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3.8/5 (sur 79 notes)

Nationalité : Angola
Né(e) à : Luanda , le 05/07/1977
Biographie :

Ondjaki est le pseudonyme de l'écrivain angolais Ndalu de Almeida, né en 1977 à Luanda (Angola). Il a obtenu une maîtrise en sociologie à l'Université de Lisbonne en 2002.

Écrivain, poète, comédien, il a publié des poèmes et des romans et a reçu en 2008 le Grande Prémio de Conto Camilo Castelo Branco, décerné par l'Association des écrivains portugais. et le prix Grinzane for Africa, alors qu'en 2010 on lui attribuait le prix Jabuti.

Son roman, "Les Transparents", obtient le Prix Transfuge du meilleur roman africain.

Source : http://www.mertin-litag.de/authors_htm/Ondjaki.htm
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Entrevue en portugais à la bibliothèque d'Algès en décembre 2008.


Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Cette fraîcheur marine apportait avec elle une profusion d'odeurs dont on ne pouvait comprendre le mélange qu'en gardant les yeux fermés, un mélange qui ressemblait à un carnaval de couleurs - les mangues encore bonnes et vert tendre pendues dans les arbres, les mangues à moitié mangées par les chauves-souris, l'odeur verte du sape-sape, la poudre qui enveloppait les goyaves sur le point de tomber, le mélange de l'odeur du pitanguier et celle du néflier, odeurs de la brousse mêlées à celles des poules et des cochons, le cri des perroquets et des chiens, deux ou trois tirs d'AK-47, une radio oubliée par quelqu'un à l'heure des infos en langues nationales, le bruit des gens qui couraient pour arriver à la maison ou au moins quelque part où s'abriter de la pluie et même, si l'heure était avancée, les rumeurs de la boulangerie de la rue derrière où on commençait à travailler très tôt et pendant toute la nuit, pour être sûr que le pain du lendemain arriverait chaud chez ceux qui avait dormi toute la nuit. Ce qui veut dire que l'odeur de la pluie est quelque chose de difficile à faire comprendre à ceux qui ne connaissent pas la salle de bain de la maison de GrandMèreAgnette.
- Tu dors ou quoi ? ils m'ont demandé.
- Ferme-la. Je suis en train de mettre la pluie dans mes pensées.
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l'Immeuble avait sept étages et respirait comme un être vivant
il fallait connaître ses secrets, les particularités utiles ou désagréables de ses courants d'air, le fonctionnement de ses vieilles canalisations, les marches d'escaliers et les portes qui ne donnaient sur rien. de nombreux malfaiteurs avaient expérimenté dans leur chair les effets de ce maudit labyrinthe avec ses passages secrets qui avaient leur propre autonomie, et tous ses habitants avaient à cœur de respecter chaque recoin, chaque mur et chaque dessous d'escalier
au premier étage, les canalisations défoncées et une obscurité terrible décourageaient les distraits et les intrus
l'eau coulait en abondance, incessante, et servait à beaucoup de choses, l'eau était utilisée par tout l'immeuble, on la vendait dans des bidons, on lavait son linge et les voitures
GrandMèreKunjikise faisait partie des quelques personnes qui traversaient l'étendue d'eau sans se mouiller les pieds et sans jamais avoir même failli glisser
- c'est un fleuve - disait-elle toujours en umbundu - il ne manque que les poissons et les crocodiles
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L'explosion réveilla même les oiseaux endormis dans les arbres et les lents poissons de la mer - et fit apparaître des couleurs d'un carnaval jamais vu, jaune mêlé de rouge faisant semblant d'être orange dans un vert bleuté, des brillances imitant l'éclat des étoiles couchées dans le ciel et un bruit de guerre du genre de celui que font les avions MiG. Finalement c'était une explosion jolie parce qu'elle se prolongeait dans les bruits des belles couleurs que nos yeux voyaient pour ne plus jamais les oublier.
(incipit)
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Mes pieds connaissent la vérité que ressent mon cœur quand mes oreilles sourient.
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la ville ensanglantée, depuis ses racines jusqu’au sommet de ses immeubles, s’inclinait, forcée, vers la mort, et les flèches annonciatrices de son agonie n’étaient pas de simples flèches mais des dards enflammés que son corps hurlant accueillait comme un destin pressenti
et le vieux répéta de sa voix désespérée
– dis-moi seulement la couleur de ce feu…
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Le CamaradeBotardov est arrivé après déjeuner, tout transpirant et puant. Il ne le savais pas, mais GrandMèreDixNeuf préférait qu'il vienne lui rendre visite le soir après 18 heures, une fois douché et les aisselles lavées, parce que s'il y a une façon de savoir si le CamaradeBotardov n'est pas loin, cette façon s'appelle puanteur soviétique. Ou simplement "puanteurov" comme disait le camarade TroisQuatorze.
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- un des plus grands problèmes de l'humanité - commença Davide - à part les autres, évidemment... c'est que les hommes ne veulent pas donner à l'imagination la place qui lui est due... de nos jours, dans notre quotidien. ils veulent de l'argent, oui, mais avec cet argent ils ne sont pas foutus de chercher à acquérir du plaisir, du savoir... et laisser libre cours à l'imagination ne coûte rien...tu comprends ce que je veux dire?
- à peu près
- imaginer, imaginer...faire usage de cette faculté qui nous sépare des autres êtres. la pierre n'imagine pas, elle attend. la fleur n'imagine pas, elle fleurit. l'oiseau migre, la baleine nage, le cheval galope. avant de migrer nous imaginons, nous sommes capables d'imaginer tout en nageant et nous pouvons découvrir de nouvelles et innombrables façons de courir, en imaginant. même pour dominer le cheval et le faire galoper pour nous, nous avons dû l'imaginer auparavant. et cela fait partie de notre condition, belle, d'humains, fait partie de notre condition d'êtres libres, prisonniers, reclus, malheureux, et jusqu'aux derniers instants de nos jours, nous imaginons... et c'est de cela que la science et l'humanité ont besoin: de l'imagination
[NB: l'oubli des majuscules en début de phrases est voulu par l'auteur]
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c’était un immeuble, peut-être un monde, pour qu’un monde soit, il suffit qu’il y ait des êtres humains et des émotions. les émotions, pleurant à l’intérieur des cœurs, débouchent sur des rêves. nous ne sommes peut-être rien d’autre que des rêves ambulants d’émotions diluées dans le sang circulant sous la peau de nos corps si humains. on peut donner à ce monde le nom de “vie”.
.......
nous sommes la continuité de ce qu’il nous est donné d’être. l’espèce avance, tue, progresse, désenchante, reste. l’humanité est laide –d’aspect souffreteux et d’odeur fétide, mais elle est bien là parce qu’elle a un bon fond.
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qu'est-ce que, après tout, un endroit rempli d'êtres humains si peu concernés les uns par les autres? qu'est-ce qu'un endroit plein de voitures conduites par des gens seuls cherchant à bousculer le temps et à maltraiter les autres pour arriver plus vite chez eux et n'y retrouver que leur propre solitude? qu'est-ce qu'un endroit plein d'effervescence et de festivités et d'enterrements regorgeant de nourriture, si on ne peut plus frapper à la porte de quelqu'un pour demander un verre d'eau ou la permission de se reposer un instant sous l'ombre fraîche d'un figuier?
"cette ville est un désert", pensa-t-il
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il sonna deux fois à la porte
– dom Paulo, c’est moi
– moi qui ?
– le Facteur. je sonne toujours deux fois, vous n’aviez pas remarqué ?
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