Les amoureux de Peynet

"Les amoureux de papier
Vivent sur ce nuage
Ils ont un air désuet
Des amants d'un autre âge."
Aznavour par Marcel Amont.


Valence, 1942: Raymond Peynet attend un correspondant, afin de lui remettre un pli.
Un petit cupidon le perce d'une flèche et Raymond, assis sur un banc, va dessiner le kiosque à musique en face, le jeune violoniste et l'admiratrice qui l'écoute, charmée...


Et se superpose dans l'esprit de Raymond, l'image de son bien-aimée. Max Favalleli, rédacteur de la revue Ric et Rac, rebaptisera ce dessin, les amoureux de Peynet.


Le dessin sera décliné à l'infini, avec un Cupidon, des angelots, des coeurs et deviendra le symbole de la Saint Valentin.


Charles Aznavour a consacré une chanson aux "Amoureux de Peynet", intitulée "Les amoureux de papier" chantée par Marcel Amont. Et n'oublions pas "Les amoureux des bancs publics " de Georges Brassens.


Le parfum Molinard rendit hommage à Raymond Peynet et il y a une statue des Amoureux à Hiroshima, au Japon.


"Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics bancs publics
En se foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Ont des petites gueules bien sympathiques."
Georges Brassens.
Alors, bonne Valentin à Vous!

Un kiosque
Des petites notes de musique
Des "Cupidon" voletants
Des oiseaux pépiants et des graines jetées
Des coeurs qui palpitent
Des fleurs qui s'offrent
Des robes gonflées par le vent qui légèrement les soulève
Des seins pigeonnants
Des amours naissantes
Des serments éternels

Années 50 à 60 : un dessinateur, poète tendre, crée son propre monde d'amour, un réel qui devient le nôtre tant ses personnages sont porteurs de tendresse, de naïveté sans fadeur, de bons sentiments qui font du bien.
Parcourir ce livre, c'est entrer de plein pied dans un univers délicat, tendre, humoristique.
Une phrase courte dit ou laisse entendre tout ce que contiennent les dessins.
Il y a ce petit homme fin si reconnaissable avec sa coupe de cheveux et son chapeau melon, le nez pointant vers la lune, gai pierrot poursuivant sa Pierrette.
Ses larmes et son coeur en émoi ne cessent de nous faire craquer.
L'amoureuse est féminité absolue dans sa robes gonflées des années 50, ses jarretelles que l'on devine et les secrets du corsage décolleté.
La Muse du dessinateur, son épouse, la bien-nommée Denise Damour fut le modèle de l'amour éternel que lui voua Raymond Peynet (1909-1999), l'amour sublimé.
La préface simple et affectueuse de leur petite-fille en donne toute la dimension.
Déclaration d'amour désuète. Oui? Non? Peut-être?...
La poésie est éternelle, Peynet aussi.

Afin de mieux gagner sa vie, Raymond Peynet publie ses dessins dans la presse parisienne, très abondante à cette époque : le Rire, Rire à deux, Paris Magazine, The Boulevardier (journal réservé aux Britanniques résidant à Paris),...C'est en 1942, que la vie de Raymond Peynet va changer !Devant remettre un pli confidentiel à un correspondant, à Valence, dans le département de la Drôme, Raymond Peynet se trouvait au point de rendez-vous, assis sur un banc, face au kiosque à musique (classé Monument Historique depuis 1982). C'est là que Raymond Peynet imagine un petit violoniste aux cheveux longs qui jouait tout seul dans le kiosque de Valence et une admiratrice qui l'écoutait.
Actuellement, 4 Musées sont consacrés aux Amoureux de Peynet: Antibes, Brassac les Mines (ville native de la mère de Raymond Peynet), Karuizawa (Nagano - Japon) et Sakuto-cho (Okayama - Japon).

Prynet est sorti des Arts Appliqués en 1928, il n'a pas de Musée à Valence