Bonjour,
Ayant lu la trilogie du Baztan (dispo en poche chez Folio mais aussi en trois téléfilms sur Netflix), et son préquel
La face nord du coeur, l'auteure fait depuis partie de mes (nombreux) écrivains espagnols favoris.
J'attendais impatiemment la sortie de
En attendant le déluge, l'auteure en parlant depuis longtemps sur ses réseaux sociaux.
On découvre dans ce nouveau roman un personnage incroyablement attachant et surtout "travaillé" par
Dolorès Redondo. Il faut bien avouer que ce roman est plus celui de Noah, un flic atteint d'une maladie incurable en 1983, époque où se déroule cette histoire. N'ayant plus que quelques mois à vivre, Noah va se jeter à corps perdu dans la traque d'un tueur en série, Bible John, qui a sévi à Glasgow, où Noah est policier, et qui semble avoir pris la fuite au Pays Basque Espagnol, à Bilbao.
Inspirée d'un fait divers bien réel,
Dolorès Redondo situe alors la suite de la traque dans le Nord de l'Espagne, durant la période pendant laquelle l'ETA et les indépendantistes qui la composent se battent pour obtenir une indépendance face au gouvernement en place avec l'aide de l'IRA. Les longs passages sur ce mouvement que certains ont qualifié de terroriste à l'époque permettent de situer l'action et de comprendre le climat politique explosif de ces années 80.
Au milieu de tout ça, Noah tente d'arrêter un assassin, de survivre quelques semaines de plus et de résister à Maite, une barmaid qui lui donne furieusement envie de vivre alors que ses jours sont comptés. le personnage de Noah est vraiment magnifique, l'auteure n'a rien laissé au hasard, n'a rien omis et en fait un héro désespéré, tenace, courageux, altruiste, amoureux, malheureux, perdu dans un pays loin de son Ecosse natale, à la recherche d'un homme quasiment invisible qui choisit ses victimes dans des boites de nuit et les abandonne mortes au petit matin.
Autant le dire tout de suite, la trame policière n'est pas ce qui ressort le plus dans ce roman, l'assassin étant connu dès le départ. le vrai point focal, c'est Noah. Certains pourront y trouver quelques longueurs et c'est vrai, c'est parfois un tout petit peu lourd. Personnellement, ça ne m'a pas gênée tant on ressent l'implication littéraire de l'auteure à nous parler d'une autre époque, il y a 40 ans, et d'une région qu'elle affectionne. Dans la deuxième moitié du livre, la traque de Bible John revient sur le devant de la scène.
Attendre le déluge, c'est prendre son temps. Celui de découvrir un décor, des personnages, un environnement culturel et politique, avant de clore un enquête à bout de souffle. J'ai encore une fois été immergée dans le roman de
Dolorès Redondo, comme dans ses précédents. C'est à lire dans la Série Noire et traduit par
Isabelle Gugnon.
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