C'est un excellent livre, qui a toute sa place dans une bibliothèque afin de mieux comprendre l'histoire de l'avènement de la démocratie athenienne. Une écriture claire et très complète, après cette lecture on en sort très riche d'informations. J'espère que cet ouvrage vous plaira autant qu'il m'a plu.
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(...)le primat du politique dans tous les domaines de la pensée.
C'est à cela sans doute que sont sensibles les hommes d'aujourd'hui, comme l'avaient déjà été ceux qui, à travers les siècles, trouvèrent dans la démocratie athénienne le modèle à opposer à toutes les tyrannies et à toutes les oppressions. La liberté, l'égalité auxquelles les Athéniens attachaient tant de prix, dont ils faisaient le symbole de leur politeia, allaient être les mots d'ordre de tous ceux qui souhaitaient se débarrasser de l'absolutisme monarchique ou de l'oppression étrangère. On sait de quel prestige Athènes jouissait auprès des hommes qui firent la Révolution française. Le XIXè siècle, qui vit triompher en Europe la révolution bourgeoise démocratique, fut aussi celui où les études athéniennes connurent le plus grand développement. Et pour ne parler que de la France, encore dans les premières décennies du XXè siècle, Clemenceau pouvait s'identifier à Démosthène, tandis que l'historien Glotz parlait du "socialisme" de Périclès. Mais précisément le développement des mouvements socialistes allaient porter un coup très dur à la "démocratie" athénienne. Et tandis que les historiens libéraux, pour continuer à défendre Athènes, s'ingéniaient à démontrer que l'esclavage n'y avait jamais connu qu'un faible développement, ceux qui se réclamaient du socialisme (F. Engels, le premier) dénonçaient le caractère parasitaire et oppresseur de la démocratie athénienne, et rejoignaient curieusement dans une même critique de l'Athènes de Périclès et de Démosthène, les partisans des régimes autoritaires.
Peut-on aujourd'hui, en ces années 70 du XXè siècle, où s'écroule un monde que d'aucuns croyaient immuable, où une jeunesse révoltée d'un bout du monde à l'autre conteste la culture "bourgeoise", accorder encore quelque importance aux Athéniens? Et leur histoire peut-elle encore nous apporter quelque enseignement? Il n'est peut-être pas possible de répondre à de telles questions. Il reste que la civilisation qui est née il y a 2000 ans au bord de la mer Égée a su, en moins de deux siècles, élaborer une pensée critique et politique dont les résonances se prolongent jusqu'à nous et que les Athéniens ont leur place dans l'histoire des hommes qui feront le monde de demain.
[PODCAST] Au théâtre, le crime politique trouve son illustration dans la tragédie. de l'antiquité jusqu'à nos jours, les mises en scènes successives dotent les drames d'antan d'un sens nouveau.
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/pZag
Modérateurs :
Sylvain BELLENGER, historien de l'art, alors directeur du château et conservateur des musées De Blois
Maurice SARTRE, professeur d'Histoire ancienne à l'université de Tours.
Participant·e·s :
Gérard FONTAINE, philosophe spécialiste d'esthétique et d'opéra
Gildas LE BOTERF, alors directeur de la Scène nationale de la Halle aux grains
Claude MOSSÉ, historienne spécialiste de la cité grecque à l'âge classique
Anne UBERSFELD, historienne du théâtre
Débat issue de la première édition des Rendez-vous de l'histoire, en 1998, sur le thème "Crime et Pouvoir".
© Sylvain Bellenger, Gérard Fontaine, Gildas le Boterf, Claude Mossé, Maurice Sartre, Anne Ubersfeld, 1998.
Nous cherchons à entrer en contact avec les ayants droit de Gildas le Boterf, Claude Mossé et Anne Ubersfeld : écrivez-nous à l'adresse archives@rdv-histoire.com si vous avez des informations.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) https://rdv-histoire.com/
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