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Une demoiselle comme il faut, c'est une demoiselle qui se comporte en société et chez elle exactement comme on s'attend à ce qu'elle le fasse. Avec modération en toute chose, respect, courtoisie et sans aucune fantaisie ou presque. Très réjouissant en somme…
Les héroïnes de Barbara Pym sont souvent de vieilles filles, pas vieilles dans le sens « âgées » pourtant, car elle peuvent tout à fait avoir 25 ou 30 ans, mais puisqu'elles ne sont pas mariées, elles ont un statut à part.
Elles travaillent, sont raisonnables dans tous leurs comportements, ont des vies bien réglées et sont souvent actives au sein de leur paroisse. Que des vies bien folichonnes !
L'auteur elle-même ne s'est jamais mariée et a longtemps vécu avec sa jeune soeur, on sent qu'elle connaît donc bien ce genre de vie solitaire. Elle décrit ces existences avec beaucoup de minutie et on sent qu'elle a de la tendresse pour ces femmes qui ne peuvent se permettre de vivre comme elles l'aimeraient réellement, car bien que plus libres que les consoeurs mariées et mères de famille, la bonne société anglaise ne leur reconnaît pas le droit d'être trop indépendantes quand même.
Il y a toujours un collègue, un parent, un voisin attentionné ou le prêtre de la paroisse pour veiller sur elles et les surveiller au besoin. Ianthe est l'héroïne de ce roman, et c'est cette bibliothécaire d'une trentaine d'année que nous allons suivre pendant quelques mois.
J'ai beaucoup aimé ce personnage, même si je ne me suis pas reconnue du tout dans l'image de la bibliothécaire type qui s'habille très sobrement, ne fait que chuchoter et exerce son métier avec une rigueur qui ne laisse pas beaucoup de place au plaisir de lire !
L'autre protagoniste important de cette intrigue est un anthropologue, le nouveau voisin de Ianthe, et là encore les clichés sur cette profession m'ont bien fait rire.
Barbara Pym manie l'ironie avec subtilité, ses romans ont un coté suranné et ses personnages sont tous croqués avec malice.
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Premier roman de cette auteure dont j'ai lu plusieurs avis assez élogieux et lorsqu'on aime la littérature anglaise comme moi on note le nom et à l'occasion on découvre ..... et c'est une belle découverte.

On se pose davantage de questions et des questions plus audacieuses, sur un homme célibataire que sur une femme dans la même situation (...) le fait qu'il est disponible est en soi plus intéressant que ça ne l'est chez une femme. (p308)

Voilà à travers cette citation l'objet de ce roman.

L'histoire, comme souvent dans ce type de littérature, tourne autour d'une femme, ici Ianthe et d'un homme, Rubert, elle bibliothécaire, lui anthropologue, qui vivent dans deux maisons face à face. Ecrit en 1963 mais publié après le décès de Barbara Pym, il y est question de la position de la femme dans la Société surtout quand cette dite femme n'est pas mariée mais aussi pour l'homme dans la même situation.

Comme toujours on retrouve des personnages aux traits marqués : il y a le couple dont le mari est pasteur, Mark et Sophia, sans enfant mais possédant une chatte Faustina,  qui tient une place prépondérante auprès de Sophia. Il y a également Pénélope qui attend, espère, rêve de rencontrer l'homme qui s'intéressera à elle car l'horloge tourne, 25 ans et pas mariée..... quelle horreur ! et à chaque homme croisé elle imagine, elle fantasme, elle rêve que cet homme va partager sa vie !

Ianthe elle est la femme vivant seule mais heureuse, ayant perdu ses parents (son père était chamoine) , dans une jolie maison décorée avec soin et goût, travaillant dans une bibliothèque avec Mervyn son supérieur et John qui vient d'être embauché pour la seconder. 

Voilà pour les acteurs principaux mais il y en a bien d'autres, cela fourmillent des figures traditionnelles anglaises : bourgeois, aristocrates, religieux car c'est en fin de compte une fresque de la société d'après guerre, qui évolue doucement mais qui garde ce côté "so british" que j'aime tant : thé, petits fours, intérieurs cosy, humour anglais, convenances, qu'en dira-t-on, religion et rumeurs..... 

On voyage également en Italie avec les caractéristiques de ces anglais qui voyagent beaucoup mais sans se départir de leurs rituels, habitudes (thé, confort) et regards critiques sur ce qui les entoure mais avec souvent, peut être sans le vouloir car c'est dans leurs gènes je pense, une pointe d'humour et de dérision.

Ecriture fine, légère, pleine de gaieté qui vous fait pénétrer dès les premières lignes dans ces petits intérieurs feutrés mais où les langues sont bien pendues, on ne s'ennuie pas et par un jeu de fausses pistes on prend plaisir à suivre la destinée de chacune et chacun.

Un livre dans lequel il ne se passe rien de spécial mais que l'on ne lâche pas car on passe un bon moment à voir tous les protagonistes se démener, se contredire, changeant d'avis comme on boit une tasse de thé,  on se déconnecte de notre quotidien, on prend du plaisir sans se prendre la tête..... , c'est une histoire de quartier euh je veux dire de paroisse où tout le monde semble se connaître, où on intrigue, où l'on s'observe.

C'est pertinent, lucide et gai, Barbara Pym mériterait d'être plus connue et lue....
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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La chronique d'une paroisse du Nord de Londres dans les années 60.
Pourquoi "paroisse" plutôt que quartier ?
Parce que le lien avec l'Église y détermine la position de chaque personnage :
"Fils d'archidiacre et fille de chanoine, que pouvait-il y avoir de mieux, quand on y réfléchissait ? Il était vrai que Pénélope était la fille d'un pasteur, mais c'était somme toute moins huppé, plus mesquin pour tout dire."
Cette position entraîne tout un tas de conventions très, très détaillées dans ce roman : ce qui se fait et ne se fait pas, les bons ou mauvais quartiers à habiter, les cadeaux appropriés pour telle ou telle visite…
C'est assez rasoir.
Dans une première partie, on présente les personnages (notamment les célibataires que l'entourage cherche à marier), dans la deuxième les relations qui se nouent entre eux ; dans la troisième une petite excursion à Rome qui n'apporte rien à l'intrigue… (sinon que les hommes y ont des conversations plus intéressantes que les femmes - ce roman ne passerait pas le test de Bechdel).
Et puis cette morale de l'histoire ! Vous êtes, mesdames, plus dignes d'attention si vous avez de jolis meubles et une tenue discrète, que si vous êtes rousse, boulotte et excentrique.
C'est pourtant écrit avec élégance et humour, mais l'intrigue est si mince que l'on n'a jamais l'impression d'entrer réellement dans l'histoire.
Traduit par Martine Béquié.
Challenge Solidaire 2023
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Il parait que Barbara Pym fut la romancière anglaise la plus méconnue de sa génération.
Son talent : nous plonger dans une Angleterre désuète, qui semble immobilisée dans le temps, et nous raconter les petites histoires de paroisse.
Barbara Pym a aussi le don de nous dépeindre des situations engoncées dans la bienséance et de nous décrire des personnages truculents, empêtrés dans leurs contradictions, ce qui en fait des êtres profondément humains. Dans Une demoiselle comme il faut, Ianthe, vieille fille bibliothécaire, emménage dans le quartier. Elle est jolie, socialement parfaite (j'entends par là qu'elle ne fait jamais preuve de mauvais goût et qu'elle fait ce qu'on attend d'elle). Ianthe va cependant avoir le coeur chamboulé par un nouveau collègue de travail, qui semble attiré par elle, mais, so shocking, plus jeune qu'elle de 5 ans…
Penelope, soeur de la femme du pasteur, jeune fille émancipée (mais l'est-elle vraiment ?), cherche l'âme soeur. Tout célibataire ferait d'ailleurs l'affaire. Rupert,anthropologue, arrive également dans le quartier. Il est célibataire, ce qui fait de lui une proie potentielle. Autour de ces personnages gravitent d'autres portraits amusants ou féroces, et pathétiques bien souvent.
Il ne se passe finalement pas grand-chose, dans ce roman… Mais si on aime l'humour et l'ambiance british guindée, le thé et les scones, il ne faut pas hésiter : on passe un bon moment de lecture.
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C'est le deuxième livre de cet auteur que je lis , celui-ci est plus palpitant , il y a plus d'intrigues amoureuses, d'action (enfin tout est relatif) , et de tasses de thé!

Cela se passe dans le Nord-ouest de Londres, dans un quartier populaire, tout gravite autours de la paroisse , de son pasteur Mark , de sa femme Sophia, et de la soeur de celle-ci: Pénélope. Quelques voisins vont et viennent, dont Ianthe (célibataire bibliothécaire ) prise entre un choix cornélien (3 hommes lui tournent autour) , ce qui n'est pas du goût de Pénélope qui apprécie beaucoup l'un d'entre eux.

Les personnages de Barbara Pym ne sont pas énérvés (!) , le flegme britannique y est merveilleusement représenté. (A coté de Barbara Pym, Jane Austen passe pour très audacieuse et très moderne ,alors qu'elle lui est antérieure).
C'est intéressant au niveau sociologique,de suivre les tribulations de quelques Londoniens quelques années avant la deuxième guerre mondiale. On apprend qu' une communauté Antillaise s'installe dans ce quartier, que les Anglais aiment voyager entre eux , qu'à l'époque , beaucoup de personnes modestes louaient des chambres chez des logeuses .
Le monde (représenté dans ce roman), est assez étriqué.On se fréquente entre voisins (alors qu'ils n'ont aucun centre d'intérêt commun) , les célibataires ont un choix restreint , les distractions sont ternes...
Mais, les tasses de thé remontent le moral lors des ventes de charité, kermesses et autres mondanités.
Une lecture assez "vintage".
A lire avec un plaid,( et/ ou un chat), une "cup of tea" fumante, et des scones (of course) !
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Ça commence comme un livre de Jane Austen : un homme célibataire s'installe dans une petite paroisse de Londres. Mais qui pourrait-il épouser ? Pénélope, la soeur originale de la femme du pasteur ? Ou bien Ianthe, jeune « vieille fille » de 30 ans, bien sous tous rapports (et fille de chanoine s'il-vous-plaît), elle-aussi fraîchement arrivée dans la paroisse ?

Simplement, n'est pas Jane Austen qui veut, et il n'est pas à la portée de tout le monde de rendre passionnante ce genre d'intrigue. Surtout, nous ne sommes pas au XIXe siècle, quand le mariage était le seul espoir d'élévation sociale et d'enrichissement des femmes, mais a priori à une période bien plus récente.

J'ai en vérité passé une grande partie de ma lecture à me demander à quelle époque se passait l'histoire, tant les personnages et leurs aspirations semblent extrêmement démodés, ainsi que certaines situations – comme un séjour dans une pension romaine qui fait irrésistiblement penser au cadre de Avec vue sur l'Arno de EM Forster –, tandis que certains détails (les personnages prennent la voiture et l'avion, regardent la télévision, mangent des barres chocolatées Mars) prouvent que l'histoire ne se passe pas au XIXe ni même au début du XXe siècle. Il faut dire tout de même que si le roman est sorti en 1982, il a été écrit en 1963 (mais on est tout de même loin de l'époque géorgienne ou edwardienne !).

Par ailleurs, bien que les personnages, assez nombreux, soient tous très amusants, ils sont brossés de façon tellement sommaire qu'on ne se sent pas vraiment impliqué dans leur vie. On suit ainsi l'histoire de manière tout à fait détachée, d'autant plus qu'il n'y a que très peu d'enjeux et pas vraiment de fil rouge.

Restent l'humour et le style vif de l'autrice qui font passer un excellent moment de lecture, même si on reste très distant par rapport à l'histoire et aux personnages, nous intéressant finalement assez peu à ce qui peut leur arriver (spoiler : pas grand-chose).
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Super découverte de littérature anglaise où je retrouve le style toujours piquant de ces auteurs qui regardent leur société avec beaucoup d'ironie et de tendresse.
Dans ce livre nous découvrons la vie d'une paroisse du Nord de Londres et sa galerie de personnages toujours habituels de la vie anglaise dans ces oeuvres : un pasteur rêveur et peu généreux, une épouse confiante et pourtant très seule, 2 vieilles filles charmantes pour les intrigues amoureuses, des retraités obsédés par les animaux et enfin des hommes toujours hors de la réalité et persuadés de leur pouvoir; mélangez le tour et cela nous donne quelques situations cocasses et toujours très anglaises.

Bref c'est drôle, léger presque thérapeutique
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Deviendrais-je "pymiste" ? Plus je lis Barbara Pym, plus j'apprécie ses romans. Et pourtant, force est de constater qu'il ne s'y passe pas grand-chose. C'est d'ailleurs la monotonie même de l'atmosphère et des histoires contées qui finit par charmer. Comme une petite musique, une musique discrète qui emporte. Il y a aussi ces personnages, aux vies étriquées et sans envergure, auxquels on s'attache.
A Londres, au début des années 1960, l'auteure nous narre la vie sans grand relief d'une petite communauté d'hommes et de femmes souvent reliés par le lien que constitue la vie de l'église de la paroisse, en un temps pas si lointain où la vie religieuse anglicane et catholique pénétrait le tissu social britannique. Dans ce petit cercle, on s'observe, on s'interroge, on s'invite, on guette l'arrivée d'un nouveau voisin, et on aimerait aussi trouver un conjoint. le regard de l'auteure se porte en particulier sur Ianthe, fille de chanoine, célibataire encore jeune et "comme il faut", qui habite une jolie maison avec de beaux meubles. Ianthe occupe un emploi de bibliothécaire et sa vie assez plate semble vouée au célibat. A moins que…
Barbara Pym excelle dans l'art de nous décrire ces vies modestes, surtout celles de femmes seules, évoluant au gré des micro-événements que constituent les réunions sages autour d'un Earl Grey et d'une confiture de coings, une vente de charité pour l'Église, les rapports entre collègues, des visites… vies linéaires que seuls troublent un voyage exceptionnel à Rome et les élans du coeur.
Espoirs, frustrations, chagrins amoureux composent la palette des sentiments éprouvés par les personnages. On pense à Jane Austen pour la description des approches, déconvenues et maladresses qui surviennent dans ce registre telles qu'elles sont vécues par un nombre restreint de personnages, en un lieu circonscrit. Mais outre le milieu et l'époque qui diffèrent, la manière de nous décrire ces hommes, et surtout ces femmes, est sans doute moins introspective et le style un peu moins raffiné chez Barbara Pym. On retrouve cependant chez les deux auteures de fines descriptions des comportements et un humour savoureux.
Si l'on est sensible à la notion d'"atmosphère", notamment calme, lente et intimiste, aux petits événements du quotidien, aux vies solitaires, au besoin d'aimer et d'être aimé, la vie des personnages de Barbara Pym pourra intéresser et séduire, voire même être un miroir de la sienne. Avec en prime le charme un peu suranné de l'Angleterre des Sixties.
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"Une demoiselle comme il faut" est, dit-on, "pymissime"

Et c'est peu dire...

J'y ai trouvé tout ce que je voulais y trouver...

Une Angleterre peuplée d'Anglais et d'Anglaises où l'art de la conversation consiste à se taire, à boire du thé à n'importe quelle occasion, d'aimer les kermesses religieuses où il est de bon ton de faire des gâteaux improbables..
Une Angleterre de 1963...
Une Angleterre qui voit débarquer 4 jeunes garçons de Liverpool,...
Une Angleterre où il existe encore des demoiselles comme il faut...
Une Angleterre où les bibliothèques sont encore fréquentées..
Une Angleterre où il y a encore des anthropologues...
Une Angleterre où un pasteur va chercher son fish and chips dans un pub aux briques rouges, aux vitres sombres barbouillées de craie blanche où flotte un nuage de fumée et de bière....
Une Angleterre où il y a huit mois d'hiver et quatre mois de mauvais temps...
Une Angleterre qui croit dur comme fer que le chemin du paradis passe par une théière...
Une Angleterre qui a fait tombé dans l'oubli Barbara Pym...
Une Angleterre dont un proverbe dit : "nous ne connaissons la valeur de l'eau que lorsque le puit est à sec."

N'attendez plus pour vous plongez dans la lecture de Barbara Pym...

Vous ne saurez jamais ce dont vous êtes capable si vous n'essayez pas.
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Ianthe la bibliothécaire, ses deux collègues, son nouveau voisin Rupert, un couple pastoral Mark et Sophia (je me perds toujours dans les subtilités des catégories ecclésiastiques anglaises), Penelope la soeur de Sophia, un frère et une soeur tenant une pension pour animaux, et Faustina la chatte hyper pourrie gâtée de Sophia. On mixe, un peu de sherry ou gin, beaucoup de thé, des recherches d'âmes soeurs (ou frères) , et voilà ! On est chez Barbara Pym, pas le longueurs, ça coule tout seul, ça fait mouche.

Un passage, juste avant un délicieux séjour en Italie.

"Nous aurions pu vous présenter au professeur Vanchetti à Rome, intervint Gervase Fairfax, mais malheureusement il est tombé raide mort l'autre jour.
(...)
Oui, près De Saint-Pierre, juste à côté de l'obélisque je crois. Dans la cité du Vatican. Un endroit tout indiqué.
-Il avait emprunté un livre à Gervase, dit Robina. Maintenant, j'imagine que nous ne le reverrons jamais.
- C'était un livre très cher en plus, heureusement je ne l'avais pas payé. On me l'avait envoyé pour faire un compte rendu. Naturellement je n'ai pas écrit mon article; je ne sais pas si j'aurai le temps, mon propre travail m'occupe tellement.
(discussions d'anthropologues, figures familières chez l'auteur)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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