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Deloupy (Autre) Deloupy (Autre)
EAN : 9782501146784
128 pages
MARAbulles (02/03/2022)
4.22/5   25 notes
Résumé :
[PEUT ÊTRE LU INDÉPENDAMENT DES TOMES PRÉCÉDENTS]

Jérôme, lycéen comme tant d'autres, découvre que son grand-père a fait la guerre d'Algérie... Mais ce dernier est victime d'un AVC et sa mémoire lui fait défaut. Le jeune homme réalise alors l'urgence de recueillir la parole des anciens combattants.
Le grand-père et le petit-fils vont enquêter, ensemble, pour recoller les morceaux et réunir les souvenirs des hommes que le vétéran a croisé en Al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Visiblement, il s'agit du deuxième volet d'une série consacrée à l'Algérie. Après « Algérienne 1954-1962 » qui étaient consacré aux femmes, ce tome est destiné à voir le parcours des hommes qui se sont engagés dans la guerre.

Autant le dire tout de suite, cet ouvrage a un parti-pris qu'il assume entièrement à savoir que la France est entièrement coupable de toutes les exactions qu'elle a commis en Algérie depuis son invasion en 1830. Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai que l'argument des pays colonisateurs est souvent de dire qu'il y a des actes terroristes qui ne sont en fait que des actes de résistance face à l'oppression d'un état.

Le Général de Gaulle a dû finalement accordé l'indépendance à ce pays qui la réclamait à juste titre alors que la guerre était gagnée sur le plan militaire mais pas sur le plan politique. Il faut dure que ce dernier était revenu au pouvoir en 1958 pour soi-disant régler le problème. Il a insufflé le chaud (le fameux « je vous ai compris ») et le froid. L'ouvrage attribue cette guerre non pas aux pauvres soldats français qui ont combattu mais à des politiques non soucieuses de l'état de transformation du monde à cette époque de décolonisation.

Le travail réalisé par l'auteur est remarquable en tout point car tous les détails y figureront notamment pour la connaissance des jeunes générations. Cela explique en grande partie la haine tenace que nous voue ce peuple de l'autre côté de la Méditerranée sans encore une fois se voiler la face. Ce ne sont pas nos amis après ce que notre pays a fait, il faut le savoir. Cependant, le message délivré serait celui de la réconciliation des deux peuples dans un élan de fraternité. Concrètement, c'est loin d'être gagné.

La Constitution algérienne définit « l'islam, l'arabité et l'amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d'Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain ». Actuellement, son président fait tout pour gommer toute référence à la France comme la langue apprise à l'école par exemple. On ne peut que respecter ce choix souverain qui ne concourt pas à l'amitié entre nos deux peuples.

L'auteur parvient à convaincre le lectorat par des arguments qu'on a très peu entendus. Il est vrai que beaucoup regrette la présence française car cela a laissé place à la guerre civile et surtout à un gouvernement assez corrompu qui ne respecte pas trop la démocratie. Or, pour se libérer du joug de la royauté malgré la Révolution Française, notre pays a mis un siècle avant d'être stabilisé par la République. Il faut sans doute laisser le temps à l'Algérie.

Cette BD ne fera pas consensus mais elle a le mérite d'exister et de nous donner un autre point de vue qui est parfois nécessaire pour bien comprendre la situation actuelle. Il n'y a jamais de fumée sans feu.
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Aujourd'hui, en ce 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, on continue de mettre en avant quelques BD liés à l'Algérie.

Après Algériennes, le scénariste de bandes dessinées Swann Meralli, né dans notre région à Vénissieux, retrouve le dessinateur Deloupy pour poursuivre son questionnement sur la guerre d'Algérie.Faisant suite à la BD Algériennes (1954 – 1962) qui mettait en lumière le destin de femmes pendant la guerre d'Algérie, Appelés d'Algérie (1954 – 1962) retrace le parcours d'hommes pendant ce même conflit, soldats ou citoyens, français ou algériens. Jérôme, lycéen comme tant d'autres, découvre que son grand-père a fait la guerre d'Algérie...

Mais ce dernier est victime d'un AVC et sa mémoire lui fait défaut. le jeune homme réalise alors l'urgence de recueillir la parole des anciens combattants. le grand-père et le petit-fils vont enquêter, ensemble, pour recoller les morceaux et réunir les souvenirs des hommes que le vétéran a croisés en Algérie...

Au fil des pages le lecteur découvre sous forme de témoignages personnels, les visions de ceux qui ont vécu et participé à ce terrible conflit.

Les personnages sont fictifs mais toujours inspirés de faits réels
Dans cette BD , il est surtout question de libérer sa conscience d'un passé trouble, et même qui ne fut pas toujours des plus clean.

Avec un souci constant de ne jamais simplifier l'Histoire, et d'en retranscrire la complexité que ce qu'on en dit. Swann Meralli, porté par les puissants de dessins- parfois en noir et blanc et parfois en couleurs- de Deloupy livrent une BD d'une grande force et d'une grande vérité sur des événements historiques qui 70 ans après être survenus continuent d'occasionner blessures et cicatrices des deux cotés de la Méditerranée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un récit glaçant qui évoque des situations vécues par les appelés d'Algérie.

On y voit à quel point ils étaient ignorants de la situation et de l'objectif de cette guerre.

On les manipulait, on leur inculquait de fausses vérités, en leur disant par exemple qu'un Algérien (femme, homme ou enfant) étaient forcément un fellagha et donc un assassin en puissance.

On justifiait les pires horreurs et on a fait de ces hommes des personnes racistes, ou traumatisées ou sombrant dans la folie.

Un récit très fort, qui a pour ligne directrice celui que fait un grand-père à son petit-fils, qui du coup va comprendre aussi l'histoire des familles d'origine algérienne de son quartier, et par voie de conséquence, apprendre la tolérance et réaliser la richesse d'une société multi culturelle.
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Je remercie Babelio et les éditions Marabout pour l'envoi de ce livre.
Cette bande-dessinée est un encouragement à la réconciliation entre les peuples. L'objectif est donc noble et humaniste.

Mais le pluriel du titre est trompeur, cela a perturbé mon horizon d'attente de lectrice. Je m'attendais à davantage de "paroles d'appelés", justement. Des portraits croisés et non la parole d'un seul homme, qui perd la mémoire qui plus est.
Les appelés, ces tout jeunes hommes n'ayant rien demandé d'autre que d'être débarrassé de leur service militaire, qui ont été envoyés sur une guerre fratricide, comment ont-ils vécu cette situation ? Qu'ont-ils raconté (ou tu, le plus souvent) à leurs proches à leur retour ? C'est ce que je souhaitais découvrir en lisant cette BD.

J'espérais aussi un regard plus nuancé sur "les événements". de fait, j'avoue avoir été gênée par le nombre de planches réservées aux exactions commises par l'armée française. Si les faits n'ont pas à être remis en cause, cela biaise quelque peu le désir de réconciliation affiché par l'entreprise, le "côté algérien" étant plutôt épargné dans les horreurs perpétrées.
Comme l'a précisé l'historien Guy Pervillé ,"la condamnation absolue de la torture ne doit pas se limiter aux actes d'un seul camp"…
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La guerre d'Algérie demeure un sujet difficile à aborder et peu étudié à l'école. Passer par le biais de la fiction pour aborder cette histoire si sensible permet de faire ressentir aux lecteurs l'enfer qu'a représenté la guerre d'Algérie. Dans Appelés d'Algérie les auteurs donnent la parole au deux camps par leurs mots et les dessins.
Juste après une dispute avec un ami d'origine algérienne, Jérôme est confronté aux souvenirs d'ancien combattant en Algérie de son grand-père. L'adolescent découvre alors une histoire complexe qui remet en cause sa vision étriquée des choses. Il se passionne pour cette guerre et tente d'en savoir plus. Quand son grand-père fait un AVC, il décide d'enquêter pour retrouver un jeune algérien qui lui a sauvé la vie avant que les souvenirs ne se perdent. Il rencontre d'anciens combattants des deux camps, un descendant de Harki et un prêtre qui a passé huit mois auprès des soldats français. A mesure qu'il suit le fil de l'histoire de son grand-père, il découvre une réalité douloureuse et complexe.

En donnant la parole à des parties prenantes de diverses opinions et origines, les auteurs offrent une vision nuancée de la guerre d'Algérie. Si des atrocités ont été commises des deux côtés, ils montrent néanmoins que celle commise du côté français, parce qu'elles étaient tolérées par un état relève du crime contre l'humanité. Si il n'y a pas de hiérarchie dans l'horreur des crimes il y en a dans les peines exigées. A travers les discours recueillis par Jérôme se dressent des pistes de réflexion, des possibilités de voir le conflit sous des angles différents.
Au fil des pages, Jérôme évolue, change de regard et prend conscience de l'héritage que porte certains de ses amis. A travers la mémoire, l'écoute mutuelle et la transmission, des voix de réconciliations semblent possibles. L'importance des mots et du dialogue est soulignée. Certaines plaies sont impossibles à refermer en une seule génération. le chemin de la paix est long et difficile. Ces histoires croisées ainsi que la quête de Jérôme invitent le lecteur à ouvrir son regard à une réalité qui entache notre histoire nationale récente. Il nous faut donc assumer le déshonneur de cette guerre pour mieux avancer vers des relations pacifiées et libérer la parole des appelés d'Algérie comme de leur victime afin de tenter de panser les plaies.
Un BD à découvrir et qui comporte un autre volet, « Algérienne » paru en 2018. Il me tarde de le découvrir.
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critiques presse (3)
Sceneario
18 avril 2022
Si les multiples ouvrages dédiés à cette période ont déjà traité tout cela, ce deuxième volume du dessinateur stéphanois et du scénariste lyonnais consacré à cette guerre réussit à les mettre à l’image.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDZoom
14 mars 2022
A travers la relation entre un grand-père et son petit-fils qui cherche à comprendre, les auteurs brossent les différentes facettes de ce conflit, de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
13 mars 2022
Un album qui permet d’ouvrir les yeux sur une guerre inutile comme la plupart au moment même où l’Histoire balbutie dangereusement en Ukraine.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
T'aimes même pas le pays qui t'a recueilli !
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Le roman national, ce n’est pas d’avoir vécu la même histoire… Mais c’est découvrir les histoires de chacun pour se bâtir une identité commune.
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Mais attention : il faut toujours condamner un crime tout en sachant différencier les peines. Une torture menée par des résistants est un crime organisé… Mais une torture instaurée par un état comme la France est un crime contre l’humanité !
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Le problème avec une révolution armée, c'est qu'il n'y a pas de contradictions possibles.
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Il ne faut pas de compétition dans les souffrances mais tout son contraire : une solidarité dans les solutions.
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