La fille sans peau

L'idée de départ est très alléchante. Un crime un peu dégeu, des problèmes récurrents de la société groenlandaise exposés. Malheureusement, l'auteur n'a pas su faire le tri dans ses idées, si bien que rien n'émerge, sauf l'impression d'un gros fouillis pas du tout crédible.

Acte Sud a longtemps été, pour moi, synonyme d'exigence et de qualité d'écriture et de narration. La lecture de ce roman me laisse à la fois abasourdie et attristée.

J'attendais de ressentir le souffle des grands espaces et, paradoxalement, l'atmosphère étouffante d'une société très repliée sur elle-même. J'attendais de vibrer avec les personnages, confrontés à l'alcoolisme, la pédophilie, les expérimentations sauvages, le chantage, l'extorsion, l'intimidation, le meurtre, le dépeçage, la pauvreté, la misère sociale et culturelle, bref. Ca n'a pas été le cas. Je n'ai rien ressenti, sauf l'urgence, peut-être, et une impression tenace de superficialité, malgré l'intensité théorique des thématiques choisies.

La psychologie des personnages est quasiment inexistante au point qu'il est bien difficile de distinguer les uns des autres hormis leurs prénoms. Ils pensent à peu près tous pareil, réagissent globalement tous pareil. C'est particulièrement vrai des deux personnages principaux, qui agissent à 40 ans de distance. A plusieurs reprises, j'ai du revenir en arrière jusqu'à trouver le prénom du protagoniste. le personnage

Et puis, il y a les incohérences. C'en est presque comique. le narrateur, par exemple, sait qu'une gamine est violée à cause de sa boiterie et parce qu'elle n'a pas l'air heureuse. Les spécialistes de l'enfance maltraitée apprécieront. du chantage est exercé, mettant à découvert des malfaiteurs, sans qu'il n'y aient intérêt ni qu'ils soient particulièrement stupides. Et pourtant…

La narration, enfin, d'une piètre qualité. Au début, l'accumulation des cadavres tient lieu d'action. Ensuite, des preuves que d'autres ont eu 40 ans pour les trouver (en vain), surgissent soudainement sous les yeux du journaliste enquêteur. Des affirmations émergent, parfois sans être creusées.
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Mads Peder Nordbo nous plonge dans la petite ville de Nuuk au Groenland, où une découverte extraordinaire est au centre de toutes les attentions dans ce petit village : une momie viking parfaitement conservée par la glace y a été retrouvée. Mais dès le lendemain, le « cadavre » de cette momie disparait et l'agent de police qui montait la garde est trouvé mort, nu, éviscéré et dépecé comme un phoque. Ce mode opératoire rappelle des Cold Case d'affaires qui se sont déroulées en 1973.

Il y a plus de quarante ans, les hommes assassinés étaient soupçonnés d'abus sexuels sur leurs filles. le journaliste Matthew Cage et la chasseuse de phoques Tupaarnaq, tous deux hantés par un passé traumatisant, vont unir leur force pour tenter de résoudre ce jeune/vieux dossier et briser l'omerta qui l'entoure, en se plongeant dans les archives de Jakob, le policier qui a suivi les affaires similaires 40 ans auparavant.

Ainsi débute une enquête policière classique entre passé et présent.

Un thriller qui commence bien dans la tradition du polar nordique glauque, sanguinolent, et d'une extrême violence, compliqué à outrance. D'où une intrigue parfois difficile à suivre. le dépaysement est assuré car cela se passe au Groenland. On voit bien que l'auteur maitrise son sujet, ce qui se vérifie lorsqu'on apprend qu'il a lui-même habité là-bas. Les personnages sont tous plus ou moins brisés par la vie. Je n'ai pas réussi à m'attacher à eux.
On pense bien sûr à Lisbeth, dans Millenium, mais la comparaison s'arrête là. Cette lecture est vite devenue pour moi difficile par les similitudes entre les deux affaires, les deux époques, je me suis perdue, ce qui n'a pas facilité ma compréhension de l'intrigue et de ses rebondissements, surtout avec les noms des personnages qui se mélangent aussi dans ma tête.

Le style d'écriture basique et les dialogues simplistes ne m'ont pas aidée à me projeter dans cette histoire, je suis passée à côté de ce roman policier, pourtant d'ordinaire j'aime les policiers nordiques, et celui-là paraissait avoir tous les ingrédients qu'il faut pour faire un super thriller, et je l'ai abordé avec plaisir pour cette raison. D'où ma déception. Dommage. Je suis peut-être passée à côté.

Quelle platitude ! Comment un éditeur peut-il accepter de publier un texte écrit dans un style aussi pauvre ? L'histoire est intéressante, au bémol près que nos chers amis auteurs du Nord se sentent obligés de découper des corps à longueur de chapitre. J'au lu quelques polars nordique il y a quelques temps et j'ai assez rapidement trouvé très lassant cette violence sous-jacente et le fait qu'il y aura invariablement des découpages en tout sens et des meurtres d'une violence extrême. Et que subtilité et finesse ne seront pas de la partie. On m'a offert ce « Sans la peau » (un titre déjà évocateur), et je me suis vraiment questionné durant les premières pages sur ce style incroyablement fade, me disant que peut-être la traduction n'était pas bonne. Mais au fil des pages je me suis dit que ce n'était pas ça, le style est catastrophique, tout simplement. Cela en est même risible par moment. Les comportements des personnages ne correspondent pas avec l'action (exemple : notre cher héros tombe à la renverse après avoir ouvert une porte, et notre cher auteur écrit : « Il hurla durant tout le moment où il chuta », voilà qui doit faire un cri d'au moins une seconde, peut-être une seconde et demi. Ou alors on est au cinéma et il chute au ralenti, ayant le temps de hurler durant tout sa chute.
Et ainsi de suite, tout au long du livre, avec des dialogues tout aussi lénifiants
Côté histoire, j'ai suivi, mais vers la fin j'ai perdu le fil avec un mélange des personnages qui ont tous des noms difficiles à retenir pour nous autres Français (bon ça, on ne peut rien trouver à y redire, l'auteur ne va pas les renommer en Pierre, Paul, Jacques pour nous aider à comprendre). Je pense quand même que la fin est confuse et n'aide pas à passer outre ce style pauvre. Style qui fait penser que l'on a entre les mains, un premier roman, écrit par un adolescent qui veut se lancer. Là, ce serait très respectable. Mais vendre 22€ ce livre s'est vraiment un abus.
Maigre consolation, on apprend quelques informations sur la relation Danemark-Groenland.
Promis, je ne lirais plus de polar du Nord, je sature de cette violence, de ces mécanismes qui sont toujours les mêmes.
Collectivement nous devrions fuir ce genre d'ouvrage pour obliger les éditeurs à sélectionner de meilleurs auteurs (il y en a c'est certain) et ne pas nous faire croire dans la quatrième de couverture que cette histoire va être vraiment extraordinaire, avec une chute incroyable.