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J'ai terminé la série en étant d'abord déçu. Vaughan est l'un de mes auteurs de comics préférés et c'était le dernier de ses comics indépendants qu'il me restait à lire.
Ex Machina suit un New Yorkais qui a été superhéros (le seul de cet univers là) pendant quelques mois avant de devenir maire de la métropole. Le bout "superhéros" se passe avant l'intrigue du livre et on n'en a que des brides en flashback. Son pouvoir est de communiquer avec les machines.
La série a été publiée de 2005 à 2010, et l'histoire de passe entre 2001 et 2006.
En vrac :
Le personnage est un politicien indépendant, quelque part entre les républicains et les démocrates. Il est particulièrement difficile à aimer en 2024. C'est un genre de personnage qui tente de prouver son gros bon sens en prenant des positions "de compromis" sur à peu près tous les sujets... Sauf que c'est des sujets de l'actualité d'il y a 20 ans. On a l'impression qu'en tant que lecteur, Vaughan veut qu'on trouve les compromis intelligents, mais c'est impossible, avec le recul.
Il est pour le mariage gay... Mais fait une campagne pour rassurer les électeurs que LUI n'est pas gay.
Il est contre l'interdiction du fumer dans les bars et restaurants, parce que ça causerait la faillite des établissements.
Il refuse de se prononcer sur l'avortement ou le planning familial, puisque c'est trop "partisan". Idem pour la peine de mort.
Il n'hésite pas à affreindre les droits et libertés des citoyens pour leur sécurité (on est en pleine ère Bush).
Il encourage les policiers à appliquer la politique de la fenêtre brisée ainsi que les fouilles "aléatoires" (ce sont toujours les mêmes qui sont aléatoirement fouillés évidemment).
Bref, c'est impossible de voir le personnage aujourd'hui comme le fin stratège consensuel que l'histoire nous présente.
Il y a aussi que le côté "superhéros" prend quand même beaucoup de place dans une BD dont la prémisse est que, justement, on lit un truc différent, plus réaliste. Chaque tome a sa petite intrigue ou le maire de la "plus grande ville au monde" part enquêter dans les égouts pour trouver un vilain de son passé, ou pour aider la police sans qu'elle le sache.
Mais maintenant que j'ai dit ça... Le dernier tome nous offre un excellent retournement. Celui-ci est purement politique, et nous fait vivre en accéléré les années 2005 à 2008. Et le truc avec tout ça, c'est que c'est le genre de fin qui nous pousse à modifier notre interprétation de tout ce qu'on a lu depuis le tout début.
Cela fait deux jours que j'ai terminé et chaque jours, je repense à des facettes du livre que je dois retourner dans tous les sens, et qui me fait beaucoup plus apprécier ma lecture a posteriori.
Si vous lisez, lisez jusqu'à la fin!
(Et si vous cherchez par quel Vaughan commencer, je vous recommande quand même de débuter par un autre. Les choix ne manquent pas. Les Seigneurs de Bagdad, pour un truc court et frappant. Y Le Dernier Homme pour une dystopie féministe. Paper Girls, si vous êtes fans de Stranger Things... Ou évidemment, son chef d'oeuvre : Saga.)
Ex Machina suit un New Yorkais qui a été superhéros (le seul de cet univers là) pendant quelques mois avant de devenir maire de la métropole. Le bout "superhéros" se passe avant l'intrigue du livre et on n'en a que des brides en flashback. Son pouvoir est de communiquer avec les machines.
La série a été publiée de 2005 à 2010, et l'histoire de passe entre 2001 et 2006.
En vrac :
Le personnage est un politicien indépendant, quelque part entre les républicains et les démocrates. Il est particulièrement difficile à aimer en 2024. C'est un genre de personnage qui tente de prouver son gros bon sens en prenant des positions "de compromis" sur à peu près tous les sujets... Sauf que c'est des sujets de l'actualité d'il y a 20 ans. On a l'impression qu'en tant que lecteur, Vaughan veut qu'on trouve les compromis intelligents, mais c'est impossible, avec le recul.
Il est pour le mariage gay... Mais fait une campagne pour rassurer les électeurs que LUI n'est pas gay.
Il est contre l'interdiction du fumer dans les bars et restaurants, parce que ça causerait la faillite des établissements.
Il refuse de se prononcer sur l'avortement ou le planning familial, puisque c'est trop "partisan". Idem pour la peine de mort.
Il n'hésite pas à affreindre les droits et libertés des citoyens pour leur sécurité (on est en pleine ère Bush).
Il encourage les policiers à appliquer la politique de la fenêtre brisée ainsi que les fouilles "aléatoires" (ce sont toujours les mêmes qui sont aléatoirement fouillés évidemment).
Bref, c'est impossible de voir le personnage aujourd'hui comme le fin stratège consensuel que l'histoire nous présente.
Il y a aussi que le côté "superhéros" prend quand même beaucoup de place dans une BD dont la prémisse est que, justement, on lit un truc différent, plus réaliste. Chaque tome a sa petite intrigue ou le maire de la "plus grande ville au monde" part enquêter dans les égouts pour trouver un vilain de son passé, ou pour aider la police sans qu'elle le sache.
Mais maintenant que j'ai dit ça... Le dernier tome nous offre un excellent retournement. Celui-ci est purement politique, et nous fait vivre en accéléré les années 2005 à 2008. Et le truc avec tout ça, c'est que c'est le genre de fin qui nous pousse à modifier notre interprétation de tout ce qu'on a lu depuis le tout début.
Cela fait deux jours que j'ai terminé et chaque jours, je repense à des facettes du livre que je dois retourner dans tous les sens, et qui me fait beaucoup plus apprécier ma lecture a posteriori.
Si vous lisez, lisez jusqu'à la fin!
(Et si vous cherchez par quel Vaughan commencer, je vous recommande quand même de débuter par un autre. Les choix ne manquent pas. Les Seigneurs de Bagdad, pour un truc court et frappant. Y Le Dernier Homme pour une dystopie féministe. Paper Girls, si vous êtes fans de Stranger Things... Ou évidemment, son chef d'oeuvre : Saga.)
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