Le 1% de notre ADN qui nous rend unique détermine à plus de 50% ce que nous sommes. Nos capacités intellectuelles, notre introversion ou extraversion, notre vulnérabilité aux maladies mentales, notre tendance à rencontrer des accidents de la vie, notre aptitude à la lecture, nos types de goûts, tout cela est façonné par les différences d'ADN dont nous avons hérité. Ce poids de la génétique joue même dans des domaines inattendus comme le poids, l'empathie, la gentillesse. L'héritabilité de la réussite scolaire est d'après cette étude de 60¨%.
Les influences génétiques augmentent au fur et à mesure que nous vieillissons.
Nous-mêmes dans notre attitude de tous les jours, pouvons renforcer ce poids génétique : ainsi nous pouvons créer des environnements en corrélation avec nos propensions génétiques.
Au sein des familles, cela peut jouer de plusieurs manières : si les membres d'une famille se ressemblent sur le plan des caractéristiques psychologiques, c'est pour des raisons génétiques. Des frères et soeurs peuvent être traités différemment par leurs parents parce qu'ils sont différents génétiquement. Au sein d'une famille les différences entre les membres sont de 50% du capital génétique.
Partant de là, l'auteur conclut que l'influence systématique que vos parents ont eue sur vous vient des gènes qu'ils vous ont transmis, le reste est dû à des expériences environnementales fortuites, sans effet à long terme.
Ce qui vaut pour les familles, vaut aussi pour l'éducation en général. Or l'éducation a été le domaine le plus lent à intégrer le message de la génétique. Une « bonne » éducation veillerait donc à aider l'enfant à trouver ce qu'il aime et ce pour quoi il a des capacités.
Néanmoins pas trop de déterminisme ici, ni de risque de constitution de castes : les 50% de différence génétique dans une famille laissent le champ libre à de la diversité…
Dans le domaine des troubles existants (schizophrénie, autisme, bipolarité..) il n'y a pas de « signature génétique » pure à 100%. En effet, on peut dire que l'anormal est dans le normal : les troubles représentent les extrêmes des mêmes gènes que l'on retrouve au sein de la distribution normale de la population. D'où l'on parle maintenant de « spectre », (spectre de l'autisme par exemple). Toutefois il y aurait un chevauchement génétique entre la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression.
C'est un message de tolérance que l'auteur adresse à la fin : La génétique dit ce qui est, mais elle ne dit pas ce qui pourrait être. Nous avons ainsi notre rôle à jouer. Toutefois la génétique est aussi ce qui fait que certaines personnes peuvent avoir plus de mal à dépasser leurs problèmes….Il vaut mieux ainsi suivre le flot génétique que d'essayer de nager à contre-courant. de même plutôt que de reprocher aux autres d'être déprimés, trop gros ou d'avoir du mal à apprendre, il faut considérer l'impact de la génétique sur les différences individuelles.
Le livre est passionnant, et apporte un nouvel éclairage sur bien des choses. Il est écrit de manière abordable même pour les non-scientifiques et donne aussi des informations passionnantes sur l'ADN en général…
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