Michel Roquebert, né le 7 août 1928 est décédé le 15 juin 2020 et ses obsèques se sont déroulées au crématorium de Cornebarrieu à Toulouse ce 23 juin.
A 10 heures, le glas des cloches du petit village de
Montsegur a résonné jusqu'au sommet de la montagne du même nom où trône une de ces "
citadelles du vertige" qui le fascinèrent au début des années 1960 et qui portaient, toutes, au moins dans la mémoire de ces ruines de pierres que le temps même ne peut effacer,
L Histoire des "Cathares" dont se servirent tour à tour, à coups d'épée tournoyants, de boulets redondants , et d'enclos de bûchers ecclésiastiques les malheureux acteurs de la Guerre dite " contre les Albigeois" .
Unis malgré eux dans un conflit dont on dégage encore les vestiges ces combattants français, occitans ou exilés d'une patrie chrétienne aux racines pulvérisées ... ne sont vus qu'à travers la poussière des siècles, les victoires temporelles des questeurs et des querelleurs et celle - vraisemblablement plus estimable- de ceux qui se nommaient eux-mêmes les " Bons chretiens" .
Ces vrais " Amis de Dieu" selon une autre appellation et, suivant une logique supposée : vrais ennemis du diable... sont rivés par l'Étude que l'on fait d'eux depuis des décennies, au monde impur qu'ils fuyaient.
Dans un sain doute - si ce n'est saint- on aurait pu résumer leur Foi à ceci: " au verbe avoir ils préféraient le Verbe ÊTRE " Mais non ! On a tant décortiqué les "traces terrestres" auxquelles ils n'étaient pas attachés et qu'ils ne souhaitaient pas laisser... que, de toutes parts, ils ont été trahis.
Alors, "le diable se logeant dans les details" il faut dénicher celui-ci dans la totalité des livres écrits sur le Catharisme et le débusquer même ! Et l'en extraire, si on le peut, au nom d'une pureté visée par les cathares et paradoxalement viciée "à la fois" ( ah, la Foi !) par de séculaires ennemis et... d'ardents et toujours nouveaux défenseurs.
il FAUT LIRE Michel Roquebert depuis son premier livre " Les
Citadelles du Vertige" et continuer la lecture des ouvrages successifs pour étudier son cheminement depuis ce premier élan !...
Ne serait-ce que pour le suivre dans sa curiosité sans borne d'Historien peu à peu révélé ( évitant avec prudence d'être un gnostique peu à peu élevé)
L'intérêt qu'il osa porter à Simon de Montfort et à Dominique ( on dit "saint" Dominique comme on dit saint Louis) ou encore, de façon plus cordiale, aux seigneurs de
Lévis Mirepoix, a interrogé si ce n'est rebuté ou déçu bien des lecteurs... Mais il est important de noter cette forme d'impartialité et peut-être d'attrait envers ces figures de l'Histoire qui ont joué un rôle majeur dans un drame régional et national non strictement ou spécifiquement "cathare".
Enfin, si l'on est submergé par ces écrits nombreux traitant des faits et des méfaits d'une tragique Croisade, on peut aussi s'en tenir, comme on le ferait à une bouée salvatrice, aux magnifiques photos de
Christian Soula dans le livre "
Citadelles du Vertige", où elles accompagnent de façon saisissante le texte de
Roquebert.
Elles élèvent " naturellement" notre regard ( je sais : la Nature pour les cathares...etc, etc vont rétorquer de nouveaux "purs" et autres dogmatiques épurateurs)
...
Ces images devenues icôniques élèvent notre REGARD, dis-je, bien au-delà des coups d'oeil qui transpercent, des yeux qui clignent et...des paupières qui se ferment.
Puissent celles de
Michel Roquebert s'être inclinées face à un point de Vue qu'aucun mont des Corbières, aucun sommet d'Ariège ne lui avait permis d'imaginer