L'Esprit des eaux

João Evangelista appartient à une famille protestante d'Angola. Son père avait quitté la mission où il était né et où le grand-père de João était pasteur, pour Luanda. quand João épouse Carmina, une jeune femme intelligente et énergique qui milite au sein d'une organisation proche du parti communiste au pouvoir, c'est donc au grand dam de sa famille. Carmina est une arriviste peu scrupuleuse qui n'hésite pas à profiter de sa position pour obtenir des avantages et, quant le pays adopte l'économie de marché, faire des affaires. João, dont la vie est très confortable, se replie de plus en plus sur lui même, et ses jeux vidéos, dans un pays en guerre, où règnent la corruption et une très grande misère. C'est dans ce contexte que des immeubles du quartier où vivent João et Carmina se mettent à s'effondrer mystérieusement. Un lac y avait été autrefois asséché, un fromager sacré coupé; des eaux resurgissent près d'un immeuble en construction, et Cassandra, une enfant du quartier, y entend les lamentations de la Déesse Kianda. Je suis très attiré par cette littérature lusophone africaine.

En Angola, dans le quartier de Kinachichi, des immeubles s'effondrent mystérieusement dans la douceur. le phénomène, baptisé "syndrome de Luanda" accompagne la chute du gouvernement. On suit les vies de Joao et Carmina, un couple qui s'est marié juste avant la chute du premier immeuble. Et celle de Cassandre, petite fille qui endort la voix de l'esprit des eaux.
Il ressort de ce roman toute la misère, la corruption et la guerre en Angola, qui augmente au fil des pages. J'ai été un peu perdue par moments, avec une écriture très étirée, des dialogues prises dans la narration. Mais j'ai aussi été charmée par cette histoire comme une musique qui s'accélère pour finir en apothéose.

"L'esprit des eaux " de Pepetela (140p)
Ed. Actes Sud

Bonjour les fous de lectures....

Découverte d'un auteur angolais.

Fin des années 8o dans la capitale angolaise, un étrange phénomène apparait:
Des immeubles s'effondrent en douceur les uns après les autres.
Les habitants en sortent indemnes, ahuris mais ayant tout perdu.
C'est le premier pas vers la misère.
En parallèle, nous suivons le destin de Carine et de son mari.
Elle, jeune apparatchik du régime, est prête à tout pour gravir les échelons. Lui, regarde tout cela comme un jeu étrange et se demande comment tout cela va se terminer.
S'imbrique dans le récit la voix de Cassandre , petite fille qui endort l' " esprit des eaux"

Etrange récit tout en symbolique où les chutes d'immeubles traduisent l'effondrement de tout un peuple ( la guerre civile est proche).
Mais l'auteur met également en avant l'accès au pouvoir des femmes africaines et rompt ainsi avec les idées reçues que la femme dans les pays d'Afrique doit uniquement s'occuper du mari et des enfants.
Ici c'est le contraire, Carmina a un caractère fort et ne rêve que d'ascension sociale alors que son époux a peu d'ambitions et passe ses journées à jouer aux jeux vidéo.

L'auteur, sous une plume surréaliste, met en avant les réalités de son pays ( corruption, légendes , place des femmes dans la société).

Agréable moment de lecture mais sans plus.
Je n'en garderai pas un souvenir impérissable .

Roman habilement mené qui utilise le surnaturel pour faire ressortir les travers de la réalité. L'auteur a su mettre en place des personnages très différents qui permettent d'aborder le phénomène de la chute des immeubles sous divers angles : politique avec Carmina, distant et neutre avec João et surnaturel avec la figure de la jeune Cassandra, la seule à entendre la voix de Kianda et personne n'écoute, bien sûr. C'est cette lecture à trois niveaux de la réalité qui fait la force de ce roman.