Dans l'esprit des intéressés, l'histoire de leur couple devenait celle d'un mariage qui devait mal finir, l'amour une illusion trompeuse.
"De nos jours, se faire une opinion par soi-même n'était plus de mise."
Rien ne serait plus comme avant. Non, elle préférait une existence imparfaite, comme l'était la sienne à présent.
La disparition subite de Jack, elle ne s’en souciait pas. Leur échange s’orientait vers une franchise douloureuse. Inutile de nier le soulagement éprouvé à se retrouver en terrain neutre, sur la lande aride des problèmes d’autrui. La religion encore. Ce pouvait être une consolation. Puisque ce garçon avait presque dix-huit ans, l’âge de la majorité légale, ses propres souhaits seraient un enjeu capital. Peut-être y avait-il de la perversité à découvrir dans cette interruption soudaine une promesse de liberté. À l’autre bout de la ville, un adolescent affrontait la mort à cause de ses convictions religieuses, ou celles de ses parents. Elle n’avait pas pour tâche ou pour mission de le sauver, mais de prendre une décision raisonnable et conforme à la loi.
De plus,il doit savoir qu'il n'est pas entre les mains d'une bureaucratie impersonnelle.Je lui expliquerai que c'est moi qui prendrai la décision.dans son intérêt."
Cette nudité confiante de l'enfance, avant de se lever pour revêtir son armure d'adulte, lui était apparue dès le matin comme quelque chose d'essentiel dont elle était bannie.(l.74)
Cette histoire, se dit Fiona, alors que son taxi s'immobilisait sur Waterloo Bridge à cause d'un embouteillage, était soit celle d'une femme au bord de la dépression nerveuse, qui commettait par sentimentalisme une erreur de jugement en tant que magistrate, soit celle d'un jeune homme qui serait délivré des croyances de sa secte, ou livré à ces mêmes croyances, au nom de l'intime conviction d'une cour laïque. (P 104)
p 59 [...] elle avait compris que la partie était finie, qu'elle était mariée au droit, de même que certaines femmes étaient mariées au Christ.
Autant victime que coupable comme on dit
Un enfant, c’est-à-dire toute personne de moins de seize ans, peut donner son consentement en vue d’un traitement médical « dès qu’il atteint un degré de compréhension et d’intelligence lui permettant de se faire sa propre opinion sur ce qu’on lui propose ».