AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 799 notes
5
51 avis
4
27 avis
3
13 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore un très bel opus de Jérémie Moreau !
Ici, on part à la dérive avec Nathan, jeune chauffeur Uber ayant à sa charge ses jeunes frère et soeur dans un Paris dur et éprouvant.
La rencontre avec Annie, une cliente en partance pour l'Alaska, son pays d'origine lui permet une échappatoire de ce destin de lutte.
Sur un coup de tête, ils partent donc tous les quatre vers ce territoire plein de promesse de Nature, de monde de relation directe avec ses émotions et les enjeux de la vie.
Pourtant, le monde continue à tourner dans ce bout du monde aussi, le réchauffement climatique, les traumas personnels ...
Le dessin de Jérémie Moreau magnifie ces personnages, tels des "enfants perdus" et c'est la grande qualité de cette BD à mes yeux.
J'ai été un peu moins bouleversée qu'à la lecture de Penss ou des autres Bds de l'auteur mais peut-être l'aspect mélancolique et la tonalité un poil désespérée y sont-elles pour quelque chose.
A lire en tout cas !
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman graphique commence par une série de scènes trépidantes dans l'enfer parisien. Nathan, jeune chauffeur UBER dépense tout son maigre salaire pour le confort de ses jeunes frère et soeur, Etienne et Zoé. Ils vivent tous hyper-connectés et la rencontre d'Annie va bouleverser leur vie. Elle veut les amener avec elle en Alaska, pour les soigner, les « arracher à cette ville toxique » car « ils ne savent même plus regarder dans les yeux ». Marché conclu, mais dure sera la chute. Au début surtout, avec la rupture des réseaux sociaux, les épreuves de la solitude et la rudesse du climat. Une magie va opérer : la retour des vrais liens sociaux, l'entraide, l'amitié, le contact brutal avec la nature (par exemple, manger de la viande de chasse pour survivre). Et Annie qui a quitté son village et sa culture durant 40 ans, fait les remarques les plus sensées, alors que son ami retrouvé, Mike, nous explique les signes du changement climatique. Et il annonce des drames de grande ampleur. Faut-il tirer une conclusion pour les 3 jeunes qui vont être obligés de retourner à leur vie antérieure ? Ils auront une prise de conscience, mais à part ça ?
Le graphisme de Jérémie Moreau est superbe, aux couleurs chatoyantes et plein de contrastes teintés de poésie. L'absence de texte (sur conseil de Lupano?) aide le lecteur à s'imprégner de l'image. Les pointes d'humour sont des coups de théâtre. Tant mieux si J. Moreau s'est inspiré de l'auteur Miguel Benasayag qui dit : « le monde que préparent les scientifiques risque d'être habité par la folie et la maladie ». Malgré le manque d'optimisme, bravo l'artiste !
Commenter  J’apprécie          50
Une fable percutante sur la déshumanisation de nos sociétés, le réchauffement climatique, et le rêve d'une société idéale, en parfaite altérité avec la nature et les animaux

Encore un récit dystopique, me direz-vous…
Pourtant, ce roman graphique est plutôt original : un graphisme particulier, des couleurs flashy, un contraste marqué entre les rêves des personnages, parfaitement illustrés par des couleurs « hallucinogènes » ( par moments, comme un kaléidoscope) et le pessimisme du scénario. Et une conclusion semblable à celle d'un conte…

Il faut accepter d'entrer dans l'univers de Jérémie Moreau. On est alors happé par l'harmonie entre les dessins, le réalisme des situations et la poésie qui se dégage des personnages.

L'histoire :
La nuit. Les couleurs orangées des éclairages électriques des métropoles, Nathan, au volant de sa voiture Uber, dépose un client. Il est ailleurs, pas derrière son volant, et en mal-être essentiel, voire existentiel. Heureusement le GPS le guide à la maison.
Il travaille dur et tout le temps, pour élever son petit frère et sa soeur, depuis le décès de leur mère.
Totalement perdu dans la tête, il prend une nouvelle cliente, Annie, pour la déposer à Roissy où elle doit rejoindre son pays d'origine, l'Alaska.
Il craque complètement, la voiture aussi, et Annie leur propose à tous les trois, de l'accompagner en Alaska. Elle pense alors leur offrir une vie proche de la nature, loin du stress des courses multipliées pour subsister, loin du vide qui est en train d'engloutir Nathan, mentalement et même physiquement.

Entre les souvenirs d'Annie du pays qu'elle a laissé, il y a 40 ans, pour suivre son amoureux, « un blanc », et la réalité du terrain, touché de plein fouet par le réchauffement climatique, le fossé est immense.

J'ai aimé la sagesse d'Annie, son empathie face à Nathan et aux enfants.
« Mon cher Nathan, il faut que tu saches que tu hérites d'une civilisation qui s'est appliquée pendant des siècles à dépeupler le monde.
D'abord, en transférant les esprits des arbres, des animaux et le sacré des écosystèmes vers un ciel divin. Puis en réduisant ce qu'il restait du monde à une matière inerte prête à l'exploitation.
Le monde moderne a produit une terre muette, et dénuée de sens. Où plus personne ne rêve. »

Un graphisme particulier. Plutôt simple. Les visages des personnages sont tous semblables, et pourtant tous différents, grâce aux expressions bien marquées, aux couleurs éclatantes ou très sombres.
Pas du tout ce que j'aime habituellement mais il accompagne très harmonieusement, et avec beaucoup de caractère, le scénario.

Jérémie Moreau joue habilement du contraste. Entre rêves et monde à l'agonie. Entre noirceur du scénario et graphisme et tout en couleurs.
Un conte philosophique qui suscite les réflexions.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
Commenter  J’apprécie          50
Les plus rationnels d'entre nous resteront perplexes devant le scénario de Jérémy Moreau, en particulier devant ce départ sur un coup de tête de Nathan, Zoé et Etienne pour l'Alaska à la remorque d'une parfaite inconnue. C'est psychologiquement douteux et matériellement impossible. Mais je chipote sans doute, puisque la BD de Moreau est tout sauf un roman graphique réaliste. Elle est là pour inscrire les effets du dérèglement climatique sur un paysage et un mode de vie (celui des natifs d'Alaska), dénoncer (un peu caricaturalement) nos addictions à la technologie et exprimer sa fascination pour l'animisme en tant que tel et comme voie pour que notre espèce re-fusionne avec la Nature. le propos, rêveur, enthousiaste, fumeux, engagé est en parfaite adéquation avec le dessin, les mantras et ces superbes couleurs lysergiques dont nous régale Jérémy Moreau.
Commenter  J’apprécie          30
C'est une histoire déconcertante, inattendue où le travail graphique fascine et les questions gardent un impact fort d'autant plus dans le monde actuel.
Rien ne nous prépare vraiment à cette étrange aventure, ni la belle couverture qui semble sorti d'un film de science fiction, ni le début du résumé qui pointe du doigt une certaine dépendance aux appareils modernes, sa fin c'est comme quand nous la vivons en lisant un petit côté hors du temps. Un moment dans un endroit idéal pour se ressourcer, pour se reconnecter à la terre et à la nature, pour réfléchir sur soi et le monde, de beaux paysages, de la neige, le froid, idéal en hiver ou à toute période de l'année où le lecteur souhaiterait un rafraîchissement virtuel.
Est-ce que le monde est condamné ou va-t-il évoluer ? Comme nous en avons déjà tous fait l'expérience, nous devons quelque part constamment nous adapter. Les deux idées ici sont fortes et possibles.
La fin est un peu rapide, à mon goût en tout cas quand même.
Ce oneshot est sorti chez Delcourt, de Jérémie Moreau. le titre, qui lui aussi a peut-être des airs étranges, et la couverture, finiront par prendre tout leur sens. le graphisme dégage doublement quelque chose, déjà il donne envie, immerge, tout en dégageant déjà un sentiment particulier un peu indéfinissable, puis ensuite avec tout le travail où nous avons l'impression par moment d'échapper au corps, à l'endroit où l'on est, avec un côté un psychédélique et troublant, surtout autour du personnage de Nathan qui on le comprend très vite porte une lourde charge.
Sa vie, enfin plutôt 3 vies, une famille, vont être bouleversés du jour au lendemain alors que Nathan est complètement acculé. Il saisit une perche inattendue et une proposition des plus insolites de quelqu'un qu'il vient à peine de rencontrer, une cliente même.
Les voilà en Alaska, échappant à la pollution et à un Paris suffocant, pour se plonger dans des terres vastes, le grand Nord mais où avoir l'électricité n'est pas si simple, et où le monde a changé là aussi.
Pourquoi ne pas tenter des activités en vrai plutôt que d'être seulement plongé dans la virtualité ? Ils apprennent ce qu'ils n'ont jamais appris, peuvent prendre du temps pour réfléchir, se reconnecter différemment. Ce que le lecteur peut aussi faire un bref moment par procuration.
Une bonne raison pour ceux qui débarquent de parfaire leur anglais aussi. S'il est majoritairement traduit, il y a quelques passages en anglais pur, c'est de l'anglais simple et compréhensible, mais ça m'a étonné.
C'est un régal au niveau des paysages, de ce moment hors du temps, des animaux, de voir cette solidarité et sur le travail graphique, même s'il est à la fois déconcertant.
Une belle déconnexion et des réflexions importantes, tout en capturant juste quelques instants quelque part, on ne nous montre pas ce que notre famille devient sur le temps etc. Par contre ce qui est relatif à notre planète c'est compréhensible de ne pas avoir toutes les réponses. Une expérience originale que je ne peux que vous encourager à faire à votre tour.
Commenter  J’apprécie          30
Un beau roman sur le lâcher prise, sur fond d'uberisation et de changement climatique.
Nathan, chauffeur Uber, élève difficilement ses jeunes frère et soeur depuis la mort de leur mère, jusqu'au jour où il finit par faire un accident de voiture. Sa dernière passagère, Annie, leur propose de l'accompagner en Alaska, qu'elle a quitté 40 ans plus tôt. Là-bas, ils découvrent une vie simple, sans électricité pour la console ni 4G pour l'iPhone, où l'on pose des pièges pour chasser son dîner... mais ce n'est plus l'Alaska qu'a connue Annie : les glaciers fondent, la nature est ébranlée, l'alcool et le chômage ravagent les populations.
Petit à petit, chacun à son rythme, ils vont apprendre la résilience.
Le dessin psychédélique de Jérémie Moreau décrit très bien à la fois la détresse de Nathan et la spiritualité des Alaskains.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman graphique ancré dans notre monde, et empli de spiritualité, qui nous fait réfléchir sur les travers de notre société et leurs conséquences .

"Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et soeurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Étienne au fin fond de l'Alaska."
Une toute nouvelle vie s'offre à eux. Mais, quand on est esclave du tout numérique, difficile de renouer avec la nature, de retrouver sa nature profonde.
Ils vont s'y adapter, plus ou moins facilement.
Ce qui est certain, c'est que cette expérience de vie ne sera pas anodine. Elle sera profondément ancrée en eux.

Cette histoire dénonce la dépendance au numérique, notre déconnexion de la nature, les conséquences de notre mode de vie sur la planète et donc le dérèglement climatique, les dégâts que ça induit aussi sur la population en Alaska...
Et même temps, l'auteur nous emmène dans un voyage spirituel et onirique au coeur des mythes fondateurs et des animaux guides. de cette façon, c'est comme s'il essayait de retisser un lien, entre nous et la nature.

Le pizzly, croisement entre l'ours brun et l'ours polaire, est ici un véritable symbole du réchauffement climatique. le monde semble se métamorphoser. Un peu comme Nathan, son frère, et sa soeur.

Et si la fin du monde n'était que le début d'un nouveau monde ? C'est ce que cette histoire laisse espérer.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman graphique m'a beaucoup plu pour diverses raisons :
La première étant les différents sujets abordés, qu'il s'agisse des relations fraternelles, de la quête de soi, du rapport à l'autre ou du rapport à la nature, je trouve que tout est abordé de manière métaphorique et poétique, ce qui donne un aspect mystique à la lecture et j'ai aimé cette ambiance.
La deuxième étant le graphisme. de prime abord, j'ai eu du mal avec le dessin, mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai compris que la simplicité des traits des personnages étaient contrebalancé par la force des couleurs et la profondeur que celles-ci produisaient. le scénario colle parfaitement à la colorimétrie, lorsque nous sommes dans la tête des personnages les motifs sont psychédéliques et les couleurs fluos, c'est en adéquation avec les thèmes du rêve, de la transe également et toutrs les croyances chamaniques de ces peuples.
Enfin le message concernant le réchauffement climatique est présent, et ce dés le titre puisque les pizzlys sont réellement des espèces engendrées par celui-ci et Jérémie Moreau parsème son ouvrage d'alertes concernant celui-ci, avec malgré tout un message d'espoir grâce à Annie qui en parle comme étant un retour aux temps primordiaux … mais à quel prix ?
Commenter  J’apprécie          20
Une petite pépite pour cet fin d'année! Les pizzlys est un conte graphique où la nature est encore mise à l'honneur. Nathan ainsi que ces deux petits frère/soeur partent vivre en Alaska suite à leur rencontre avec Annie. ils vont devoir s'adapter après avoir vécus toute leur vie à Paris. le choc est immédiat, mais tout ne va pas se passer comme prévu lors de ce voyage, car la nature se rebelle à cause des déboires de l'Homme.
La colorimétrie est splendide, rien que pour cela vous ne devez pas passer à côté. Une belle histoire qui mets en avance l'amour fraternel, une ode à la déconnexion et au retour aux sources.

Commenter  J’apprécie          20
Merci Netgalley France pour cette sublime BD.

Nathan est chauffeur Uber, il enchaîne les courses pour pouvoir élever son petit frère et sa petite soeur depuis la mort de leur mère. La fatigue s'accumulant il fini par avoir un accident lors d'une course où il emmenait Annie à l'aéroport pour un départ pour l'Alaska. Elle lui propose de les emmener tous les trois dans sa cabane pour un nouveau départ.

J'ai adoré les couleurs choisies, le côté retour aux sources et la bienveillance d'Annie. Les rêves et dessins de Zoé et Genee sont magnifiques. Ça donnerait presque envie de tout plaquer pour y aller, je dis presque parce que je ne suis pas sûre de pouvoir chasser pour me nourrir mais l'humain s'adapte à tout. Et dans cette partie du monde, je pense qu'il n'y a pas vraiment le choix pour survivre.

Petite définition du Pizzly, c'est un mélange entre les ours polaires et les grizzly. L'animal aussi doit s'adapter à son environnement.

Un magnifique BD sur l'entraide, la déconnection, le retour à l'écoute de la nature et l'écoute de soi.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1309) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5285 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}