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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman étrange et lancinant, comme une chanson qui vous trotte dans la tête.
Un jeune homme, muséographe de formation, va devoir créer un musée pour une vieille japonaise, et ce, dans son manoir reculé.
Dans ce lieu isolé, il n'y a que peu d'habitants et les objets qui seront exposés sont pour le moins originaux, ce sont des objets volés à des personnes qui venaient de mourir.
J'ai été happée par cette histoire originale et par l'ambiance à la fois malsaine et bizarrement hypnotique.
Un roman court mais qui nous reste longtemps en mémoire, tant l'atmosphère qui est singulière.
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L'histoire est celle d'un jeune muséographe engagé par une vieille dame étrange pour la création d'un musée sur sa propriété, un vieux manoir et ses dépendances. Habite avec la vieille dame, une jeune fille qu'elle appelle sa fille, nommée la jeune fille dans le roman. Sur cette propriété située près d'un petit village, vivent également dans une des annexes, un couple formé par le jardinier et la femme de ménage. le père, le grand-père, l'arrière grand-père, les aïeux du vieux jardinier étaient déjà jardiniers au domaine du manoir. le jeune muséographe travaille à la création du musée avec la jeune fille sous la férule de la vieille femme. C'est une vie en huis clos, les objets qui seront exposés sont parfois bizarres, ils ont été volés aux défunts du village. le voisinage est tout aussi étrange car dans la montagne existe un monastère habité par des prédicateurs qui ont fait voeu de Silence.
Comme dans les romans de Kafka et dans le roman « l'enquêteur » de Philippe Claudel, Yoko Ogawa ne donne aucun nom à ses personnages, c'est par leur fonction qu'elle les cite.
J'aime l'écriture de Yoko Ogawa, les émotions et la poésie qu'elle apporte à ses sujets.
À lire !
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Le narrateur est employé par une très vielle femme acarîatre pour créer un musée bien particulier: celui du silence laissé par les défunts du village,"le lieu de repos d'un monde ancien".Il devra recencer mais aussi recupérer les objets significatis de l'existence de ceux qui se sont éteints.La vielle dame en raconte l'histoire,la jeune fille remet au propre les récits.J'ai bien retrouvé dans ce roman les thémes chers à Yoko Ogawa: la transmission, le lien entre les générations,les objets porteurs de sens et de lien,la nostalgie d'untemps perdu.J'y ai cependant trouvé plus de noirceur,une ambiance angoissante , un sentiment d'enfermement plus oppressant et je dirais même une sorte de refusd'accorder une importance différente aux humains qu'aux objets.Ainsi,,à aucun moment un prénom n'est cité,chacun des personnages est désigné par sa fonction:"le jardinier","le prédicateur","la vielle femme"...
Si ce roman a pu me faire penser au début au" Gardien des choses perdues" de Ruth Hogan,j'y ai trouvé beaucoup plus de profondeur mais aussi d'obscurité.
C'est une belle lecture mais à éviter si l'on a un coup de blues ou un sentiment de solitude!
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Des objets sont volés par un jeune muséographe, quelques heures après la mort des défunts.
Ces objets censés avoir capturé l'essence des personne décédées, constituent la collection du musée du silence, un musée un peu spécial j'en conviens. 
Cet homme doit recenser, agencer, mettre en scène la collection d'objets, des reliques de ce temps où ils étaient au centre de la vie quand elle vibrait encore, de plus, il va devoir satisfaire les exigences d'une vieille dame acariâtre qui le dirigera.

Le temps qui passe, la mémoire, les accumulations, les obsessions, le manque sont abordés par les personnages de Yôko qui abritent toujours une brume dans leurs têtes. Comment s'en sortent-ils? Ils sont qui, ils sont où ?

J'ai été envoûtée, il y a quelques mois, par l'ambiance nébuleuse de ce livre, aux personnages sans nom encore une fois, évoluant dans ce vieux manoir hors du temps. le personnage du jeune homme est vraiment très particulier, par son assiduité, sa façon de se projeter dans l'avenir et d'être prisonnier…
Pendant tout le récit on ressent de plus en plus qu'il attend ce qui ne peut arriver jusqu'à être englué. Les personnages féminins sont très bien développés et elles ont toutes les deux une multitude de réactions spéciales qui font tout le sel de ce musée. Un coup de coeur de plus !!!
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Un univers un peu différent, dans ce roman d'Ogawa. En premier on remarque que le narrateur est un homme, et que l'action se passe dans un village isolé au bout du monde qui semble à la frontière entre la réalité et l'irréel.

Un jeune muséographe embauché par une vieille femme ‘acariâtre' dans un village au bout du monde doit organiser un musée ou seront disposés les souvenirs du village. Rassemblement d'objets qui caractérisent le mieux les personnes après leur mort. Il lui faudra donc cataloguer puis récolter les objets des défunts ( en les subtilisant, ou en les volant) . On part dans ce récit du réel pour s'éloigner peu à peu dans un monde fantastique. Ce narrateur dont le métier est la conception d'expositions pour les musées, et qui a une parfaite connaissance et une grande expérience de ce milieu, se trouve à rassembler, cataloguer des objets qui possèdent une âme. Une incursion pas pas dans un monde irréel, blanc, et muet.


Un village particulier au niveau de ses règles : le paiement des impôts est régi par les oreilles des contribuables.

« Il y a très longtemps, ces trous étaient utilisés pour faire le tri des contribuables. On pensait que le corps s'arrêtait un jour de grandir, mais que les os des oreilles continuaient toute la vie à se développer. C'est pourquoi ceux qui arrivaient à glisser leur oreille dans ces trous et entendre les bruits au travers n'étaient pas encore obligés de payer l'impôt. p28

Le personnage principal : le muséographe qui est notre attache à la réalité dans cet univers proche du fantastique, semble tomber sous l'emprise de ce village et de ce musée petit à petit. La réalité ou le monde réel auquel il se raccroche est son frère marié qui va avoir un enfant, et également le livre « le journal d'Anne Franck » dont il relit chaque soir un passage. Il s'enferme dans son rôle afin de transmettre l'histoire des ces objets. Et là, il perd peu à peu pied, ce substituant au musée.

Des personnages singuliers font leur apparition : ils sont présentés par leur fonction plutôt que par leur nom. Tout d'abord cette femme acariâtre, désagréable et plutôt repoussante, qui garde la mémoire des défunts par des objets. Elle est entourée de sa fille adoptive, d'une bonne et d'un jardinier ( homme à tout faire de père en fils, dont la passion est la coutellerie également de père en fils), Un prédicateur du silence (p35) ascèse du silence(discipline volontaire du corps et de l'esprit cherchant à tendre vers une perfection, par une forme de renoncement) , secte ou confrérie mystérieuse qui parait au premier abord antinomique, ils portent comme vêtement une fourrure de bison des roches blanches(??) et qui prône la disparition des mots pour le silence, un tueur sadique qui prend les mamelons des femmes qu'il tue, un terroriste.

Et également tous ces personnages dont l'âme et le souvenir se transmettent par la mémoire des objets qui leur ont été proches.

Troublant, l'ensemble des liaisons que l'on peut faire ( fortuites ou recherchées) , on retrouve le thème de la collection d'objets par ce musée du silence, de l'obsession du classement, de la volonté de garder une trace du passé. On retrouver « l'annulaire, » mais aussi par croisement on retrouve ce thème dans des nouvelles. Un des thème que j'aime chez cette auteure est l'importance qu'elle donne aux organes et a leur conservation : on ne sera pas en reste avec les bouts de mamelons. Si l'on fouille également dans l'ensemble de l'oeuvre d'Ogawa, cette histoire sur les oreilles fait penser à ‘l'amour en marge‘ ou il était donnée une importance assez importante aux sons. Il semble également que par le biais des cycles lunaires et des changements de lune que l'on puisse retrouver une liaison avec un roman de Paul Auster. Une atmosphère étrange, de plus en plus étouffante pour ce livre, mais dans un ton poétique qui est la signature d'Ogawa, des choses simples, naturelles racontées avec franchise délicatesse qui nous emmène dans un monde des plus étrange. .
A découvrir
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Yoko Ogawa on y revient régulièrement pour son univers particulier et surtout pour sa grande imagination. le musée du silence parle du temps qui passe, de la mémoire, de la disparition, de la vie et de la mort. Et surtout nous confirme que nous ne sommes que de passage alors que les objets restent, seuls témoins de ce que nous avons été. Sur fond d'assassinats, nous assistons à la création d'un musée. Ecriture simple qui fourmille de détails. L'auteur a le don de nous emmener où elle veut et nous fait croire ce qu'elle veut. Et nous la suivons avec enchantement.
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Une histoire des plus étranges. Un muséologue est engagé par une vieille femme pour faire le recensement des objets particuliers de son musée : des objets dérobés à des défunts sensés rappeler leur personnalité. Mais la vieille dame ne s'arrête pas là… elle veut enrichir sa collection, allant même jusqu'à voler des objets appartenant aux victimes d'un serial killer. L'écriture de Ogawa colle parfaitement à l'histoire quasi onirique. Douce, légère, mais également sombre, mélancolique et intense. Une lecture qui se fait en silence, en retenant son souffle. Un univers unique, tout comme son autrice.
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beau livre....cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de livre de Yoko Ozawa...et j'ai retrouvé avec un grand plaisir à la fois la simplicité poétique de l'écriture et cette inventivité dans l'histoire....Oui, je me suis laissé emporté par cette belle intrigue , ces personnages simples , harmonieux et on ne vibre que par le souhait que ce musée prenne corps....je vous laisserai bien le plaisir de découvrir si c'est le cas....
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Arrivé dans une petite ville isolée, le narrateur a pour mission de créer un musée, à la demande d'une vieille dame fortunée. Celui-ci va se révéler particulier : il sera composé d'objets subtilisés à des morts. En effet, depuis plus de 50 ans, la dame va aux différentes veillées mortuaires de la ville, et y récupère un objet, reflétant ou symbolisant la vie de la personne décédée.
Il devra non seulement concevoir le nouveau musée, mais en plus récolter les nouveaux objets à la place de la femme devenue trop âgée pour ce genre d'aventures. Malgré la demande singulière, le muséographe va peu à peu s'insérer dans ce petit microcosme composé de la vieille dame, de sa fille (très jeune et charmante), de la cuisinière et du jardinier et homme à tout faire. Son lien avec le monde extérieur se limite aux lettres sans réponses qu'il adresse à son frère.
Yôko Ogawa signe ici un roman original, avec comme à son habitude, des personnes en marge de la société. Un huis-clos entre des personnages sans nom qui se sont créé une mission : conserver la mémoire des anonymes. Une atmosphère envoutante et étrange entoure les personnages. Si "Le musée du silence" n'est pas le roman de l'autrice qui m'a le plus séduit, son ambiance trouble, ses personnages équivoques, son histoire baroque sont loin de m'avoir laissé indifférent. Une agréable curiosité.
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Rencontre d'un jeune muséographe et d'une vieille femme aux oreilles mutilées, au dentier toujours sur le point de fuser dans un nuage de postillons, à l'élocution souvent entravée par des amas de glaires qu'elle crachouille dans son mouchoir, au front décoré d'un magistral furoncle qui suinte de pus en permanence... (euh, vous êtes peut-être sur le point de passer à table ? désolée !)
Donc cette charmante créature, qui bien sûr est en général d'une humeur de chien, a la drôle d'idée de transformer son manoir, lugubre et délabré évidemment, en musée. Très jeune, elle a chopé une chouette marotte, à savoir dérober sur les morts un objet leur appartenant. Vu son grand âge, vous imaginez bien le nombre de trépassés qu'elle a croisé et le bric à brac qu'elle a ainsi amoncelé.

Ajoutez à cela un monastère où vivent des prédicateurs de silence qui, lorsqu'ils enfreignent la règle, se collent la langue sur un bloc de glace jusqu'à s'en arracher les papilles, des bisons des roches blanches, un attentat et un meutrier qui découpe en rondelles les seins de ses victimes.
Heureusement, la plume de l'auteur sauve le lecteur de cette atmosphère glauque. Comme par magie, émergent çà et là des petites soupapes de poésie, des sas qui permettent de respirer un peu d'air pur et de se débarasser des miasmes putrides qui suintent tout au long des pages. Comme la fête des Pleurs, par exemple (bon d'accord, c'est pas gai-gai...).

L'auteur est fidèle à elle-même, elle patauge avec allégresse dans le morbide, le malsain et l'étrange tout au long de cette allégorie de la mémoire et de la transmission. Elle a su me contraindre à lire jusqu'à la dernière page ce curieux récit.
Lien : http://moustafette.canalblog..
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