AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 6784 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le début d'un véritable feuilleton drôle, voire délirant où l'on rit à chaque page et qu'on quitte avec difficulté tant l'auteur nous embarque dans sa folie douce et dans le quotidien de la famille Malaussène. Parlons en de cette famille originale, Benjamin le héros a un boulot qui sort de l'ordinaire : il est bouc-émissaire dans un grand magasin; bref c'est lui qui se fait engueuler si les clients se plaignent... Il est aussi l'aîné de la famille qui doit palier à l'absence de sa mère qui n'est jamais là. Lorsque des bombes explosent dans le grand magasin, il va être soupçonné mais va aussi décider de mener l'enquête. Paru en 1985 ce livre est formidable !
Commenter  J’apprécie          110
La langue est extraordinaire. Derrière une narration énergique qui ne perd pas de temps, on sent l'amour des mots, le choix du terme adéquat, on sent la poésie et l'influence de la littérature (bon nombre d'auteurs sont d'ailleurs cités et le titre lui-même est un clin d'oeil à Zola).
Mais plus que cette belle prose, c'est le ton adopté par Daniel Pennac qui m'a particulièrement plu dans ce premier épisode de la vie des Malaussène, c'est la voix de son héros. L'humour y est omniprésent et subtil, souvent cynique et second degré. Descriptions et comparaisons, jeux de mots, remarques à mi-voix, c'est truculent et délicieux à lire.
Le plus étonnant est la façon dont cela transforme totalement l'ambiance du roman. En effet, les mésaventures du Magasin et les découvertes réalisées par Benjamin sur les victimes ne sont pas extrêmement joyeuses. Certaines sont même franchement atroces. Pourtant, je suis certaine que je garderai davantage le souvenir de la folklorique famille que celui des horreurs sanglantes.

La famille Malaussène est le second élément contribuant au plaisir de la lecture : Benjamin, cinq frères et soeurs et un chien épileptique. Farfelus et atypiques, ses membres sont très différents dans leur caractère et leurs loisirs, mais ils sont unis autour de leur grand frère dont les histoires acadabrantesques les ravissent. Les retrouver sera sans nul doute l'une de mes principales motivations pour poursuivre cette saga afin de connaître la suite de leurs péripéties et des déboires de Benjamin.

Evidemment, tout est exagéré dans ce roman, tant les personnages que les situations. Mais c'est ce qui lui donne un côté déjanté totalement magique. En outre, cette loufoquerie n'empêche pas Pennac de parler avec justesse de la famille, de l'amour, de la différence, de la société et de la vie en général. Malgré sa malchance et son cynisme affiché, Benjamin considère le monde avec énormément de tendresse.

Energique combinaison de comédie, de chronique familiale et d'enquête policière, Au bonheur des ogres est un roman très divertissant, totalement savoureux et extrêmement bien écrit.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          110
Il était temps, plus de trente ans après sa parution, que je lise le premier roman de cette saga devenue culte. En même temps, j'étais pas obligé non plus, c'est Pennac lui-même qui le dit (dans son essai : Comme un roman). Alors !
Mais bon, je l'ai attaqué sans me forcer. Et j'avoue que bien m'en a pris.
Je dois tout de même reconnaître que j'ai été bien vite étonné de la tournure que prenait le roman. Dans mon esprit et pour le peu que j'en savais, j'avais affaire à une saga familiale tout ce qu'il y a de plus classique racontant, du moins l'imaginais-je ainsi, les aventures d'un père et d'une mère, de leurs enfants, de grand-parents aussi, pourquoi pas, de cousins, de cousines, que sais-je encore ? Bah non. Ou du moins pas que. Et déjà pas une famille ordinaire. Une fratrie en réalité faite de demi-frères et de demi-soeurs, plus spécifiquement de frères et soeurs utérins.
Cette tribu partage le même logement (à l'exception d'une soeur) et va de l'aîné, Benjamin, le narrateur, adulte et déjà dans la vie active au Petit, le dernier en date, encore à l'école primaire. L'auteur ne livre d'ailleurs aucune indication explicite sur l'âge des personnages ce qui nous permet de laisser libre court à notre imagination dans ce domaine.
Donc, de famille, il en est question, évidemment. Mais une autre facette du roman, et pas la moindre, se fait très vite jour. Et je veux parler de l'aspect policier de l'histoire et qui est davantage qu'un élément cosmétique, accessoire. de fait, une enquête est menée qui devient vite l'ossature même du récit. Et il faut se rendre à l'évidence, nous avons affaire à un roman policier. Sans l'ombre d'un doute. Avec même des policiers dedans.
Le tout est écrit dans un style enlevé, alerte, agréable et le ton est léger, drôle. Impossible pour moi de ne pas voir d'analogie avec la façon d'écrire d'un Frédéric Dard. Même si le vocabulaire est moins argotique, il emprunte, ici et là quelques mots de la langue verte du plus jubilatoire effet. C'est aussi truculent qu'un bon San Antonio. J'ajoute que les personnages sont très attachants, et en particulier, toute la petite famille.
Inutile de vous dire que je suis sous le charme et que la suite des aventures de Benjamin Malaussène va rapidement défiler.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          110
Le héros, Benjamin Malaussène a un drôle de métier , il est bouc émissaire. Vous n'en aviez jamais entendu parler ? Pas étonnant parce que ce dernier n'existe pas officiellement bien qu'il existe des personnes qui ont cette double fonction sans s'en apercevoir. En effet, officiellement, Benjamin est contrôleur technique tout comme un grand nombre de personnes (telle que moi, c'est pour cela que je m'autorise cette remarque puisque je me moque de moi-même) en voulant prendre tout le malheur du monde sur leur dos réussissent soit à s'attirer les sympathies soit à se mettre tout le monde à dos (c'es le cas de le dire). Benjamin en fera ainsi la douloureuse expérience en devenant le souffre-douleur de ses collègues de boulot.
Une parodie à mourir de rire. L'écriture de Daniel Pennac est fluide et agréable à lire. Un régal !
Commenter  J’apprécie          110
Une plongée jouissive dans l'univers de Daniel Pennac.

J'avais besoin de fraîcheur, de sourires, d'onirisme.

Je me lance dans la suite.
Commenter  J’apprécie          100
Un livre magnifique.
Au début je n'étais pas sûre de le finir, il m'a donné le tournis. Tant de personnages ! Qui était qui ? Qui étaient les soeurs du narrateur (réponse : toutes) et de quoi s'agissait-il ? Et serais-je capable d'apprécier l'humour ?


Mais au bout d'un moment, tout est devenu clair. Et incroyablement drôle. Je m'amusais, je riais tout le temps et mes voisins de table ont pu s'amuser et apprécier l'histoire au fur et à mesure que je la leur racontais.


Tout est spécial dans ce livre. Il y a tous ces personnages extraordinaires. Tous les évènements extraordinaires.
Le style est un argot mélangé à une belle langue classique. Et l'humour...
C'est un mélange de personnages spéciaux, d'évènements spéciaux, de l'autocritique de Benjamin, avec ses commentaires merveilleusement drôles (et corrects) sur tout et tout le monde autour de lui. Oh oui, l'humour me convenait parfaitement. C'est vraiment l'un de ces livres qui rend heureux, qui maintient le lecteur dans ce bonheur après la lecture et qui donne le sentiment qu'on peut gérer la vie complètement, dans une légèreté agréable et décontractée.


Ce qui est très fort, c'est que l'auteur parvient à maintenir tout au long du livre ce merveilleux humour, ce ton agréablement rieur du narrateur à la première personne, Benjamin. le rythme ne faiblit jamais. le mystère est très bien ficelé.
Il faut un auteur incroyablement bon, compétent et créatif pour penser et imaginer tout cela et le coucher sur le papier.


Je suis très heureuse d'avoir fait la connaissance de la famille Malaussène et je recommande ce livre à tout le monde.
Je vais certainement lire le prochain livre !


PS : Il n'y avait pas de passé simple, cette conjugaison qui n'est pas utilisée dans le langage familier, cette langue morte qui rappelle toujours au lecteur les leçons de grammaire à l'école et le fait sortir de l'histoire. Pas de passé simple, donc vraiment rien ne s'oppose à la fluidité, au sentiment que l'histoire est... eh bien... réelle - ;-)
Commenter  J’apprécie          100
Un voyage très sympa au sein de l'exotique quartier de Belleville, Paris 20e ! Ce roman, joli échantillon de la Saga Malaussène, a été écrit par le prof de français Mr Pennac pour donner le goût de la lecture à ses élèves !
Le film, avec la talentueuse Bérénice Bejo, repasse les 03/10, 20/10 et 06/02 sur OCS Max.
Commenter  J’apprécie          100
Encore une belle lecture grâce au Challenge ABC!!!! J'ai adoré me plonger dans l'univers loufoque et tendre de la famille Malaussène. Benjamin, l'ainé (doit-on y voir un des nombreux clins d'oeil de l'auteur dans le choix du prénom...?) fait vivre sa petite famille de frères et soeurs avec un travail plus que particulier: bouc émissaire au Grand Magasin. Des explosions successives vont le désigner suspect et toute l'histoire va tourner autour de cela.
On croise donc Clara, la photographe insatiable au talent certain, Louna, amoureuse et enceinte, Thérèse, extra-voyante de la famille; Jérémy, risque-tout et apprenti chimiste à ses heures; et le Petit, qui ouvre grand ses oreilles et ses yeux devant tant de merveilleuses aventures pour un enfant.
A tout ce petit monde s'ajoute Julius, chien puant et épileptique mais lui aussi clairvoyant ( façon canine évidemment) et adoré par tous; Théo, l'ami de Benjamin, qui travaille également au Grand Magasin et qui a mis sur pied un véritable atelier de bricolage pour petits vieux à l'intérieur même du Grand Magasin; Tante Julia, pas vraiment tante et surtout journaliste passionnée et cleptomane à ses heures; et toute la troupe gentiment farfelue des employés du Grand Magasin.
Bref, une joyeuse bande que l'on se délecte à suivre afin de connaître le mystérieux poseur de bombes et pourquoi ses bombes!!!!
Vraiment, des rires, des tendres sourires, et un bonheur de lecture. Je me tourne déjà vers la suite avec impatience!!
Commenter  J’apprécie          100
Oui, Oui Oui !!!!! Un grand oui !!!!
On y trouve tout. Une enquête policière, de l'humour, de l'absurde, des émotions. On veut faire partie de cette famille ou la rencontrer et l'aider. La littérature dans toute sa beauté et son charme. Que les professeurs de français travaillent naturellement dessus.
Un livre qui donne envie de lire. Que demander de plus ?
Merci Mr Pennac
Commenter  J’apprécie          90
C'es au détour de mon exploration de la littérature française vue par nos cousins canadiens que j'ai redécouvert Daniel Pennac. Eh oui, outre-Atlantique "la petite marchande de prose" est au programme d'un intelligent séminaire universitaire sur la littérature populaire de notre bonne vieille France et l'érudition du propos m'a donné envie de me replonger dans la saga de la famille Malaussène que j'avais explorée il y a bien, bien longtemps...
Commençons donc par le premier roman "Au bonheur des Ogres" ... Coup de coeur absolu ! de l'humour, de la tendresse, des références culturelles évidentes ou cachées, on sent la plume de celui qui se dit cancre absolu mais qui a quand même obtenu une maîtrise en lettres avant de mener une carrière d'enseignant.
L'histoire est totalement déjantée et aussi totalement délicieuse . Une famille entière d'enfants de tous âges est confiée au grand frère Benjamin qui se substitue à une mère absente toujours en quête du grand amour, toujours enceinte, toujours en cavale.
Comme il faut bien faire bouillir la marmite, le voici embauché dans un grand magasin pour remplir le rôle difficile de contrôleur technique des objets vendus. En fait il est chargé de supporter le mécontentement des clients insatisfaits et de déplacer sur sa personne leur colère légitime. Et oui, nous avons reconnu les fonctions traditionnelles du bouc émissaire cher à René Girard qui a écrit sur ce thème un essai resté dans les annales !
Tout irait donc pour le mieux possible si Benjamin n'était pas témoin direct de plusieurs explosions mortelles se déroulant dans le magasin...
Aucun lien direct ne permet de rapprocher les victimes et on se demande si un tueur fou ne sévit pas dans ce temple de la consommation...A moins que Benjamin lui-même ,lassé de servir de repoussoir à sa hiérarchie, ait décidé de se venger ...
L'intrigue policière se faufile dans le récit comme un fil rouge mais ce qui suscite avant tout l'intérêt du lecteur c'est la description savoureuse du quotidien familial de cet anti-héros tellement sympathique , la tendresse pour le quartier multiculturel de Belleville, la tolérance pour toutes les personnes, la loufoquerie de certaines scènes.
Chacun des personnages, que l'on retrouvera bien sûr dans les romans suivants, est attachant avec en ce qui me concerne, une petite préférence pour le chien Julius ....
Voici une lecture superbement rafraichissante qui par certains côtés fleure bon son "Amélie Poulain" et procure une détente bien méritée en ces temps difficiles ....
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (21201) Voir plus




{* *}