De
René Maran, écrivain martiniquais redécouvert récemment et qui reçut en 1921 le Prix Goncourt pour son roman
Batouala, on publia l'année de sa mort en 1960 cet ouvrage intitulé
Bertrand du Guesclin, l'épée du roi. Ce n'était certes pas une grande biographie (pour cela, nous avons les livres de Micheline Dupuy, de
Georges Minois et de
Thierry Lassabatère), mais bien un honnête travail, préparé de longue date et bien documenté, correctement positionné quant à l'argumentaire et savoureusement écrit, encore que
René Maran ait plus ou moins succombé au charme de la chanson de Bertrand
du Guesclin écrite par un certain Cuvelier, qu'il ait cédé à la légende des destinées entrevues par des devineresses et qu'il ait été influencé par la chronique de Pedro Lopez de Ayala à propos de la période "castillane" du meneur des Grandes Compagnies en Espagne pour débarrasser le royaume de France des routiers qui commettaient ravages sur ravages sur notre sol après la signature du traité de Brétigny avec les Anglais. Il est aussi un peu court sur la période finale de la vie active du guerrier breton (1370-1380) et notamment sur le froid jeté entre le roi et son connétable par la critique portée par le chambellan et ami de
Charles V le Sage, Bureau de la Rivière, pour le refus de Bertrand de donner sa caution à la confiscation du duché de Bretagne par
Charles V en 1378-1379 quand Jeanne de Penthièvre préféra rappeler sur le trône ducal son ennemi Jean de Montfort plutôt que d'approuver l'annexion pure et simple condamnée par beaucoup de Bretons.
Un bon livre sur
du Guesclin pour l'époque où il fut écrit.
François Sarindar, auteur de :
Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (1338-1358)