'elle. »🧋

Peau d'âne c'est un conte très particulier, il commence avec la mort d'une reine, la mère de peau d'âne. Cette dernière à sept ans lorsque ce drame a lieu. le père, le roi est incapable de passer par-dessus ce malheur, il semble même tout faire pour ne pas en sortir. Peau d'âne elle choisit d'apprécier chaque instant et chaque beauté que la vie et la nature lui offre.

Un jour les conseillers du Roi dépités et ne sachant plus quoi faire pour l'aider lui suggère de se remarier. Il est d'abord enjoué à cette idée, mais il se souvient de la promesse qu'il a fait à sa femme. Il lui a promis de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle.

Après cette réunion il part désemparé et c'est ainsi qu'il verra Peau d'âne qui chante et qui danse dans la serre. le père n'avait pas vu sa fille depuis des années, cette dernière lui rappelant trop sa femme il l'avait confié à des persepteurs et n'avait pas été la voir depuis.

C'est ainsi qu'il décide qu'il épousera sa propre fille. Il la demande en mariage, mais celle-ci n'en a pas envie. Seulement une fille doit obéissance à son père.

À partir de là il y aura des ruses, des aventures et une fuite afin d'éviter d'épouser son père. Peau d'âne quittera son royaume, vivera comme une crasseuse dans une étable et travaillera dur.

C'est un conte vraiment particulier qui traite d'inceste, mais aussi de l'obligation d'obéir au patriarche. Cependant, il est très moderne, la magnifique peau d'âne ne cédera  pas et préférera fuir.

J'ai aussi beaucoup apprécié les illustrations de Alessandra Maria, qui font très icône religieuses, de ce genre d'illustration qu'on peut trouver dans les livres d'époque et cela va parfaitement au style du conte. 🎏
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Une très belle réécriture du conte de Peau d'âne avec aux commandes, Benjamin Lacombe. Une très belle édition qui vient ravir l'oeil du lecteur et qui le plonge directement dans l'histoire de Peau d'âne.

Le conte gagne en modernité tout en gardant les tournures stylistiques d'origine. L'histoire n'est en rien dénaturée. On ne peut pas réécrire ce conte même si franchement on aimerait car le père qui décide un matin d'épouser sa fille. BEURK. Pour qu'elle finisse par céder assez facilement au premier venu au détour du bois.... Mais on ne peut pas réinventer un tel classique et on peut dire que les auteurs et illustrateurs ont mis le paquet pour se tenir à la véritable version. On ne peut qu'applaudir leur travail et apprécier ce livre bijou.
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Peau d'âne est un conte très ancien dont on a du mal à dater l'origine et pour lequel on connaît un grand nombre de réécritures et d'adaptations

Pour ma part j'ai et j'aurais toujours l'adaptation cinématographique de Jacques Demy en tête avec la belle Deneuve et les chansons de Legrand.

Cette réécriture du conte qui rentre dans le cadre d'un projet mené par Lacombe, est une oeuvre d'art, jai beaucoup aimé les nombreux clein d'oeil fait au film et aux paroles de certains morceaux, ("Mon enfant on n'épouse pas ses parents")
De plus, le sujet de l'inceste (point central du conte) est très bien amené : l'enfant doit apprendre à nommer l'objet de son désir à l'extérieur du cercle familial. La marraine Lila est un personnage très agréable et qui mènera Peau d'âne dans cette direction.

L'ensemble est sublimé par l'oeuvre de Alessandra Maria dont l'univers onirique possède quelque chose de particulier dans sa manière de mettre en scène les portraits. Des décors de Natures très sombres contrastent avec la luminosité des visages. Assez mélancoliques, comme pour illustrer le passage de l'enfance à l'âge adulte, les expressions de ces visages restent globalement neutres, dans la contemplation et l'expectative. Ce qui, encore une fois offre un joli contraste avec le personnage de Peau d'âne qui est dans l'action.
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critiques presse (1)
LeDevoir
06 janvier 2020
Cette version de Peau d’âne charme ainsi par sa beauté, mais aussi et surtout par l’angle emprunté par le duo qui donne à voir l’histoire de l’intérieur. Fameux.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Comme une fleur trempée dans une eau trouble et vénéneuse, la Reine devenait de plus en plus belle au fur et à mesure qu'elle devenait plus fragile, plus exsangue.
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Comme une fleur trempée dans une eau trouble et vénéneuse, la reine devenait de plus en plus belle au fur et à mesure qu’elle devenait plus fragile, plus exsangue.
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Plutôt que d’être triste, elle veillait à trouver dans chaque détail de sa journée un bonheur à savourer. La vue d’une fleur récemment éclose, le goût d’un dessert à la texture surprenante, un tissu doux au toucher, une simple framboise... la princesse se délectait du moindre plaisir.
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" Autour de lui, tous se taisaient. Tous attendaient. Tous espéraient qu'un nouveau jour allait se lever "
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Une voix enchanteresse reprit l'air de musique et la forêt tout entière ce mit à bruisser à l'unisson. Le prince en eut le souffle coupé.
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de Cécile Roumiguière et Clotilde Perrin https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/maneges-mila
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