En prologue, l'auteur nous avertit bien qu'il parlera d'un genre de saints particulier. Ni martyrs, soient des "saints qui donnent l'exemple par leur conduite" ; ni saints influents, soient "ceux qui guérissent (…), secourent (…) ou réparent."
Dans ce recueil,
Eduardo Mendoza fait le choix de personnes dont "le combat intérieur est une lutte de tous les instants entre l'humain et le divin". Une situation qui, intentionnellement ou pas, bouleverse et déstabilise leur entourage.
La baleine
Un clan déjà fissuré par des non-dits et des rêves inaboutis se voit contraint d'héberger, plus longtemps que prévu un évêque latino-américain alors en visite, pour un congrès eucharistique en Espagne. Les soubresauts de l'homme de Dieu va télescoper les doutes et les failles de ce clan qui verra le déclin de bon nombre de ses membres.
Déroutant mais instructif sur les moeurs d'une certaine Espagne, son Église et sa classe moyenne.
La fin de Dubslav
Dubslav, fils illégitime se voit chargé d'aller récupérer un prix à Bruxelles pour sa mère, éminente scientifique qui vient de décéder. Il s'était rendu en Afrique où sa vie absurde l'y avait conduit. Lui qui "à trente ans n'avait connu ni le bonheur ni la souffrance".
Inabouti. Les tourments de cet homme auront au mieux, un intérêt modeste sur les personnes qu'il croisât ; au pire, suscité l'indifférence. A l'image de sa dernière sortie.
Le malentendu
Une professeure de littérature enseigne la lecture à des détenus dans une prison. L'un d'eux va se révéler perspicace, allant jusqu'à perturber la grande dame dans ses certitudes littéraires. L'élève lui, transcendera sa condition d'ancien criminel pour devenir un écrivain reconnu. Sera-t-il ou se sentira-t-il pour autant meilleur homme ?
Sans doute le plus touchant des trois récits. Deux âmes qui se rencontrent mais qui manquent de se comprendre.