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4,2

sur 2045 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oui, le bleu est une couleur ultra chaude. Et de la chaleur, ce roman graphique en fournit énormément, mais de la bonne chaleur, de la chaleur humaine, tendre à souhait. Hymne à l'amour ou ode à la tolérance, Julia Maroh vise en tout cas la reconnaissance de l'altérité, pour une humanité plus riche.

Il est certain que cet ouvrage bénéficie de la reconnaissance accordé à son adaptation cinématographique (La vie d'Adèle, d'Abdellatif Kechiche, Palme d'Or à Cannes 2013). Je l'avoue tout de suite, je ne suis peut-être pas de la meilleure génération pour vanter cette histoire ; en effet, la découverte d'une sexualité, déviante aux yeux de certains, me semble parfois aller de soi de nos jours, et c'est sûrement une erreur, car il existe encore tant d'homophobes, il suffit de voir encore les manifestations anti-« mariage pour tous » qui, souvent au nom d'une « religion de l'Amour », prône un déni d'égalité.
Ici justement, à travers l'histoire de cette adolescente qui découvre que le bleu se révèle une couleur sacrément chaude, Julie Maroh, qui officie à la fois au dessin et au scénario, cherche avant tout à banaliser l'homosexualité. Il faut bien, ou « il faudra bien » pour ceux qui ont vraiment du mal, se rendre compte que l'hétéronormalité n'est qu'une construction de notre société, fortement influencée par notre passif catholique. Il ne tient qu'à nous de considérer la normalité autrement. Ce conflit intérieur est parfaitement mis en scène dans la petite tête de Clémentine qui veut être normale aux yeux de ses amis, de sa famille, mais veut également être avec Emma qui l'intrigue tant. Je ne vais pas dévoiler quoi que ce soit de l'intrigue, même ce qui concerne ce qu'on apprend dès la première page, car ce récit est véritablement initiatique et doit se lire en se plongeant tout entier dans l'esprit de Clémentine.
Être seul face au collectif, tel est le sujet ici ; être la marge face à la masse. Mais attention, l'histoire pourrait être tout aussi bien celle d'un hétérosexuel dans un monde homosexuel, ou bien celle d'un hindouiste dans un monde bouddhiste, voire celle d'un géant dans un monde de nains, ou tout simplement celle d'un blond dans un monde de bruns. Julia Maroh interroge ainsi notre réaction face aux regards extérieurs, parfois compatissants, plus souvent repoussants, mais en tout cas toujours révélateurs.
Je ne suis pas fan de ce qui suscite le fait de raconter cette histoire (la destinée de Clémentine dévoilée dès le départ) et quelques coquilles, d'orthographe comme de lettrage, heureusement légères, sont quand même dommageables. Heureusement, le fond est tellement puisant et prégnant que l'on passe facilement sur ces détails.

Alors, oui, le Bleu est une couleur chaude et reçoit en 2013 (trois ans après la première publication) un retentissement mérité, car c'est un roman graphique honnête, vrai et point du tout tapageur, au contraire, puisqu'il cherche à banaliser ce qui devrait déjà être banal.

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«Bleu encre, bleu azur, bleu marine, bleu klein, bleu cyan, bleu outremer, le bleu est une couleur chaude

Mais la vie, parfois, est un gros hématome. Comment vivre pleinement une histoire d'amour quand tout fait entrave sur le chemin de la vie, les amis, l'entourage, la société et même sa propre famille ? Et bien je vous le dis sincèrement, c'est une histoire qui est vouée à l'échec. Pourquoi ? Parce que les gens qui ne rentrent pas dans le moule n'ont pas droit au bonheur, ainsi va la société et la société, c'est NOUS !

A 16 ans, l'âge des révélations et des métamorphoses, du complexe du homard, il est extrêmement difficile d'aimer, de s'aimer, de voir son corps changer. Tout n'est qu'effervescence et c'est dans cette vulnérabilité que Clémentine se rend compte de sa différence. Clémentine n'est pas attirée par les garçons et refoule l'attirance qu'elle a pour Emma, Emma et ses cheveux si bleus. Pourtant, elle devra se rendre à l'évidence et accepter son homosexualité, envers et contre tous. Rien ne sera plus comme avant, son chemin sera semé d'embuches, de doute et elle devra se battre pour vivre et survivre.

C'est au prix d'une très grande souffrance que Clémentine vit cette mise à l'écart. Elle défiera les préjugés, le regard des autres, le mépris, les sarcasmes, le rejet de ses parents. Pour vivre heureux vivons cachés, mais combien de temps ? Aura-t-elle ce temps nécessaire afin d'être heureuse et de faire accepter sa différence ? Tout au long de ce récit, intense et débordant de vérité, nous vivons le combat de cette jeune fille fragilisée par l'incompréhension de son entourage. Clémentine nous peint son quotidien dans une société qui accorde peu de place à la différence, les homos, les gros, les maigres, les vieux, les laids, en revanche pour les cons…

Ce « one shot » est sublime par son écriture, son esthétisme, et son graphisme. Les personnages sont expressifs et émouvants. Les quelques scènes d'amour sont touchantes et d'une extrême douceur. Des nuances de gris dominent, parsemées de-ci de-là par un dégradé de bleu qui saisit l'instant. Cette première oeuvre réussie de Julie Maroh aborde avec pudeur et sensibilité l'homosexualité féminine. Elle met un grand coup de pied dans la fourmilière et dénonce sans tabou et faux semblant les méprises et les injustices envers la différence. Certaines répliques de cet album choquent et scandalisent :
« C'est des vrais pervers, des malades…. une grosse gouine…tu aimes faire des trucs dégueu'…ça me donne envie de gerber […] »

Notre société puritaine nous inculque des valeurs et des clichés prédéfinis dès notre enfance : Il était une fois une Barbie hétéro, belle, mince, (désolée les grosses ça marche pas) tantôt infirmière, tantôt baby doll. Elle aimait Ken, grand, fort, bronzé avec de vraies tablettes de chocolat (hé oh, j'ai payé, je veux « the must » pour mon image). Ils jouaient tous deux au Monopoly pour devenir très riche, (et ouais si tu es pauvre ça marche pas non plus), alors si toi tu es homo, grosse, laide «you lose» direction la prison sans passer par la case départ, ben quoi c'est un jeu de société.

Et si dans la caisse de la communauté je tirai la carte de LA TOLERANCE et dans le paquet de la chance celle de l'AMOUR ? Il est pourtant si facile d'inculquer de vraies valeurs !

« Il n'y a que l'amour pour sauver ce monde. Pourquoi j'aurais honte d'aimer ? »

Clémentine nous dit ses maux bleus, ses maux qu'elle dit avec les yeux, des maux qui ne vous laisseront pas de glace.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Je mets sur la platine le Blue Monk de Thelonious Monk. Des bleus à l'âme. Ma vie est une succession de noir et de gris, sombre, seul, l'espoir de découvrir l'amour abandonné. Et puis je rencontre cette femme, sublime d'ailleurs, un sourire à en faire péter les boutons de mon jean. Même en noir et blanc, son regard illuminerait ma putain de vie. Sauf qu'elle a les cheveux bleus. Et tout d'à coup, de la couleur rentre dans ma vie. du bleu partout. J'écoute blue, je pense blue, je vois blue. le blues se chasse de ma vie. Parce que le bleu est une couleur chaude. Ma vie devient chaude, cette nana aux cheveux bleus est chaude. Comme je les aime.

Mais je me demande ce qui m'arrive, une nana aux cheveux bleus ce n'est déjà pas commun. Mais une nana en plus qui se retourne sur mon passage et qui me sourit, c'est, je dois l'avouer, inimaginable. A me retourner avant que je n'ose la retourner. Mes Kickers sont bleues, mes chaussettes deviennent bleues et je mets même un caleçon bleu (il m'arrive effectivement d'en mettre un, certains jours). le bleu transforme ma putain de vie qui pour une fois s'illumine. Blue moon.

Et cette envie de baiser avec cette femme teinte en bleu ne me quitte pas. Les gens me regardent bizarrement, comme si cela était si inhabituel. Après tout, elle a quand même les cheveux bleus, il y a de quoi se poser quelques questions. Après tout, j'ai la bave qui coule aux lèvres, l'oeil lubrique et l'érection fatidique. Des interrogations, le mystère de l'amour, en bleu.

Bien sûr, tu l'auras compris, ce roman graphique n'est pas une histoire de différence, ses cheveux bleus ne sont qu'un prétexte comme l'âge ou le tour de poitrine. C'est un roman d'amour… Et moi, j'aime les histoires d'amour. Viens dans mon Blue hotel. Viens que je te retourne, que j'enlève ton string bleu, je vais te prouver mon amour. Jolie ta nouvelle couleur de cheveux...

blue monk, blue moon, blue hotel, blue love, blue life, putaindevie, des bleus à l'âme.
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Je lis peu de BD mais celle-ci, prêtée par mon fils, m'a marquée. Je n'ai pas vu l'adaptation en film et tant mieux, j'ai pu entrer dans cette histoire sans avoir envie de comparer.

J'ai eu le coeur serré durant toute ma lecture. Malgré le joli titre antinomique, le froid m'a saisie dès les premières planches, aux tons gris et mauves, au décor sombre, illustrant bien le désarroi, le chagrin des personnages, la violence aussi qui leur est faite, par les attitudes homophobes de certains, et pire encore de leur propre famille.

C'est le journal de Clémentine qui nous est restitué . C'est Emma qui en est la dépositaire. Leur émouvante histoire d'amour y est confiée, depuis l'adolescence jusqu'à l'âge adulte. Et elle se continuera au-delà ...

L'auteur a bien rendu, à la fois à travers les mots et les images, tous les émois de la découverte amoureuse, et surtout les déchirures et le courage de vivre dans un monde qui refuse toujours ce qui ne correspond pas à la prétendue normalité. Quelle indignation notamment devant le rejet terrible du père de Clémentine, qui met carrément sa fille à la porte!

Du courage, il en a fallu, à Clémentine, la discrète, la secrète, tandis qu'Emma se lance dans la lutte revendicatrice pour exister et être reconnue. Elle se quitteront et ne se verront plus jusqu'à ce que... découvrez-le.

L'univers urbain, notamment celui de Lille, belle ville que je connais bien, où se passe l'essentiel de l'histoire ( j'ai identifié certains endroits) s'oppose aux images finales de la mer, une mer triste et tourmentée, reflet des bleus à l'âme des personnages...

Comme l'a dit la romancière Nina Bouraoui:" Aucun pathos. Juste l'innocence, sublime innocence qui s'en est allée."


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Deux problèmes de société qui sont vieux comme le monde et qui sont loin de disparaître : la bêtise humaine accompagnée du regard des autres.
J'ai lu cet ouvrage qui est extrêmement dans l'air du temps avec le vote de la loi sur le mariage gay mais cela n'empêchera pas les gens de l'accepter comme dans l'ordre des choses.

Ici, Clémentine, une adolescente de seize ans tombe éperdument amoureuse d'une jeune étudiante à l'école des Beaux-Arts, Emma. Lorsque je dis qu'elle tombe amoureuse d'elle, elle refuse tout d'abord de l'admettre tant elle se sent jugée pas ses soi-disant amis de lycée qui ne se gênent pas, non seulement pour la juger mais également pour la repousser comme si elle avait attrapée une maladie contagieuse...

Un livre sur l'amour, avec un grand A, sur l'importance que nous ne pouvons nous empêcher d'apporter au regard que les autres portent sur nous (ce qui est normal car nous ne vivons pas chacun à côté des autres mais avec les autres) et aussi sur l''acceptation de soi (même si l'on se sent différents des autres) et ceci, est le plus difficile ! Eh pourtant, en y réfléchissant bien, cela serait tellement plus simple de s'accepter tel que l'on est mais cela est sans compter sans...Les Autres !

Une bande-dessinée en noir et blanc...ET BLEU au graphisme extrêmement travaillé et empreinte de beaucoup de morale et de réflexion ! Un ouvrage qui porte donc à réfléchir et à s'interroger sur soi et sur la société qui nous entoure.
A découvrir !

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Une heure et demie dans la salle d'attente du toubib ont suffi à faire mon bonheur, grâce à cet album qui vous met du bleu plein les yeux ! Un graphisme d'abord monochrome où le bleu apparaît avec les cheveux du personnage d'Emma. Un bleu tendresse, un bleu désir. le bleu des heures d'attente où le coeur tambourine pour dire qu'il aime. Qu'il aime dans la différence, et qu'il faut apprendre à l'assumer. C'est une très belle BD, riche en émotions !
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A l'école on nous apprend que le bleu est une couleur froide. Comme quoi il ne faut pas toujours prendre pour argent comptant ce que l'on nous apprend !!
Autant je n'avais pas du tout accroché au film, autant je découvre un roman graphique plein de tendresse. Bien au delà d'une histoire d'homosexualité et de tolérance, c'est l'histoire d'une passion entre deux personnes. Une passion dévorante et insatiable. Une passion brulante et douce à la fois. Une passion bleue...
Les personnages sont attachants, chacun à leur manière. Avec leur nombreux défauts et leur petits moments de bonheur intime. La vie de Clémentine et d'Emma va dérouler ses drames avec l'intensité de leur amour. Et nous serons les spectateurs émus de leur pensée intime.
Une belle BD, aux couleurs pastel, dans la chaleur douce du bleu...
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Une jolie bande dessinée qui traite de l'homosexualité mais c'est surtout l'histoire d'une jeune fille, Clémentine, qui se pose beaucoup de questions sur elle-même. Nous la suivrons de ses 15 ans à sa vie de jeune adulte.
Elle se sent différente et ne comprend pas pourquoi jusqu'à ce qu'elle croise la route d'une jeune femme aux cheveux bleus.
J'ai beaucoup aimé le parcours de cette adolescente qui se cherche, qui s'interroge, qui ressent des tonnes de choses mais est incapable de les comprendre et de les accepter.
Elle est confrontée aux préjugés, aux réactions parfois abruptes de ses proches, elle en vient à se dégoûter d'elle-même. le chemin vers l'acceptation sera long et loin d'être facile.
Le bleu est le fil conducteur de cette histoire, un bleu qui laisse comme une trainée d'amour et d'espoir tout au long des pages.
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« Je suis une fille et une fille, ça sort avec des garçons. »

Clémentine a quinze ans et est en seconde. Elle sort avec Thomas, un ado séduisant et très amoureux mais au fond, elle sait qu'elle n'a aucune envie de rester avec lui. Depuis le jour où elle a croisé le regard d'Emma, ses certitudes ont vacillé. Emma qu'elle recroisera quelques temps plus tard dans un bar. Emma avec laquelle elle va vivre une histoire d'amour intense, absolue, compliquée, incandescente…

Clémentine est une lycéenne et Emma une jeune adulte. Clémentine se cherche, elle sait que quelque chose cloche, que ce qui la perturbe est à la fois incompréhensible, dangereux et inarrêtable. Son corps connait déjà la vérité mais sa tête a du mal à l'accepter : « Pourquoi je veux toutes ces choses d'elle, pourquoi j'imagine tout ça, c'est horrible. Je n'ai pas le droit, c'est une fille, c'est horrible. » Emma est plus mature, elle est déjà en couple. C'est une militante qui pense que sa sexualité est « un bien social et politique. » Clémentine voit les choses différemment, pour elle c'est « la chose la plus intime qui soit », une « chose » qu'elle préfère garder pour elle. Il faut dire qu'après son propre déni, il lui a fallu affronter les regards, le jugement, le rejet (notamment celui de ses parents). Rien pour elle ne semble relever de l'évidence…

Un album plein de sensibilité et de sensualité qui n'est pas simplement au service de la cause homosexuelle. C'est bien plus fin. La fragilité des personnages est d'une infinie justesse. Julie Maroh a su retranscrire les sentiments à fleur de peau, parfois refoulés, souvent assumés. le séisme qui frappe clémentine ébranle les convictions qu'elle avait tenté de se construire, celles que la norme en vigueur a voulu lui imposer.

Avant tout et plus que tout, cette histoire est une magnifique histoire d'amour. Alors que les portes d'un bonheur absolu semblent s'ouvrir, les bleus à l'âme ne sont jamais très loin. On rit, on jouit, on pleure, on souffre, et puis… c'est l'histoire d'une vie quoi. Mais c'est beau, qu'est-ce que c'est beau. Tant d'émotion contenue, tant de retenue qui évite de sombrer dans le mélo tire-larmes, c'est impressionnant. Un très grand album !

Merci à Moka de m'avoir plus qu'inciter à découvrir cet album. J'avoue que sans sa (terrible) force de persuasion je me serais fait tirer l'oreille pendant un certain temps encore avant de consentir à me lancer dans cette lecture. Ç'aurait été une belle erreur…
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Je n'avais pas vu La vie d'Adèle pourtant très connu pour sa palme d'or. le sujet ne m'intéressait pas, à vrai dire. Mais la curiosité m'a poussée à découvrir la BD.
Je trouve bien que l'homosexualité féminine soit exploitée, cela peut aider des jeunes filles/femmes. Pour le coup je ne me suis pas sentie concernée ce qui rend certainement mon avis peu objectif...Je n'ai évidemment pas été entraînée par la passion qui lie les 2 héroïnes.
Malgré tout les dessins sont jolis et l'histoire est intéressante.
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