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1933. Quelques jours avant la fin de la prohibition...
Un combat au milieu d'un ring. Deux hommes tels deux animaux. Des coups qui font mal. Une sueur poussière collant au sang. C'en est maintenant fini de tout ça pour Jack Doyle. Il a décidé une bonne fois pour toutes de raccrocher. Fini les quelques dollars pour se coucher. Mais c'était sans compter sur Théo qui lui rappelle insidieusement ce combat d'il y a 5 ans avec un certain Walker. Une question taraude le boxeur depuis tout ce temps, à savoir si le match était truqué ou non. Théo lui propose alors une nouvelle rencontre entre eux. Une rencontre que Doyle accepte. Et le voilà de retour à New-York. Une ville qui n'a pas changé. La même gangrène. La même puanteur. Une ville infernale pour lui. Son petit coin de paradis est toujours là, le "Coburn's Dinner", tenu par Coburn, son ancien soigneur. Celui-ci accepte de reprendre du service à ses côtés. Avant cela, Jack se rend au Dante's Lodge, s'enivrer de quelques notes de musique...

Jack Doyle, ce boxeur Irlandais pur Malt, nous entraîne avec lui dans ce New-York des années 30, quelques jours avant la fin de la prohibition, où se côtoient sur le même trottoir les boxeurs et la mafia. L'atmosphère de ce premier album est délectable, absolument envoutante. L'on entendrait presque sortir de ces pages les quelques note de jazz derrière les cris incessants des spectateurs qui en veulent pour leur argent. L'on suit Jack qui tente de renouer avec la gloire et par là-même se bat contre la corruption. le scénario fourmille de détails, la voix-off crée une atmosphère cinématographique délicieuse, les dialogues sont travaillés et les personnages haut en couleurs sont magnifiques. le dessin ingénieux et somptueux de Mikaël Bourgoin finit par nous séduire totalement. Des jeux d'ombre et de lumière saisissants, un trait nerveux et détaillé, des couleurs qui nous plongent de suite dans cette Amérique des années 30, un rouge sang qui se démarque et de vraies gueules.
Un premier album qui nous met de suite KO.

Blue note... Accord parfait!
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Jack Doyle fut un fameux boxeur pro.
Aujourd'hui, il multiplie les combats amateur histoire de faire chauffer la marmite et affoler les bouseux alentour avides de sang et de larmes .
Ni heureux, ni malheureux, il se laisse juste porter par les évènements. Ah si, y a bien un truc qui le mine depuis cinq ans. Ce combat légendaire gagné contre Harry Walker était-il truqué ou pas ?
Le meilleur moyen de le savoir, c'est de remettre le couvert. C'est justement ce que vient lui proposer Théo, son ancien manager, toujours partant pour rafler la mise.
New-York la tentaculaire n'a pas changé. Pas encore.
Si Jack revient avec l'envie furieuse d'éparpiller son adversaire façon puzzle, la Mafia locale n'est pas en reste en attendant la fin de la prohibition programmée dans trente jours.

Une BD qui fleure bon les rades ou alcools et jeux clandestins se partagent la vedette sur des airs de jazz endiablés.
Jack, en irlandais idéaliste, aura fort à faire pour ne pas succomber aux sirènes de l'argent facile.
Un monde de corruption gangréné par l'alcool. Une ville empoisonnée, sans âme, pourrie jusqu'à la moëlle. Voilà ce qu'est New-York où la loi du plus fort prévaut. Ne faites confiance en rien ni personne si vous voulez espérer vous en sortir sans trop d'égratignures.

Un graphisme top niveau aux couleurs passéistes.
Un coup de crayon étourdissant rendant parfaitement hommage à ce noble art qu'est la boxe.
Une ambiance de plomb et un jeu de dupes mortel.
Blue Note délivre une partition impeccable qu'il serait blasphématoire d'ignorer.
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Blue Note, composition bleu, utilisé pour la musique Jazz.

Ici, on effleure le jazz, car le thème principal est plutôt la prohibition... et encore, on la suggère aussi. L'histoire est celle de Jack Doyle, boxeur sur le retour.

Rien que la couverture annonce le scénario : puissance, gloire déchue, rêve, illusion et triste réalité. Mais ces mots espèrent voir apparaître : l'espoir et l'amour

Il se l'était pourtant juré : ne plus jamais remettre plus les pieds sur un ring. Mais Jack ne sait faire que cela. de plus, il s'était fait un nom dans cette ville qu'il cheri tant. Mais voilà l'alcool, les gangsters, l'argent, les matchs truqués, la prohibition, tous ces mots sont parfois indissociables, et lui, il ne mange pas de ce pain là.

Le passé replonge Jack dans les entrailles de la ville qu'il aime autant... qu'il la déteste. Mais la rencontre d'une jeune et jolie journaliste va t il changer les choses ??

Sur un scénario de Mariolle Mathieu et avec le dessin de Mickael Bourgouin, ce dyptique s'annonce grandiose. On retient surtout les combats de boxe et les musiciens de jazz. A cela s'affiche une page entière pour chacun de ces deux thèmes. Sublime, époustouflant.

Les couleurs de l'album peuvent dérouter certains. Mais quel autre couleur que le sépia aurait dû retenir Bourgouin ? le noir et blanc pour être plus dans l'aspect cinéma ?? Non, cette oeuvre est sublime telle quelle. Même les pointes de rouge de la tenue de boxeur ne gâchent rien.
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Dans ma sélection, BD au nombre de pages "standard", en un ou deux tomes ! J'ai aussi bien aimé le titre "Blue Note"... je n'avais pas lu la suite.
Alors évidemment j'imaginais une histoire de musicien. Mais je suis tombée sur une histoire de boxe, et une histoire de gangster et aussi une histoire de corruption… Loin de ce que j'avais imaginé. Mais j'ai beaucoup aimé cette ambiance, très sombre, dure. Même si les plus forts écrasent les faibles, il reste toujours un petit espoir.
Et en plus j'aime beaucoup le dessin…. sans trop être capable d'expliquer pourquoi. Même si, comme souvent je ne sais pas trop distinguer les personnages : je trouve que les grosses brutes ont toutes la même tête.
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Lust for life.

Jack Doyle est un boxeur qui a eu son heure de gloire. Un jour, il a décidé de tout plaquer, et de disparaître.
Mais New-York ne l'a pas oublié, elle qui a besoin de distractions, pour marquer le coup avec la fin annoncée de la prohibition.

Theo, son ancien manager non plus ne l'a pas effacé de sa mémoire. Il arrive à le localiser au fin fond de l'Amérique.
Toujours imbattable pour séduire son monde, il a su trouver les mots justes pour séduire comme il faut notre force de la nature.
Qui rempile pour un match. Après basta, il quitte pour toujours cette ville gangrénée par la corruption.

Alléchant le Théo avec cette revanche sur le ring. Mais finalement, un beau traquenard attend notre héros à "Big Apple"...

J'avais oublié comme cet album était excellent.
Un scénario sombre, impeccable, un vrai bon roman noir mis en image.

Çà démarre avec notre attachant boxeur sur le retour, une superbe bio d'un type qui pensait n'avoir rien à perdre...
Nous aurons aussi l'occasion de croiser l'autre star mise en valeur à travers ce diptyque, Ray Jameson dit RJ, jazzman virtuose.

Bien aidée par de superbes dessins, la descente aux enfers de Jack est très réussie.
On s'enfonce crescendo, avec un final comme on les aime. Brillant.
Qui nous oblige à saliver d'avance, tant il introduit de fort belle manière le second opus...
(plus d'avis sur PP)
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Blue note nous entraîne dans une Amérique qui vit les dernières heures de la prohibition. Les politiques ont compris qu'il y avait plus à perdre d'interdire que d'autoriser l'alcool. Cela va modifier la donne dans le milieu des gangsters. C'est dans ce contexte qu'un boxeur un peu désabusé par autant de corruption joue son va-tout en essayant de renouer avec son passé glorieux.

Le trait est sobre et violent à l'image de ce polar noir. Il y a certes quelques touches de jazz qui donnent un peu d'espoir telle une note bleue. le scénario demeure un peu imprévisible ce qui fait la force de l'oeuvre. On verra bien qui gagnera le deuxième round. Pour autant, ce n'est pas une de ces lectures que je retiens.
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Première remarque, si l'histoire est croisée, chaque tome s'intéresse spécifiquement à un personnage. le premier tome suit Doyle, l'ancien boxeur qui veut passer à autre chose mais que des affaires rattrapent tandis que le second tome suit ce guitariste de jazz qui veut percer à New-York et qui se confronte à la jalousie d'autres musiciens. Malgré tout, dans les deux tomes, on voit des clins d'oeils à l'autre personnage, on voit dans les deux tomes les mêmes scènes vues d'un autre angle et le dénouement de l'histoire rassemble les deux héros avant un final surprise. C'est là l'une des forces de ces albums qui racontent deux histoires qui se croisent régulièrement. Il convient donc de rendre à César ce qui appartient à Mathieu Mariolle puisque c'est ce garçon qui signe cet excellent scénario sans le faire (le mariolle, essayez de suivre, un peu. Ah ah, c'est drôle, je suis sûr qu'on ne lui a jamais faite). A noter pour votre complète culture que Mathieu Marriolle avait déjà signé le formidable Smoke City.

Quant au dessin, il est vraiment très chouette. J'ai surtout été bluffé par les planches qui représentent R.J. en train de gratter sa guitare. Mickaël Bourgouin fait sortir de la guitare une musique sous forme de vagues à la limite du psychédélique qui traduit bien l'aspect envoûtant du jazz et le talent du guitariste. Les personnages sont cinématographiques, presque caractéristiques des rôles qu'on leur attribue, que ce soit dans la boxe ou la mafia. Il ne faut pas y voir ici un reproche, c'est plutôt agréable à regarder. Les sentiments, les émotions sont bien retranscrites, l'ambiance des années trente est bien foutue, le découpage reste classique et sans défaut. Non, il n'y a pas à dire, il n'y a pas grand chose à jeter dans cette série complète en deux tomes. Blue Note est une excellente fiction en deux tomes qui sera un excellent cadeau de Noyel pour un amateur de jazz, de boxe, d'histoires de mafia, de prohibition ou de tout ce qui touche à cette époque aux Etats-Unis. Une belle réussite.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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1933. Quelques jours avant la fin de la prohibition. Jack Doyle, boxeur, remonte sur le ring pour un dernier combat. Après ça, plus de match, c'est promis. Mais c'est sans compter sur Theo Egan qui truque le match, double Doyle et le contraint à rembourser une dette auprès d'un mafieux italien, Vincenzo. Pour Doyle, une seule manière de s'en sortir : tout révéler à la presse ! Et pour cela, il souhaite s'appuyer sur la séduisante journaliste, Miss Léna. Qui refuse. Commence alors une descente aux enfers pour Jack Doyle.

Blue Note présente une ville gangrenée par la mafia et les flics véreux, au bord de la rupture, quelques jours avant la fin de la Prohibition. Paris truqués, bars à alcool planqués et jazz band font partie du décor. S'y déroule un roman noir, âcre et dense qui se lit d'une traite, subtilement mis en valeur par les dessins de Mikaël Bourgoin. le dessinateur signe en effet un album parfait graphiquement : le jeu des contrastes entre le noir et les couleurs, l'encrage prononcé, les scènes nocturnes, de combat ou de pluie créent une atmosphère lourde et poisseuse. Cela colle totalement avec la gouaille et le caractère sombre de Doyle. le duo Mariolle et Bourgoin signe ici une véritable petite bombe littéraire et graphique. On en redemande pour le tome 2 ; il présentera le revers de la même histoire à travers le regard d'un autre personnage entraperçu dans le premier volume.
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Concept très original, Blue note nous propose de suivre les destins croisés de deux personnages, un boxeur et un guitariste de Blues, dans les dernières heures de la Prohibition. le premier album suit le boxeur, le second le musicien. Ils se croiseront à peine mais interagirons dans la même temporalité. On retrouve un peu l'idée de Vortex que j'avais chroniqué dans cette rubrique il y a quelques temps. A noter que pour une fois l'illustration de l'intégrale est moins belle que celles des deux albums originaux. En outre une édition de luxe n&b tirée à 260 ex chez Bruno Graff existe. Un peu chère mais les le boulot d'encrage de Mickaël Bourgoin peut justifier une petite folie sur cet album si vous le trouvez.

Blue note est une bd d'auteurs. Deux artistes inspirés par l'envie de nous faire vivre une ambiance, celle des nuits pluvieuses de la Prohibition, de ses clubs de jazz tenus par des Parrains et de ses match de boxe truqués. Ce qui saute aux yeux à l'ouverture de l'album ce sont les encrages de Mickaël Bourgoin, élément essentiel dans le visuel de ce projet (dès la page des crédits le dessinateur l'annonce). Pour sa deuxième série publiée le dessinateur a souhaité se lancer dans le grand bain, inspiré par Toppi et Breccia et on peut dire que la prise de risque s'est avérée pertinente tant l'ensemble respire la fumée, les atmosphères et livre quelques pleines pages absolument sublimes lorsqu'il s'agit d'illustrer la magie de la musique du personnage de guitariste virtuose R.J. A ce titre, il est dommage qu'une version grand format n&b n'ait pas été prévue par l'éditeur (hormis le tirage de tête en nombre limite et au coût élevé) tant ces planches auraient mérité plus de place.

On écarquille donc les yeux sur la beauté de ces petites cases très minutieuses et prends le temps d'admirer les quelques pages où les auteurs prennent leur place. le trait peut ressembler par moment à celui de Gary Gianni, avec cet effet plume d'oie doublant les traits et surtout ces volutes incroyable qui désintègrent par moment les dessins dans une inspiration vraiment atypique et magnifique. C'est tellement réussi que l'album paraît parfois trop sage et l'on imagine un Bourgoin jouant des cadres de cases avec des débordements volontaires... J'ai vraiment découvert un illustrateur de très grand talent qui propose quelque chose de neuf que je ne saurais rattacher à une école graphique. Il n'a pour le moment rien réalisé d'autre en BD mais je guette un prochain projet!

L'intrigue (réalisée à quatre mains) aurait pu être basique, classique. le simple fait de poser le contexte du dernier mois d'une époque bien connue permet de borner l'intrigue en densifiant la tension. L'histoire est celle de l'ambition, celle de RJ, guitariste d'exception à qui tout sourit ; celle de Jack, ancienne légende des rings contraint de reprendre les gants en fuyant la gloire. Deux destins croisés qui se croiseront effectivement tout au long de ce double album construit en miroir. La subtilité de l'imbrication des deux histoires est une vraie réussite car ce n'était pas évident d'en dire si peu tout en maintenant des révélations en deux temps tout au long du récit. Chaque album a son unité, son héros, qui rencontre brièvement l'autre, avant que tout se rejoigne en toute fin du second volume. C'est une histoire triste que l'on nous narre, celle de personnages mangés par la ville, par leur ambition et celle des autres. Des talents qui ne seront jamais réellement libres, soit car ils sont en avance sur leur époque soit car ils appartiennent au passé. C'est un peu trois périodes qui se rencontrent dans Blue note: celle d'un âge d'or d'avant la Prohibition, celle finissante de la Prohibition, la nouvelle ère ouverte par RJ.

Les meilleures BD sont souvent celle que l'on n'attend pas, celles qui nous surprennent. Blue note en fait partie en réussissant incroyablement l'alliance du texte et de l'image, de personnages forts portés par des thèmes passionnants, iconiques (le musicien de blues noir, le boxeur irlandais) et une époque hautement visuelle et familière dans l'imaginaire collectif. C'est une très belle histoire, dure et inspirée que nous proposent Bourgoin et Mariolle, un blues à l'encre de nuit, une BD qui fait honneur à une bibliothèque et que l'on relit régulièrement.

Une interview des auteurs a été réalisée par le site Bdgest.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Cette BD en deux parties, indépendantes mais fortement liées, joue sur le registre du polar noir à la fin de la période de la prohibition à New-York. Les speakeasies assurent la fortune des mafias locales en proposant officiellement de la musique, et ouvertement de l'alcool, sous la protection de la police corrompue. Tout autour gravitent jeux clandestins, hôtesses accortes et videurs jouant des poings.
C'est le cas du Dante's Lodge, antre de Vincenzo, seigneur de la pègre locale, où se joue le meilleur jazz de la ville et où se contrôlent les trafics.

Dans ce premier tome, Theo Egan, manageur aux dents longues, escroc vivant de paris (truqués) sur ses poulains, vient relancer Jack Doyle, un boxeur irlandais sorti du ruisseau, qui avait décidé d'arrêter après un dernier combat il y a cinq ans. Egan orchestre son retour à New-York, mais vite Doyle s'aperçoit qu'il n'est qu'un rouage dans les arnaques d'Egan, qui bénéficie de protections haut placées. Alors que la contrebande d'alcool va disparaître, Egan se place pour remplir les futurs vides. Au delà du ring, des combats de Doyle, de la sueur et du sang, c'est la mainmise sur le New-York mafieux qui se joue.

Remarquablement dessinée et mis en forme, cette BD a su épouser l'époque et le contexte en jouant de teintes sombres et dorées, mêlant quotidien crasse et espoirs sans fin. Les combats de Doyle sont remarquablement cadrés. Mickaël Bourgoin a su traduire le roman noir et le jazz en oeuvre graphique. Une belle réussite.
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