Comme je disais à mon amie hier, je suis tombée en amour de ce couple d'André et
Simone Schwarz-Bart au quel
Yann Plougastel redonne vie à travers ce récit passionnant qu'est
Nous n'avons pas vu passer les jours signé aux éditions Grasset.
Oui
Yann Plougastel a eu l'envie de les raconter avec les confidences de Simone, illustrées d'archives extraordinaires ...vraiment nous ne pouvons que lui dire un grand merci pour ce travail riche et ce magnifique témoignage de vie .
Simone se raconte, ses origines Guadeloupéennes, sa famille descendante d'esclaves, ses études à Paris et puis cette rencontre. Elle avait 20 ans en mai 1959, une rencontre comme un miracle. Perdue devant la bouche du métro Cardinal-Lemoine, un jeune homme comme une apparition dit-elle, est venu et s'est adressé à elle en créole.
Ensemble ils ont partagé un café et surtout discuté des heures durant sur leurs connaissances... lui son manuscrit, un hommage aux siens, disparus dans les fumées des camps de concentration, qu'il venait de déposer chez l'éditeur. " Ce jour-là, c'était comme si cela n'avait jamais commencé, mais que cela continuait. Ensuite, André et moi,
nous n'avons pas vu passer les jours…
Ce juif solitaire et cette métisse fière et farouche, comme les présente l'auteur, étaient un couple qui mérite vraiment d'être redécouvert.
"« Les peuples nés de l'esclavage et de l'exil n'oublient pas la souffrance, même quand ils l'oublient. » C'est bien cette mémoire que nous avions en commun, tous les deux. Hélas, ni les siens ni les miens n'ont cherché à avancer sur cette passerelle qui existe entre nos deux histoires." confie Simone à
Yann Plougastel.
André a eu le Prix Goncourt en 1959 pour son roman le dernier des justes édité chez le Seuil ce qui a provoqué des polémiques invraisemblables sur la scène parisienne et qui l'a fait quitter cette scène des insensés hypocrites pour se réfugier ailleurs loin du tumulte assourdissant.
Cet homme inconsolable, torturé par une jeunesse marqué à l'encre rouge par la guerre, le combat et la mort des siens, est devenu écrivain non par goût littéraire mais par nécessité de dire, raconter les blessures, " tous les cris muets de ces histoires humaines." Au lendemain de la guerre, sa lecture de
Dostoïevski lui fut une révélation dans ce sens, il a compris à cette lecture combien " la littérature pouvait expliquer la force sombre du monde."
Je voudrais vous en parler des heures mais ce serait trahir la formidable rencontre entre Simone et Yann, ces deux voix qui font ressurgir d'un passé pas si lointain, un homme, d'une grande générosité semble-il, d'une très grande humanité, qui avait dressé un pont remarquable entre deux cultures sous apparences bien différentes mais qui avaient comme mémoire commune la souffrance.
Je vous invite tous à lire ce récit très touchant pour toujours découvrir mieux, comprendre à travers des plumes vivantes et humaines des vies, des fissures, des guerres intérieures gardées sous silence.... qui méritent d'être lues dans les collèges, les lycées .....
Bien sur je vais lire le dernier des justes, ce qui vient aussi d'être édité ces dernières années et les livres de Simone ! J'ai envie de tout lire d'eux tellement ils ont touché en moi la part sensible à l'autre, l'autre différent, la souffrance de ce qui est ..............
Un immense Merci à la plateforme Netgalley et aux éditions Grasset
#Nousnavonspasvupasserlesjours #NetGalleyFrance