L'inclassable Émilie Notéris, capable de délivrer aussi bien des fictions graphiques hallucinées (
Cosmic Trip, 2008) que des pièces maîtresses comme Alma Matériau (2020) qui pose rien moins que les bases d'une nouvelle histoire de l'art, ou encore traduire
Eduardo Viveiros de Castro, la ''travailleuse du texte'' nous livre ici une véritable satire des saillies verbales d'un gouvernement qui semble tout autant halluciné.
Le titre
Macronique, et son sous-titre, Les choses qui n'existent pas existent quand même, révèlent le thème principal de l'oeuvre : les violences policières dont
Emmanuel Macron aurait voulu, lors de son Grand Soliloque, qu'on en proscrive jusqu'au terme, puisque « ces mots sont inacceptables dans un État de droit » (7 mars 2019).
Mais comme le dit subtilement le sous-titre, supprimer l'expression d'un problème ne suffit pas à en supprimer la réalité. Les faits seraient-ils têtus ?
Car le pamphlet vise moins les violences policières que leur dénégation gouvernementale, ce qui ne fait, aux yeux de l'auteure, qu'en redoubler la violence. Ce sont les éléments de langage du parti politique au pouvoir qui sont ici décryptés. En de courtes formules incisives, Émilie Notéris nous en dévoile toute la nudité.
Composée d'aphorismes livrés à chaque fois sur une page, l'oeuvre va passer en revue nombre d'événements qui auront marqué les consciences sous l'ère Macron :
Des éborgnements et mutilations de manifestants pacifistes à la mort de Zineb Redouane (02/12/2018), Steve Caniço (22/06/19), Adama Traore (19/07/2016) ou Cédric Chouviat (03/01/20) en passant par l'affaire
Geneviève Legay (23/03/19), des lycéens agenouillés (06/12/18) et la répression brutale de la Marche féministe nocturne du 07/03/20, ainsi que leur traitement occulte ou occultant par l'IGPN. Et bien d'autres encore.
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