Un roman dit d'amour et d'érotisme qui tourne au délire permanent d'un couple de deux paumés qui égrènent leurs obsessions morbides au fil des pages.
L'histoire est plutôt noire puisque tout se termine dans un bain de sang et de cendres après la crémation des deux protagonistes.
Leur imaginaire était très fertile et ce roman comporte quelques passages plutôt saisissants par leur analyse de l'espèce humaine.
Au global, rien de transcendant.
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Et plus que jamais on en était amené à se demander quelle pouvait bien être la fonction de ce monde-organe, à quel corps il pouvait bien appartenir, et pourquoi, dans cet enchevêtrement de macrocosmes et de microcosmes manifestement absorbés à leurs obscènes entreprises, devaient déambuler sans fin des êtres conscients, ignorants et tourmentés.
Et, tel un papillon sortant de sa chrysalide, le lit conjugal se muait lentement en vaisseau fantôme, déployait ses voiles en un imperceptible froissement d'air, prêt à quitter l'ombre et la pesanteur de son ancienne vie pour voguer dans des azurs constellés de flashes, de l'autre côté du monde, de l'autre côté de la nuit et des paupières closes, dans la lumière éternelle du dedans, celle que les miroirs boivent dès qu'on ouvre les yeux.
Je me voyais déjà administrant un soporifique puissant à la mère et à la fille afin de lutiner l'enfant jusqu'à l'aurore avec une totale impunité (...). Lolita, respirant à peine dans son sommeil, était aussi quiète qu'une poupée peinte.
Vladimir Nabokov
Ce sont les autres qui vous condamnent. Il ne faut jamais révéler ses faiblesses aux autres, ils s'en servent pour vous y enfermer.
Or c'est la nuit elle-même qui leur servait de paupières, la nuit noire et la pluie dont le bruissement perpétuel gommait le monde.
Alina Reyes, 24 avril 2008, à la maison ! Rigolo, une écrivaine nature!