Marcel Ophuls, né en 1927, fils du metteur en scène
Max Ophuls, a hérité la passion du cinéma. Il est connu notamment pour deux documentaires :
le Chagrin et la Pitié - Chronique d'une ville française sous l'Occupation, 1969 ; et Hôtel Terminus - Klaus Barbie, sa vie et son temps, 1988 (Oscar du documentaire).
J'ai bien aimé les mémoires du père, j'attendais mieux de l'autobiographie du fils. Il choisit l'autodérision et le rôle de l'emmerdeur, il dépasse les budgets et se fait virer. Mais le saupoudrage de noms tourne à l'overdose. « Mon problème, c'est que je suis le fils d'un génie ». Extraits :
« le seul survivant de cette sinistre affaire de Munich [1938] était le vieil Edouard Daladier, qui, porte de la Muette, dans un immeuble appartenant à sa maîtresse d'avant-guerre, habitait avec sa femme dans une loge de concierge qui sentait toujours l'aïoli. » p172. Ophuls l'a interviewé pour une émission télé en 1967.
« Je me demande quelquefois si mon père n'a pas passé comme Faust un accord avec le diable. Est-ce qu'il n'a pas demandé à Méphisto : ‘Donnez-moi tous les bonheurs et une vie courte, et je vous laisse mon fils ?' Mon père est mort à cinquante-quatre ans – comme Truffaut, comme Lubitsch – et moi je viens d'avoir quatre-vingt-six-ans ! » p149