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EAN : 9782330130589
384 pages
Actes Sud (08/01/2020)
3.43/5   164 notes
Résumé :
Nuuk, Groenland, 2014. Une découverte sensationnelle fait frémir la petite communauté : le corps d’un Viking est extrait de la glace, en parfait état de conservation. Mais le lendemain, le cadavre a disparu et on retrouve l’agent de police qui montait la garde nu et éviscéré comme un phoque. L’épouvantable procédé résonne funestement avec des affaires de meurtres non élucidées datant de plus de quarante ans.
Le journaliste danois Matthew Cave s’immerge ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 164 notes
Une bonne surprise que ce polar arctique, premier roman d'un auteur danois, très immersif direction le Groenland .

Le journaliste Matthew Cave est envoyé à Nuuk pour couvrir la découverte d'un supposé viking momifié dans la glace, peut-être la première momie du genre ... sauf la momie disparait et que l'officier local chargé de la garder est assassiné, horriblement dépecé, ce qui renvoie à des cold cases de 1973 ... sauf que la momie n'est pas celle d'un viking ... sauf que d'autres personnes sont tuées ...

L'intrigue est glauque à souhait entre les scènes de crimes particulièrement hardcore et les thématiques abordées : inceste, pédophilie, expériences médicales, les secrets débordent de partout sous la couche de glace et ne sont pas beaux à voir. le rythme est soutenu, alternant passé / présent à partir du moment où Matthew a en main le journal du policier qui enquêtait sur les crimes de 1973. J'ai trouvé que parfois la construction était un peu confuse, freinant un peu l'avancée de l'enquête, mais au final tout s'enchâsse bien et je suis retombée sur mes pattes, appréciant cette complexité narrative. Peut-être aussi me-suis-je trop emmêlée les pinceaux entre les noms des protagonistes, danois ou groenlandais …

Mais peu importe ces maladresses, peu importe une écriture un poil plate, ce polar m'a plu.

Il m'a plu pour Tupaarnaq, une héroïne quasi aussi géniale que la Lisbeth de Millenium, et pas uniquement parce qu'elle est couverte de tatouages : une vrai badass qui décoiffe, mystérieuse et intelligente, brutale et sensible, terriblement intelligente, je l'ai adorée !

Il m'a plu pour son cadre insolite, le Groenland, très bien utilisé. On sent à quel point l'auteur connaît parfaitement ce territoire ( il y a vécu ). Il parvient à créer une atmosphère saisissante très loin de la carte postale et pas juste parce qu'il fait froid. Les scènes «  nature » décrivent de façon très fine et subtile le climat, la faune, l'environnement. On y est.

Mais surtout, on apprend beaucoup sur la condition sociale au Groenland, pas belle à voir, entre pauvreté et sujétion au Danemark. le fait que le principal protagoniste, Matthew soit en quête d'identité, après les décès de sa femme et de sa fille, sur les traces de ce père américain qu'il n'a jamais connu ( il était soldat sur la base aérienne de Thulé, construite en pleine guerre froide pour détecter d'éventuels tirs de missiles balistiques au départ d'Eurasie ), enrichit la narration.

Un polar qui a du caractère, très sombre et pessimiste, premier d'une trilogie qui je poursuivrai avec plaisir !

PS : si le cocktail Groenland + polar vous tente, je vous conseille le Qaanaaq de Mo Malo, nettement au-dessus.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, catégorie polar.
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En plein Groenland, le corps d'une momie est découvert dans la glace, visiblement en parfait état.

Le journaliste danois Matthew Cave, de retour au Groenland sur les traces d'un père fantôme, pense détenir le scoop du siècle.Cela avant que le lendemain, lorsqu'il s'y pointe la momie a disparu et le policier chargé de la surveiller est retrouvé totalement éviscéré.

Le reporter va alors mène l'enquête. L'enquête actuelle s'entremêlent avec une autre, plus ancienne qui date 40 ans plus tôt sur des meurtres similaires

"Ce qu'il était venu chercher à Nuuk entre les fantômes de son père, de Tine et d'Emily, c'était peut-être ça. Une façon de rompre avec tout, de se frayer un chemin à travers les débris de sa vie… Quelque chose de nouveau. Une lueur de vie. Une énergie retrouvée."

Ce mode opératoire rappelle largement des assassinats similaires qui se sont déroulés dans les années 1970, lorsque des hommes soupçonnés d'abuser de leurs filles avaient été retrouvés morts de la même façon.

Hasard ou coïncidence ? Notre journaliste va devoir lever un secret qui mine les habitants de l'ile depuis 40 ans

L'intrigue est parfois un peu emmêlée et confuse à suivre mais quiconque s'accrochera sera surpris par les belles idées de narration et le dénouement assez inattendu

.Mads Peder Nordbo n'a pas son pareil pour décrire des descriptions fascinantes des paysages et des atmosphères du Groenland., ce paysage immaculé de blanc qui voit les taches de sang prendre une importance considérable

Entre Mo Malo, Jo Nesbo et Lars Kepler, ce nouveau polar arctique, qui insiste longuement sur les traditions et les secrets ancestraux de cet endroit au bout du monde, est un vrai plaisir de lecture et offre un dépaysement idéal en plein confinement.

Frissons assurés !!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà un polar nordique comme on les aime, chez Ô Grimoire ! du sang et des boyaux, des luttes de pouvoir qui s'exacerbent jusqu'à la mort… le tout, et c'est probablement le premier point à souligner ici, dans un décor qui semble absolument fait pour cela !

En effet, ce livre est déjà l'occasion de découvrir – car j'imagine que nous sommes nombreuses et nombreux à l'ignorer – la situation du Groenland, sous la férule danoise. La première série de crime, qui se déroule au début des années 70, prend place alors que les danois, dans une vision « civilisatrice » qui n'est pas sans nous rappeler d'autres moments de l'Histoire, « parquent » les Inuit dans des immeubles construits à la hâte, brisant tout ce qui fait le mode de vie de ce peuple. Ces hommes et ces femmes, habitués aux grands espaces et à la liberté, se retrouvent confinés dans de petits appartements mal conçus et qui se détériorent aussi vite que leur vie, laissant à toutes les violences.

Naturellement, dans un contexte de ce type, il se trouve toujours quelques hommes pour tirer profit de la situation, pour prendre le pouvoir, pour imposer leur loi, fût-elle inique. Et les premières victimes sont, comme souvent, les femmes, les enfants, les plus faibles.

Ainsi, le Groenland est l'un des personnages de ce livre. Majestueux, glacé, violent. Une nature qui ne pardonne rien, mais qui, au moins, n'a pas de déviance… ce qui n'est pas le cas des hommes !

Matthew, le personnage central, est un homme cassé. La disparition de son père, un beau jour, a laissé des traces. Et la mort de sa femme et de sa fille à naître, alors qu'il pouvait penser avoir repris le contrôle de sa vie, l'a de nouveau laissé brisé. Peut-être cela l'aide-t-il, d'ailleurs, à accepter les fêlures chez les autres, comme chez Tupaarnaq, cette étrange jeune femme, chasseuse de phoque tout juste sortie de prison après avoir été condamnée pour le quadruple meurtre de ses parents et de ses deux petites soeurs. Tout semble faire d'elle une coupable idéale – désocialisée, brutale, elle manie parfaitement le ulo, couteau traditionnel utilisé pour éviscéré et enlever la peau des phoques -, pourtant Matthew à le sentiment qu'elle est peut-être la seule en qui il peut avoir confiance.

C'est noir, c'est brutal, c'est assez désespérant sur l'âme humaine, mais c'est efficace et assez addictif. Même si cela peut sembler parfois un peu brouillon, pour un premier polar, c'est drôlement bien fichu ! Alors, puisque l'on annonce qu'il s'agit en réalité du premier tome d'une trilogie, nous allons attendre avec impatience les prochains tomes !

Amateurs de polars nordiques glaçants et forts, ce livre est pour vous ! Vous ne devriez pas être déçus !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Il s'agissait de la première fois que je me lançais dans la lecture d'un polar groenlandais et ça ne sera sûrement pas la dernière fois, même si je dois d'ores et déjà vous l'avouer : me retrouver dans les patronymes groenlandais à été parfois un travail de longue haleine. Pourtant, je suis une très grande amatrice des polars nordiques mais j'ai trouvé que la difficulté était d'un cran plus élevée.

Matthew Cave est un journaliste danois qui s'est réinstallé depuis peu au Groenland, en quête notamment de son père, disparu lorsqu'il avait 4 ans. Une momie vient d'être trouvée dans les glaces, sujet qui pourrait susciter un scoop international pour lui. Mais c'est alors que surviennent des meurtres sanglants, lesquels semblent intimement liés à ceux qui ont été commis 40 ans auparavant. Matthew s'associe alors à une délinquante locale souhaitant mettre en lumière les responsables.

Je dois vous avertir que c'est assez glauque. L'auteur, Mads Peder Nordbo, dépeint un Groenland très sombre, très lugubre, assez éloigné des belles cartes postales avec de belles étendues sauvages, beaucoup de glaces et des petites maisons multicolores. Au fil des pages, ce décor m'a plus fait penser à celui de l'Europe de l'est des années 70-80, voire même de l'ambiance de Tchernobyl, dans la série du même nom. Pourtant, Mads Peder Nordbo sait de quoi il parle, puisqu'il est lui-même danois et y a vécu plusieurs années.

Terre sauvage, soumise aux conditions climatiques rudes, l'auteur nous décrit un peuple partageant de terribles secrets, dotant de nombreux individus des pires vices qui soient. En plus des crimes bien sanguinolents, des thèmes très durs y sont abordés comme la pédophilie ou l'inceste. Âmes sensibles, s'abstenir! Alliant son récit aux coutumes et traditions ancestrales, j'ai trouvé cela très intéressant et beaucoup aimé découvrir ces secrets de ce peuple si lointain.

L'écriture est parfois un peu « brouillonne » mais c'est entièrement pardonné puisqu'il s'agit du premier polar de cet écrivain danois. Avec le temps et un peu de travail, ses petits défauts pourront vite s'estomper. de plus, je salue le travail de traduction par Terje Sinding qui a dû être considérable.

Sachez qu'il s'agit du premier tome inaugurant une trilogie. J'espère que, nous lecteurs francophones, ne devrons pas attendre trop longtemps avant de découvrir la suite.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, sélection « Polar », du mois d'avril.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Les polars Groenlandais se marient assez mal avec une forte dose d'anti-histaminique.
Quand au cours du week-end, vous faites une forte réaction allergique nécessitant un séjour aux urgences et l'injection d'une double dose d'anti-histaminique, qui fait considérablement baisser la vigilance, voire carrément dormir, il ne semble pas judicieux de tenter de lire un roman dans lequel les noms sont assez compliqués à retenir, surtout que l'intrigue se déroule à deux époques différentes et que le tout m'a semblé bien embrouillé.
J'ai quand même compris qu'on avait trouvé un cadavre de viking dans les glaces, que par ailleurs des hommes avaient été éviscérés et qu'il semblerait que l'inceste soit un phénomène particulièrement répandu au Groenland, mais pour le reste, j'ai souvent confondu les personnages entre eux, ainsi que les époques, les fait se passant à la fois en 2014 et 1973.
J'ai bien aimé l'ambiance froide et rude du Groenland ainsi que l'écriture ciselée, mais peut-être que le moment n'était pas le plus adapté à une telle lecture.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Matthew avait lu que les Nordiques avaient disparu sans laisser de traces après avoir occupé leurs villages pendant cinq siècles. Qu’un peuple plutôt sédentaire ait abandonné le pays aussi brusquement était assez surprenant. En Islande et aux îles Féroé, on observait le phénomène inverse : les Scandinaves y étaient restés de manière ininterrompue. Au Groenland, il y avait un trou de presque trois cents ans, entre le milieu du xve siècle et 1721, lorsque Hans Egede trouva les anciennes colonies de peuplement abandonnées et entreprit d’évangéliser les Inuits, jetant ainsi les bases d’une nouvelle colonisation de l’île. Et maintenant un Nordique des temps anciens venait de surgir.
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Aqqalu était nu. Ses vêtements formaient un tas à côté de lui. Il était allongé sur le dos, les bras écartés. Son corps était éventré de l’entrejambe jusqu’au sternum. On avait écarté la peau, qui pendait sur la glace. Sa cavité thoracique était remplie de sang noir coagulé. Les pointes de ses premières côtes luisaient au milieu des chairs sombres. Son abdomen était vide. Ses intestins, à moitié arrachés, gisaient sur la glace, mais le reste de ses viscères avait disparu. La tache de sang s’étalait sur plusieurs mètres autour du corps.
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Quelques jours après son arrivée, Matthew avait eu droit à l’inévitable visite guidée de la ville. Au musée du Port colonial il avait pu admirer des momies d’Inuits. Mais les découvertes de momies se faisaient rares, et l’homme en question était de type nordique. C’était la première fois que l’on tombait sur un Nordique si bien conservé, et les chercheurs espéraient que cette découverte allait leur en apprendre davantage sur la vie quotidienne des premiers colons du Groenland. Matthew avait lu que les Nordiques avaient disparu sans laisser de traces après avoir occupé leurs villages pendant cinq siècles. Qu’un peuple plutôt sédentaire ait abandonné le pays aussi brusquement était assez surprenant. En Islande et aux îles Féroé, on observait le phénomène inverse : les Scandinaves étaient restés de manière ininterrompue. Au Groenland, il y avait un trou de presque trois cents ans, entre le milieu du XVème siècle et 1721, lorsque Hans Egede trouva les anciennes colonies de peuplement abandonnées et entreprit d’évangéliser les Inuits, jetant ainsi les bases d’une nouvelle colonisation de l’île.
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Je veux monter jusqu'au sommet de la montagne et laisser le calme et la solitude remplir mes pensées. Même si c'est précisément la solitude que je fuis. Une solitude et un manque irrémédiables. C'est ça, la beauté des montagnes : on y trouve la paix. Mon âme est vieille. La montagne est mon corps, la rivière est son sang et la brume son haleine. Je la sens respirer. Je la sens vivre. Mon âme. Et je comprends que la solitude n'existe pas. Nous vivons tous dans le même monde.
(...)
Si je reste immobile, je deviendrai une pierre. Si je reste immobile, la vie pourra m'atteindre, me toucher. C'est ma crainte, mais aussi mon désir. Un jour je me réfugierai en haut de la montagne. Et son coeur de pierre se refermera autour de moi et me fera comprendre ce qu'est l'immobilité. Une immobilité où rien ne s'entend. Mais où tout est perceptible. Et tout deviendra pierre.
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L'homme avait été éventré de l'entrejambe jusqu'au sternum. On lui avait ôté la peau, et ses intestins traînaient par terre autour de lui. En vrac.
A côté du corps, il y avait un ulo, un couteau en forme de demi-lune dont les femmes groenlandaises se servaient pour nettoyer les peaux de phoque. Jakob l'avait ramassé. Il s'était dit que ça devait être l'arme du crime. Il savait pourtant qu'on utilisait jamais un tel couteau pour éviscérer un corps. Mais les entailles arrondies dans les muscles et les tissus laissaient à penser que c'était bel et bien l'ulo ensanglanté qui avait servi à arracher les intestins de la victime. Une exécution barbare, une mise à mort tout droit sortie du Moyen-Age, quand l'éviscération et l'écorchement à vif faisaient partie des moyens de torture.

p.106

L'ulo avait beau être un outil réservé aux femmes, seul un homme était assez fort pour éventrer et éviscérer un corps. Et jamais une Groelandaise n'aurait osé commettre un tel acte. Il s'agit peut-être d'un règlement de compte entre Groenlandais, avait dit Karlo. Mais ce n'est pas une simple rixe. Autant que je m'en souvienne, jamais un Groelandais n'a eu l'idée d'ouvrir un être humain comme un animal. Et il avait ajouté une remarque qui avait frappé Jakob : Nous ne tuons jamais gratuitement, il ne faut pas l'oublier. Quand nous tuons un animal, c'est uniquement pour nous nourrir et pour nous servir de sa peau. Nous respectons la nature et nous demandons pardon chaque fois que nous prenons une vie. Même quand il s'agit d'un poisson. Personne n'a demandé pardon pour ce meurtre.

p.107
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