Ce tome fait suite à Crawling from the Wreckage et il comprend les épisodes 26 à 34.
Épisodes 26 à 29 - Sunburst (un superhéros japonais qui ne se déplace jamais sans une équipe de télévision et qui bénéficie de son propre manga et de son émission télévisée) rend visite à une supercirminelle qu'il a aidé à incarcérer. Elle est détenue dans une cellule capitonnée car elle a la phobie de la poussière. Son superpouvoir : tous ceux auxquels vous n'avez pas pensés. Elle est enlevée par un supercriminel et Sunburst mord la poussière (devant les caméras). Elle rejoint le rang de la Confrérie de Dada (Brotherhood of Dada) composée de Mr. Nobody, The Quizz (elle-même), Sleepwalk, Frenzy et The Fog. Cette équipe réussit à voler un tableau à un riche collectionneur excentrique. Cette peinture a la propriété de pouvoir absorber son environnement. La Confrérie de Dada l'utilise pour engloutir Paris (oui, notre capitale de la France), puis pour absorber les membres de la Doom Patrol qui sont venus enquêter.
Épisode 30 - Niles Caulder (The Chief) envoie l'esprit de Cliff Steele (Robotman) dans celui de Crazy Jane qui est dans le coma après avoir combattu la Confrérie de Dada.
Épisodes 31 à 33 - Will Magnus (le créateur des Metal Men a conçu un nouveau corps robotique pour Cliff Steele (d'un beau noir d'ébène). Willoughby
Kipling (un détective privé de l'occulte) s'invite dans le quartier général de la Doom Patrol et explique à ses membres interloqués que le Culte du Livre non-Écrit séquestre un homme dont la peau est tatouée avec le nom du Décréateur qu'ils espèrent invoquer. Qui pourra stopper une entité qui a le pouvoir de dé-créer ce que Dieu a créé ?
Épisode 34 - Niles Caulder a dû une fois de plus sortir le cerveau de Cliff Steele de son corps robotique (pour réparer ce dernier) et quitter le quartier général pour aller acheter des barres chocolatées. C'est le moment que choisissent monsieur Mallah et le Cerveau pour s'introduire dans le QG. Monsieur Mallah (un gorille intelligent) s'en prend au corps robotique qui a acquis une conscience, alors que The Brain et le cerveau de Steele s'opposent également.
Après le premier tome, le lecteur pouvait avoir l'impression que
Grant Morrison avait utilisé ses principales idées loufoques et qu'il ne pourrait pas faire mieux. Non seulement, il fait mieux, mais en plus il fait beaucoup mieux. Chaque épisode comprend une quantité de nouveaux concepts suffisante pour remplir à lui seul un tome complet. le summum est atteint avec l'épisode 31 qui voit défiler une quantité incroyable d'agents du Culte du Livre non-Écrit tous plus décoiffant les uns que les autres : le trio d'assassins "Fear the sky" avec leurs serpes, les cerfs-volants emprisonnant dans leur structure les âmes de victimes de meurtres, les Never-Never Boys sur leurs tricycles avec leurs masques à gaz, etc. Il utilise également quelques concepts philosophiques et artistiques pour nourrir ses scénarios tels que le dadaïsme, le symbolisme, le fauvisme, le rapport du corps à l'esprit, etc. L'ambition de Morrison est d'utiliser les superhéros en utilisant l'impossibilité de leur existence pour aller explorer des territoires dans lesquels des héros traditionnels ne pourraient pas s'aventurer.
Le plus fort est que ces épisodes se lisent facilement. le lecteur pourrait craindre une indigestion de concepts complexes, ou des histoires tellement alambiquées qu'elles en deviennent incompréhensibles ou incohérentes. En fait
Grant Morrison conçoit chaque histoire avec un début, un milieu et une fin, sur la base de combats physiques propres au genre des superhéros. Cette structure basique permet à chaque concept, chaque élucubration de trouver sa place logique. Toujours plus fort, Morrison sait développer la personnalité des principaux personnages : Cliff Steele à la recherche de son humanité, l'origine du morcellement de la personnalité de Crazy Jane, la froideur manipulatrice de Niles Caulder, et (à l'opposé de la démarche de Cliff Steele) Rebis qui poursuit sa découverte de lui-même. Là encore, Morrison arrive à faire ressentir de l'empathie et de la sympathie pour des individus physiquement dégénérés, psychologiquement abimés.
Les illustrations sont toujours réalisées par
Richard Case, encré par John Nyberg. Leur style présente une rugosité peu plaisante à l'oeil. Mais force est de reconnaître qu'ils donnent une existence visuelle convaincante à chacune des inventions de Morrison. Les illustrations participent à l'aisance de la lecture et amènent leur lot de visuels marquants : Rebis dans sa pièce noire contemplant sa série de poupées russes, Mister Nobody dans la pièce blanche (Case & Nyberg arrivent à transmettre les sensations qui vont le transformer alors qu'il s'agit d'un processus hallucinant), l'architecture changeante de Paris en fonction des courants d'architecture, le métro souterrain de l'esprit de Crazy Jane, le visage ingrat de Dorothy Spinner, les garçons sur tricycle, la boule à neige, etc. Mais de temps en temps, Case & Nyberg atteignent leurs limites et la suspension consentie de l'incrédulité en prend un coup : les formes gauches de superhéros traditionnels qui apparaissent le temps de quelques pages (Booster Gold, Blue Beetle et Animal Man) ou les uniformes fantaisistes des policiers français.
Ce deuxième tome frappe encore plus fort que le premier tout en restant lisible avec de vrais personnages dedans.
VOUS ÊTES ICI. - Les épisodes écrits par
Grant Morrison ont été regroupés en 6 tomes : (1) Crawling from the Wreckage, (2) The Painting That Ate Paris, (3) Down Paradise Way, (4) Musclebound, (5) Magic Bus et (6) Planet Love.