J'ai été un peu déçu par ce polar. La trame est classique: un meurtre, une enquête. Je pensais que ce serait prétexte pour faire un approfondissement des personnages : les inspecteurs n'ont aucun intérêt, sont vides. Seule la famille est intéressante : la mère ancienne comédienne proche de la folie et son fils agoraphobe qui vivent en harmonie totale dperturbés par leurs voisins. le père, tué, est un papi magouilleur : dommage qu'il soit mort, il avait l'air rigolo. Cela justifie heureusement cette lecture
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Dans les quartiers pauvres, les gens se fichent éperdument de voir la police résoudre ou non l’affaire sur laquelle elle travaille. En fait, si on se livrait à un sondage sérieux, on s’apercevrait sans doute que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens verraient crever avec joie tous les flics de la création. Peut-être pas en avril. En avril, il fait doux et la brise tiède incline à l’indulgence et à la fraternité, même vis-à-vis des flics. Mais en janvier, rares sont les gens qui ne souhaitent pas voir tous les flics de la ville passer sous les autobus et en sortir définitivement estropiés.
Les receleurs sont les meilleurs endroits de la ville en matière de vente au rabais. Ils vendent tout ce dont vous pouvez avoir besoin, du téléviseur portable Westinghouse au P .38 Smith & Wesson, et à des prix vraiment raisonnables. N’importe quel type réglo des quartiers populaires de la ville fait appel aux services d’un receleur. Alors pourquoi un petit voyou de bas étage comme l’ami de Danny, qui a urgemment besoin d’un pneu, n’irait-il pas chez un receleur ? Même s’il n’y a absolument rien de suspect sur le fait qu’il ait besoin de ce pneu ?
Comme il touchait pas mal de pots-de-vin à droite et à gauche, il comprit immédiatement l’astuce de Carella. En réalité, le copain de Carella qui se trouvait à court d’argent n’était autre que Carella lui-même. Et quand un flic vous avoue qu’il a besoin de fric, cela signifie généralement qu’il veut une part du gâteau, sinon il portera à la connaissance du capitaine quelque infraction commise par son subordonné.
Face à ce genre de colosse, la meilleure chose à faire était de soulever poliment son chapeau, de lancer un « Bonjour, quel bel après-midi » et de décamper sans demander son reste.
Il était l’expert de l’analyse, du tri, du ramassage, et du catalogage. Tous ces trucs, il les avait appris quand, gamin, la polio l’avait cloué au lit presque une année entière. Lorsqu’on ne peut pas quitter la chambre, il faut bien trouver des moyens de se divertir.
"À chacun son heure" ("No Time to Die", 1992), Saison 11, Épisode 2 de la série TV Columbo, tiré du roman "N'épousez pas un flic" ("So Long as You Both Shall Live", 1976) d'Ed McBain. Extrait.