5 minutes avec... Dominique Baudis, défenseur des Droits, invité de Pascale Clark dans le 7/9 de France Inter. (7h50 - 27 juin 2011)
" Ce livre, j'aurais préféré ne jamais avoir à l'écrire. D'ailleurs, ce que je commence à écrire n'est pas un livre, c'est un témoignage. "
(Première phrase, page 9)
Elle rôdait autour de lui depuis deux semaines. Cette nuit-là, elle prit possession de son corps. Elle le pénétrait, tantôt doucement en le laissant somnoler, puis elle resserrait son étreinte en l'agitant de spasmes. La mort s'emparait du roi de Jérusalem.
Les physiciens de la cour chuchotaient dans la chambre d'Amaury Ier pendant que le soleil déclinait.
- Il n'aurait jamais dû consulter les médecins arabes.
- Leur science n'est pas moins bonne que la nôtre.
- Peut-être, mais ils sont infidèles.
Un mal de ventre l'avait terrassé alors qu'il conduisait l'armée pour des opérations de routine sur le plateau du Golan, près de Damas. Ramené à Jérusalem sur une litière, il n'avait plus quitté la citadelle de David. La graisse qui formait sur son corps des replis disgracieux avait fondu. Flasque, il gisait sur sa couche maculée, au milieu des souillures. Tout juste âgé de trente-huit ans, il avait l'air d'un vieil homme. Les praticiens royaux décelaient les signes d'une mort prochaine.
- Il se vide par le bas et par le haut. Ce sera sa dernière nuit. Laissons-le avec les siens.
Ils se signèrent et se retirèrent en marchant à reculons.
Le crépuscule avait éteint les ors de Jérusalem. On entendit sonner le carillon léger de la chapelle voisine, puis le bronze de la basilique. Dans sa chambre, il n'y avait plus que les êtres auxquels Amaury était uni par la chair et le sang : ses enfants et ses deux femmes successives. Sa seconde épouse, la reine Marie, se blottissait dans un recoin, sur un tabouret, loin du lit, déjà reléguée, secouée de sanglots qu'elle étouffait pour se faire oublier. Elle n'aurait bientôt plus le droit d'être dans cette demeure. Elle se voûtait comme une proscrite, chassée par le retour de la première épouse, la redoutable Agnès.
Bertrand, mon très cher fils,
J'ai déjà donné un œil à Dieu. Aujourd'hui j'offre au Seigneur tout ce qui me reste à vivre. Je vais me consacrer à Lui jusqu'à mon dernier souffle en combattant les Sarrasins en Terre sainte. J'accomplirai l'ordre de notre Saint-Père le pape Urbain : je libérerai le Saint-Sépulcre. Ensuite, je finirai mes jours en montant la garde aux portes de Jérusalem.
Ainsi, je sauverai mon âme et je gagnerai la vie éternelle.
Demain, lorsque tu liras ce parchemin, je serai en selle à la tête de mon armée avec la Ville Sainte au bout de notre route.
A mon âge, c'est une entreprise déraisonnable. Autour de moi, ceux de ma génération sont presque tous morts. Je ne connais pas d'homme de cinquante-cinq ans capable de commander une telle expédition. Je dois me préparer à comparaître pour le jugement dernier. Pour expier mes péchés et m'ouvrir les portes du paradis, j'offre à Dieu le sursis qu'il m'accorde.
Ce soir, je suis triste. C'est le deuil de ma première existence. Cette renaissance commence fatalement par la douleur d'une rupture.
Celui qui devient le premier roi de Jérusalem n’a pas participé au siège et à la conquête de la ville. Pas plus qu’il n’était présent à Antioche ou dans les innombrables batailles qui nous ouvrirent la route des Lieux saints. De nous tous, il fut le premier à oublier le pèlerinage pour devenir conquérant. Il n’est pas allé au bout du chemin. Il nous a laissés continuer sans lui, car il avait trouvé une terre où fonder son comté. Il s’est exercé à l’art de gouverner en Orient. En épousant une princesse arménienne il a su se faire admettre par les gens du pays. Il a noué des liens avec les princes turcs ou arabes. Il s’est enrichi. Il a préservé et développé l’élite de sa chevalerie. Il a longuement attendu que vienne son heure. Baudouin, roi de Jérusalem, est un grand prédateur.
Ils livraient plusieurs combats aux Chrétiens, les battaient sur tout les points, massacraient ceux qui n'avaient pas eu le temps de prendre la fuite, pillaient les maisons et les livraient aux flammes. Cette dernière opération était, selon l'usage druze, confiée aux femmes. Munies d'allumettes, ces dignes émules de leurs maris et de leurs frères mettaient partout le feu après la razzia des combattants. Ceux-ci absorbés par le pillage et le massacre, abandonnaient à leurs douces compagnes le soin d'achever l'œuvre de destruction; ils étaient sûrs d'être bien servis ! Plus de quarante villages chrétiens devinrent ainsi la proie des flammes en quelques heures…
[C'est Raimond qui parle, p. 330]
"Toute ma vie aura été inutile. Je voulais la paix pour ce pays qui est le nôtre, mais qui n'est pas que le nôtre. Et voilà que nous allons faire la guerre. Pas une escarmouche, pas une bataille. Une guerre à mort, comme nos aïeux il y a près de cent ans quand ils arrivaient ici en croisade. Si nous perdons, nous serons jetés à la mer. Si nous gagnons, il faudra à nouveau cent ans pour rétablir la confiance".
Je ne témoigne pas de ce que je n'ai point vu mais je ne refuse pas d'y croire
Le 1er juillet, le massacre devint général; ils déchiraient les enfants mâles dans les bras de leurs mères et martyrisaient les maris sur les genoux de leurs femmes, avec des marteaux et des instruments de torture. Des massacreurs se portèrent ensuite au Sérail, où se trouvaient cinq cent jeunes gens, l'élite, la fleur de la population : les officiers turcs leur en ouvrirent les portes, et bientôt ces malheureux ne formèrent plus qu'un monceau de cadavres.
La conquête spatiale a été marquée ces quarante dernières années par des avancées spectaculaires. Demain, de nouveaux progrès seront accomplis dans la connaissance de l'Univers.
Toulouse, capitale européenne de l'espace, se devait de mettre à la portée de tous les plus récentes inventions du génie humain dans ce domaine.
Telle est la raison de la Cité de l'espace.