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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, à m'adapter à l'écriture de Serge Quadruppani, je ressors de ce roman enchanté et avec une pêche d'enfer...

OK, la pêche d'enfer ne vient pas du propos du roman... Serge Quadruppani y développe un long et sévère plaidoyer à l'encontre du système capitalistico-financier. Comme disait Bernard Lavilliers, c'est le règne des 3ès couteaux... en costume de chez Smalto, etc.

Je ne me lancerai pas dans un résumé de l'intrigue, qui nous fait côtoyer les services secrets, des boîtes de sécurité véreuses, des tueurs à gages, des mafieux, des pontes de la finance, le tout avec en filigrane la crise des subprimes... D'ailleurs on a un Georges Todos dans le roman qui n'est pas sans rappeler un George Soros que wikipedia définit comme un Hungarian-born American businessman and philanthropist... Ce qui est à peu de choses près le profil de Todos (sauf qu'il est polonais, je pense, dans le roman).

Il y a du rythme, des explications assez claires (faut un peu réfléchir quand même, mais c'est assez facile) sur les rouages financiers mondiaux, de l'humour, des réflexions sur le sens de la vie... Bref, tout ce que j'apprécie dans un polar décalé. J'ai pas mal pensé à Fred Vargas et à son univers atypique. Clairement, Quadruppani déploie un univers bien à lui, caustique, pince-sans-rire et où nos dérives sont puissamment bien observées. J'ai lu des commentaires relevant le caractère "irréel" ou "impossible" de l'intrigue... Faut-il donc qu'un thriller soit réaliste pour plaire? Que nenni non point, m'exclamerai-je. Les romans de Vargas, pour ne citer qu'elle, sont très éloignés du réel... et j'y prends un plaisir dingue.

Il me faut un univers particulier et des personnages attachants, c'est le cas ici. Même pour les "mauvais" (ou certains méchants).

Je rejoins donc Sharon et jfponge dans une appréciation inconditionnelle de l'auteur et de ce roman que j'ai lu d'une traite. Je note au passage Andrea Camilleri comme lecture future. Et d'autres romans de Quadruppani.
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Un polar bien séditieux, comme on les aimait au temps jadis chez Jean-Patrick Manchette, comme on les aime aujourd'hui chez Dominique Manotti. Trois personnes sont tuées, et de nombreuses autres blessées, aux thermes de Saturnia à L'Aquila (oui, la ville du célèbre tremblement de terre et de la réunion du G8). le tueur a été vu mais a eu le temps de s'échapper dans la panique qui a suivi. Un fait divers banal, dans notre chère et tendre Europe, titulaire en titre (comme dirait Catarella, pour les intimes de Camilleri), du tout dernier Prix Nobel de la Paix (2012) ? Que nenni ! L'association des victimes de l'attentat, une femme, dont la maîtresse a été tuée, un homme, dont la maîtresse a aussi été tuée, et le fils de cette dernière, vont se liguer pour traquer l'assassin. le reste ne se raconte pas, tant chausse-trappes et fausses-pistes abondent dans cette pérégrination franco-italienne mêlant mafia calabraise (La 'Ndrangheta), haute finance internationale et services spéciaux de tous bords. Un concentré d'humour et de suspense qui dénonce avec efficacité les dérives du libéralisme occidental. Merci, Serge, pour ce retour réussi au sein des belles lettres du polar hexagonal !
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Si vous êtes fan d'Andrea Camilleri et de son commissaire Montalbano, vous connaissez déjà Serge Quadruppini, qui est son traducteur officiel. J'ai aimé, d'ailleurs, qu'il rende hommage au "maitre" dans une discrète intertextualité entre les romans siciliens et cette intrigue, sur fond de mondialisation et de lutte contre la Mafia moribonde.
Tout commenaçit si bien pour nos protagoniste pourtant. Ils se rendaient en week-end à Saturnia - deux couples, l'un uni, l'autre illégitime et à deux doigts de la séparation, une famille qui sait qu'elle sera bientôt désunie à cause de la maladie du père. Ajoutez un détective, qui devait suivre le couple illégitime et recueillir des preuves. Une fusillade éclate, trois femmes meurent, une adolescente est dans le comas.
Dire que l'enquête s'annonce ardue, que de nombreux bâtons seront lancés dans les roues de la commissaire est vraiment vous dresser l'intrigue à grands traits. le tueur est facilement identifié, là est sans doute le point fort du roman. Commanditaires et mobiles sont nettement moins faciles à cerner, même pour leur bras armé.
Quant aux proches des victimes, elles n'ont plus du tout confiance en la justice, qui ne semble pas tout mettre en oeuvre pour faire toute la lumière sur ses meurtres. Je ne vous parle pas de la commissaire Simona Tavianello, trop impliquée pour qu'on ne cherche pas à la mettre sur la touche. Elle-même ne paraît plus avoir d'illusion sur la justice, ou plutôt sur la possibilité de rendre la justice. Inquiétant ? Oui, bien sûr. Ce qui est intéressant, cependant, est son altruisme. Penser aux plus faibles, toujours - ne recueille-t-elle pas le chat et le lapin de son défunt ami assassiné ? Celui-ci avait presque reconstituer la troupe des musiciens de Brême, avec l'âne et le chien (ne manquait que le coq). Des animaux qui donnèrent plus de fil à retordre au tueur que de la police sur ses trousses.
Autre point qui m'a touché dans ce récit est l'absence de jugement moral : toutes les histoires d'amour méritent autant d'attention, ont la même valeur, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. Ni l'auteur, ni les personnages ne cherchent à quantifier les douleur de celles et ceux qui ont perdu leurs conjoints, homme ou femme. le lecteur croisera ainsi des personnages remarquables, pour fort peu de temps malheureusement.
Carpe diem, en pensant aux personnes que vous aimez. Drôle de message pour un roman policier, et pourtant, n'est-ce pas ce que font tous les personnages survivants lors de l'épilogue ? Ils ont bien raison.
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