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Une histoire d'amitié entre adolescents.
Un petit roman qui se lit facilement et très rapidement.
Responsabilité et prise de conscience, Eric Pessan fait grandir les adolescents qui jalonnent ses romans.
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Il y a quelques mois, j'ai eu un véritable coup de coeur pour le roman Dans la forêt de Hokkaido de l'auteur français Eric Pessan et c'est donc avec beaucoup de curiosité que je continue ma découverte de cet auteur avec La plus grande peur de ma vie.

David, Norbert, Lalie et Jordan sont quatre jeunes amis d'enfance. Alors que les enfants passent du temps ensemble mais s'ennuient, ils décident de partir à la découverte du vieux manoir dit hanté pour se faire une petite frayeur. Ils ne pensaient pas faire la découverte d'une grenade en état de fonctionner. Cette grenade va chambouler leurs quotidiens et les événements vont s'enchaîner, la seule solution ? Prendre conscience de certaines choses que l'on préfère ignorer et avancer.

Tout comme dans le roman Dans la forêt de Hokkaido, Eric Pessan fait preuve d'une poésie et d'une sensibilité délicate et émouvante. le roman est superbement écrit et l'auteur insère dans son récit des calligrammes qui ajoutent une émotion supplémentaire et renforce clairement son propos. le roman, bien que très court, nous offre encore une fois une réflexion intelligente et une morale percutante. Nos quatre comparses sont au collège. Bien qu'inséparables, les quatre jeunes adolescents restent entre eux et sont assez solitaires. Pas forcément bien intégré et peu à l'aise, des plus âgés n'hésiteront pas à les malmener. Et cela devient de plus en plus difficile pour Norbert, le plus touché par les moqueries, de garder son sang-froid (et la découverte de la grenade ne va pas arranger les choses). En une seule journée que se passe l'action de ce roman, les personnages vont se découvrir, vont grandement évoluer et apprendre énormément sur eux-mêmes. En seulement 100 pages, on s'attache énormément à ses protagonistes.

La plus grande peur de ma vie est un roman dur mais rempli de finesse. N'hésitez pas à passer outre cette couverture assez spéciale (je vous jure, à force de la regarder, elle n'est pas si moche) pour découvrir la plume si particulière d'Eric Pessan et ses morales toujours plus pertinentes.
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"Une grenade, forcément, il n'est pas besoin d'en avoir déjà vu pour la reconnaitre, il suffit d'avoir regardé des films de guerre à la télé. On sait tous qu'il y a une goupille ronde sur le côté, qu'il faut tirer dessus, lancer la grenade le plus loin possible et qu'elle explose au bout de quelques secondes. On sait que son corps est quadrillé et que, lorsqu'elle explose, chaque petite parcelle de métal se transforme en projectile. On sait que c'est une arme, fabriquée pour tuer des gens, qu'elle est dangereuse, qu'elle peut faire souffrir, arracher des membres, broyer des os, paralyser, transformer un être humain en purée, en handicapé, en mutilé."

En partant explorer en douce un vieux manoir abandonné, quatre amis vont vivre une expérience au-delà de leurs espérances. Passé le frisson d'inquiétude lié à la découverte de ce lieu délabré, mais aussi à l'inquiétude de se faire prendre, ils vont avoir la surprise de tomber sur un vestige de la seconde guerre mondiale totalement inattendu en ce lieu : une grenade !

Que faire d'un tel objet ? Après moult hésitation et concertation, la sagesse l'emporte et on décide de la laisser sur les lieux.

Le lendemain, tous se retrouvent au collège, David le narrateur, Jordan qui a trouvé la grenade, Lalie, seule fille du groupe et Norbert. Norbert qui a un regard étrange aujourd'hui. En quelques secondes les amis comprennent ce qui est en train de se jouer. Norbert est retourné seul au manoir, la grenade est dans son sac. L'angoisse est à son comble.

Quand à la cantine, Norbert est une nouvelle fois victime de brimades d'un groupe de quatrième, le drame est imminent…


Avec La plus grande peur de ma vie, Éric Pessan nous offre de la littérature ado intelligente, porteuse de valeurs, fondatrice pour de jeunes lecteurs, telle que l'amitié ou la cohésion dans l'épreuve. Sont également omniprésents tout au long du roman, les risques liés aux armes à feu avec en toile de fond le harcèlement en milieu scolaire.

Le héros David, dont la passion secrète est l'écriture, est celui par lequel le récit arrive. J'ai aimé ses questionnements, ses doutes et son authenticité. Je trouve aussi amusant les ponts crées par l'auteur entre ses romans. Certains personnages de cette histoire ont des liens avec ceux de ses précédents romans ados Aussi loin que possible, lu avant celui-ci, et Plus haut que les oiseaux, lu juste après.

Enfin, on s'amusera de la mise en page parfois bousculée par les événements à l'image de la quatrième de couverture dont l'aspect « éclatée » a failli me faire passer à côté de ce roman. Une fois le livre refermé, je réalise qu'elle est finalement en totale adéquation avec cette histoire que je vous conseille, évidemment !

"Je sais que les armes ne sont jamais en paix, qu'elles peuvent à tout moment mordre la main qui s'approche, mais parfois on oublie tout le savoir qu'on a dans la tête, parfois on ne pense qu'à l'instant présent, parfois on veut juste prendre une grenade dans sa main pour la soupeser, pour sentir le froid du métal sous ses doigts, pour mieux voir comment elle est fabriquée, pour jouer, pour faire comme dans les films, pour se donner l'illusion d'être un soldat américain venu libérer la France de l'occupation allemande."



Merci à Babelio et à L'École des Loisirs pour cette lecture !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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David et ses trois amis sont en sixième, et comme tous les enfants de cet âge, ils cherchent des activités à faire en dehors de l'école. Comme visiter ce vieux manoir abandonné par exemple. Les problèmes surgissent quand ils tombent sur une vieille grenade américaine à peine rouillée...

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Un court roman jeunesse qui traite, l'air de rien, de ce grand fléau du harcèlement. Que feriez-vous d'une arme placée entre vos mains face à ceux qui vous harcèlent jour après jour ? Ce récit pourrait bien libérer la parole de certains jeunes victimes ou témoins de ces brimades quotidiennes et violences répétées. Car on ne le dira jamais assez, il faut en parler, et, ça, les protagonistes de cette histoire en feront l'amère expérience.

Éric Pessan aime les sujets forts, et encore une fois il réussit à prendre le parti des enfants en difficulté.
Nul doute que ce court roman saura parler aux plus jeunes.
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Une jolie petite surprise se dissimule derrière cet ouvrage à la couverture pas forcément attirante ! Ainsi, je ressors assez bouleversée est touchée par cette lecture qui saura certainement plaire aux jeunes adolescents. L'ouvrage est présenté comme un journal intime/un témoignage de David, un collégien. David fait partie d'un groupe d'amis : il y a la belle Lalie dont il est amoureux, Jordan et Norbert. Ce dernier va être le pilier du récit. Son physique rondouillard et ses difficultés à l'école font qu'il est bizuté par l'ensemble du collège. Il est sans arrêt humilié, n'est pas systématiquement soutenu par ses amis et se fait toujours réprimander par son père. À la maison, il enchaîne punition sur punition. Il ne semble n'y avoir aucune communication, si bien que l'on se retrouve face à un ado mal dans sa peau, les nerfs à vif et le désespoir comme seconde peau. J'ai trouvé le personnage vraiment attachant et réaliste. Cette notion de harcèlement, d'intolérance et d'humiliation poussant une personne à bout est vraiment crédible et bien retranscrite… J'espère ainsi que certains lecteurs, bizutés ou harceleurs, prendront conscience de ce sujet difficile qu'est le harcèlement.

Le onze novembre, le groupe d'amis profite du jour férié pour sortir ensemble. Ils optent alors pour visiter en douce un manoir abandonné… Là, ils trouvent une grenade de la Seconde Guerre mondiale encore goupillée, prête à sauter. Avec sagesse, les ados optent pour la laisser là… Seulement, en secret, Norbert l'emmène avec lui. Et, le lendemain, une scène de trop éclate ! À la cantine, Nobert est de nouveau humilié et doit faire face à une nouvelle injustice. C'est la goutte qui fait déborder le vase : il dégaine alors la grenade et la brandit au-dessus de lui, prêt à tout faire péter ! le jeune narrateur arrive très bien à faire monter la tension au fil des pages et annonce, dès le premier chapitre, que son ami est sur le point de passer à l'acte avec une grenade dans la main… le style d'écriture est simple, direct, léger et avec un bon rythme. Que l'on soit un lecteur ado ou un adulte, on rentre facilement dans le récit et la curiosité nous pousse à savoir ce qu'il va advenir. (C'est pourquoi, en grande méchante, je ne vous dévoilerai pas la fin, ni ce que j'en ai pensé ! Nah !) Par ailleurs, l'utilisation de calligrammes dans quelques chapitres est à la fois jolie, poétique et originale. C'est une bonne manière de mettre en valeur les moments importants ou certains mots remplis de sens. Cela retranscrit également des sons comme la pluie qui tombe ou le brouhaha du mot « grenade » lors de la scène du self.

En plus de pousser à la réflexion, ce roman ado aborde énormément de thèmes importants à cet âge-là comme l'amitié, le harcèlement, la tolérance, la famille, la vie au collège, le soutien d'autrui, … le tout est saupoudré d'une sacrée tension et d'un rythme efficace donnant toujours envie au lecteur d'en savoir plus ! La seule chose qui me chiffonne, c'est le manque de consistance des personnages. Hormis Norbert et un peu Lalie, les héros ne sont pas bien décrits. On les découvre par leurs actes ou leurs dialogues. C'est un peu dommage… Mais je chipote et vous encourage à découvrir ce récit écrit avec une grande justesse…

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Lorsque l'on est enfant trouver une grenade enterrée peut avoir la valeur d'un trésor. Mais ensuite que faire ? En parler ? Se taire ?

Lorsque Norbert ramène l'objet en classe caché dans son sac c'est la panique pour Lalie, Jordan et David. Faut-il le dénoncer ?

Un roman court et percutant sur la dynamique de groupe. Chacun a sa vision des événements et de ce qu'il faut faire. Et pourtant ils attendent tous qu'un autre agisse. le silence les fige.

Entre passé et présent, le récit alterne en donnant progressivement les clés au lecteur d'une situation complexe d'un enfant en souffrance. Et parler c'est enfreindre la loi de la solidarité.

La grenade devient le symbole d'une défense possible, contre le harcèlement mais aussi face à une vie familiale compliquée et violente.

L'écriture vive et les mots qui jouent par instant sur la page pour figurer et renforcer des scènes à la manière des calligrammes renforcent l'histoire.

Un livre fort sur l'amitié, les choix et les responsabilités à partager !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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J'ai adoré ce roman, très rapide à lire.

Au début de l'histoire, je pensais que j'allais me retrouver face à des ados qui aiment se chamailler et se faire des blagues, se faire peur "pour rigoler". Mais le récit est rapidement devenu profond, et l'auteur a mis en avant la situation de l'un de ces personnages : il est harcelé à l'école.

Beaucoup peuvent se retrouver dans ce récit, parce qu'il existe beaucoup plus de victimes de harcèlement scolaire que vous ne le pensez.

Ce roman est à lire absolument, et à mettre entre les mains de collégiens et de lycéens pour les sensibiliser à propos du harcèlement, qu'ils en soient victimes, témoins, ou qu'ils soient les bourreaux.
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Ce roman est racontée de manière linéaire, avec un narrateur à la première personne, et pourtant, les temporalités et les points de vue se téléscopent.
David, le narrateur, veut devenir auteur, et s'interroge au moment où il raconte, sur le pouvoir des mots, sur le fait que chacun peut s'approprier l'histoire et la réécrire.
L'histoire ? Lui et trois amis ont trouvé une grenade dans une maison à l'abandon. Et ils l'ont ramenée.
L'Histoire ? C'est celle de la guerre, celle qui s'est passé en France et que l'on a un peu oubliée, celle qu'ont vécu les parents de Jordan avant d'arriver en France et dont on a peu parlé.
Il est question aussi de tout ce que l'on ne dit pas, de tout ce que l'on n'ose pas dire parce que l'on pense que cela ne servira à rien, que les choses finiront bien par se tasser - ou pas. Demander de l'aide est la première étape pour s'en sortir.
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J'ai trouvé l'histoire de ce roman pour ados extrêmement puissante. Les personnages sont des collégiens mais je pense qu'on pourrait également la lire en leur donnant quelques années de plus dans un lycée.
Quatre amis, David le narrateur, Jordan, Norbert et Lalie, qui ont grandi ensemble, s'entraident et s'amusent ensemble, font une excursion dans un vieux manoir en ruine pour se faire peur. Ils trouvent une grenade de la Seconde Guerre Mondiale et malgré la fascination que l'arme exerce sur eux, décident de la laisser là.
Mais le lendemain au collège, les amis trouvent Norbert fiévreux et le suspectent d'avoir rapporté la grenade dans son sac...
Le début pourrait juste être cette aventure d'enfants qui s'offrent des émotions mais... il y a le harcèlement scolaire... et Norbert est un ado mal dans sa peau que des grands ont pris pour cible dès la rentrée et qui est ce jour-là une bombe à retardement.
C'est un récit habile qui cherche à exprimer les ressorts psychologiques et les liens qui unissent ces ados. Avec des expérimentations typographiques qui rythment la parole dans les moments clefs.
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Cette histoire c'est d'abord un titre qui intrigue, qui appelle à la réflexion. Quelle est votre plus grande peur?

Un narrateur principal, lui-même acteur du récit, qui va nous narrer l'aventure qu'il a vécu avec 3 de ses amis. La curiosité est un vilain défaut car elle peut conduire à de mauvaises surprises. Ces dernières pouvant avoir de lourdes conséquences. Mais les jeunes de cet âge aiment l'aventure et vont décider d'explorer une vieille bâtisse. Des enfants encore qui ne pensent pas à mal, veulent juste se donner un peu de frissons. Ils feront la découverte d'une grenade. Au départ, l'excitation de l'inconnu, de découvrir qqch de rare, qui a une histoire. Et puis la crainte, parce qu'il s'agit d'un objet dangereux, qui peut tuer. le changement d'attitude, la prise de conscience face au danger sont très bien expliqués par l'auteur.

Mais voilà que l'un d'eux, Norbert, décide à l'insu des autres de prendre cette grenade et de l'amener en classe. Les 3 autres le découvrent et sont conscient du danger. Ils arrivent à garder leur calme et à convaincre Norbert de ranger l'arme dans son cassier jusqu'à la fin des cours. Tout aurait pu bien finir s'il n'était pas l'objet de brimades, de harcèlement de la part de ses camarades. Et ce jour-là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il veut leur faire peur à son tour et détient l'objet parfait.

J'ai trouvé cette histoire très bien écrite, d'une belle plume, avec un beau vocabulaire et facile d'accès pour les plus jeunes. Une histoire courte qui exprime beaucoup. L'inconscience des enfants face au danger. le harcèlement scolaire et ses conséquences. Même si on ne peut approuver la décision de Norbert, on le comprend. On voit ses amis regretter de ne pas avoir agi, de ne pas avoir parlé pour l'empêcher d'avoir l'envie de commettre le pire. La peur de défendre son ami et de devenir la nouvelle cible. Tout cela est parfaitement relaté.

L'auteur montre qu'il est important de pouvoir parler à ses parents ou à d'autres adultes responsables lorsqu'on a un problème. le harcèlement est grave, il faut empêcher les victimes de se renfermer sur elles-mêmes. Ne pas réagir, c'est donner encore plus de pouvoirs à ses bourreaux. J'ai adoré voir les amis prendre conscience de leurs erreurs et tout mettre en oeuvre pour prendre leurs responsabilités dans les actes de Norbert. Parce qu'ils auraient pu l'empêcher.

La menace de la grenade est présente même dans la structure du texte. Dans les pires instants, le texte lui-même explose. Ça donne un impact supplémentaire au récit pour marquer plus encore le lecteur. Ce dernier pouvant facilement s'identifier à l'un des protagonistes.

Un texte pour lequel je ne trouve pas de défauts. Un récit avec de belles morales, parfait pour les lecteurs auxquels il est destiné.
Lien : http://unmondedepassionsetde..
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