Henri Davezac, un scénariste parisien déboussolé
entend un soir un cri strident dans la rue.
Ni une, ni deux, il vole au secours d'une jeune femme agressée qui ,
étendue dans la rue, lui refuse la main tendue...
Désemparé, il rentre chez lui le coeur percé
et décide de mener sa propre enquête sur cette jolie apparition qui le conduit au rythme du palpitant , du tambour battant et de sa monture scooter sur la piste d'une fille de sang-mêlé, mêlée à de vieilles histoires.. d'apaches.
Je me suis laissé emporter par cette chevauchée stylée
de Patrick Mosconi, qui sait construire des personnages de romans noirs tel Henri, un mec paumé réveillé de son sommeil par une squaw blessée prête à tout pour achever son rituel, lui pour la retrouver...
Nuit apache, une très bonne série noire à lire en écoutant... les Béruriers noirs.
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Tout d'abord si je n'ai mis que quatre étoiles à ce livre c'est juste parce que je m'attendais tant à un livre sur les indiens*, que j'ai été un peu déçu que cela ne soit pas le cas. Car en vrai, à par quelques allusions aux peuples apaches et son titre (qui trouve son explication vers la fin de l'histoire), ce roman n'a rien avoir avec eux.
*Faut dire, que le précédent et seul roman que j'ai lu de cet auteur "Le Chant de la mort", lui, était bien sur ces peuplades qui me passionnent tant.
En fait, c'est l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une femme croisée dans la rue. Une femme qui a dans l'idée de tuer son beau-père et, bien sûr, de s'en sortir. Elle mets alors, pour cela, en place un scénario des plus ingénieux et des plus tordus qu'il soit, entrainant sans le vouloir (ou peut-être pas) avec elle son amoureux transit.
Bon, cela dit, on pourrait penser qu'il n'y a rien de très original là dedans, sauf que le scénario imaginé par la belle, lui, l'est. J'y ai donc bien accroché, même si là n'est pas le vrai intérêt de ce roman.
Car, le vrai intérêt se trouve en fait dans l'écriture, pleine de métaphores, de poésies, et d'une fluidité telle que l'on parcoure le livre sans s'en rendre compte, et quand arrive la fin, on ai même étonné d'y être si vite arrivé ; et même un brin déçu.
Après, y a l'histoire d'amour, mais là je laisserai les spécialistes se faire leur propre jugement, car, comme déjà dit lors d'autres de mes critiques, c'est pas ma tasse de thé. Là seule chose que j'en dirais donc, c'est qu'elle ne m'a pas dérangé, et qu'elle sert bien l'histoire, qui, s'en elle, aurait été sans queue ni tête.
En conclusion, un très bon livre, surtout pour le style riche, mais qui ne parle pas vraiment des indiens, comme je le pensais avant de m'y plonger dedans.
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Pendant que l'huile chauffait dans la sauteuse, et que Salina marinait dans un bain d'algues, j'ai dépecé un petit poulet, quelques champignons de Paris et mis au frais une bouteille de Meursault. Ensuite, j'ai fait revenir les morceaux de poulet et les champignons avant de les dégraisser dans un égouttoir. Puis j'ai continué leur bronzage intensif, facilité par deux cuillerées à soupe de miel, pour finir par un déglaçage au whisky. J'ai balancé deux verres de riz, sel-poivre, et inondé l'ensemble d'un fond de blanc et d'un peu d'eau. Une bonne demi-heure à feux-doux, ça nous laissait le temps de mijoter un hors-d'œuvre coquin.
Mon fils, tu dois savoir que personne ne t'aidera dans ce monde.
C'est à toi de te préparer.
Apprends à courir dans les montagnes, cela te rendra fort.
Mon fils, tu dois savoir que tu n'as pas d'amis, pas même ta sœur, ton père, ta mère. Ce sont tes jambes qui sont tes amies, ce sont tes yeux qui sont tes amis, ce sont tes cheveux qui sont tes amis, ce sont tes mains qui sont tes amies ; c'est avec ça que tu dois te préparer.
(Conseils d'un père apache à son fils)
J'ai pris des gambas, sur les conseils toujours avisés de mon poissonnier. Une demi-douzaine de grosses crevettes roses. Après décorticage, je les ai fait revenir, vivement à la poêle avec un peu d'ail, sel, poivre, poivre de Cayenne et pour finir un déglaçage au vinaigre de xérès . Accompagnées de tomates à la provençale et d'une bouteille de Sancerre 85, simple et délicieux. Installé devant mon plateau repas et, un peu plus loin, l'écran de télévision, j'ai regardé "Johnny Guitar" pour la troisième fois.
Je n'avais pas d'opinion, seulement quelques impressions. Conscient de ma tendance à déformer la réalité, j'ai gelé dans un coin indiscutable de ma mémoire ces faits et climats pour les retranscrire, plus tard, sur du papier. C'est ainsi, deux à trois fois par semaine, quand la lumière du jour décline, je note des situations, anodines ou pas, volées au hasard de mes balades. Une vielle manie, aussi incontournable qu'un brossage de dents. Et cela, depuis la mort de Pedro, comme si, de la sorte, je voulais me persuader que je reste du côté des vivants. Une explication un peu simpliste, qui a l'avantage, tout symbolique, d'affirmer que la vie était avant. Un archiviste du quotidien, celui des autres, pour l'essentiel. Des tonnes de papiers noircis, dénués d'états d'âme, qui s'accumulent dans la chambre de Pedro restée intacte. Des rapports médicaux, que jamais je ne relis. Une mémoire morte.
Ses yeux liquides, myopes, injectés de méduses rouges, trahissaient une faiblesse du foie, cause ou effet d'une lassitude présente dans ce visage détérioré par trop de fatigues, de renoncements.
Forum Fred Vargas/Patrick Mosconi 1/3 (Par mouvement démocrate, 2008)