Dacia Maraini se remémore, grâce aux carnets de sa mère rédigés de 1938 à partir de la traversée en bateau pour Kôbé jusqu'en 1941, trois années heureuses de son enfance au Japon qu'ils font renaître. Elle les relie à ce qu'elle a vécu adulte, à d'autres souvenirs qui reviennent à la surface, et elle nous offre ainsi un récit très attachant, un brin nostalgique et plein d'intérêt de sa vie d'enfant au milieu des japonais, des souvenirs de ses grands parents, de sa vie de femme dans le milieu artistique, compagne de
Moravia et des événements historiques qu'elle a traversé. Elle interrompt ce récit juste avant qu'elle, ses parents et ses deux soeurs nées au Japon ne soit dirigés vers un camp japonais en raison des positions anti-fascistes de son père qui refuse de reconnaître la république de Salo. Il avait quitté l'Italie avec Topazia sa femme et Dacia suite à «sa rupture avec son père qui lui offrait un travail et une carte du Parti fasciste, immédiatement déchirée en mille morceaux sous ses yeux» et en 1941 la famille se retrouve dramatiquement confrontée à ce même choix y opposant le même refus.
Dacia Maraini conclut : « Mais cela est une autre histoire, qui n'appartient pas aux journaux pleins d'amour écrits par ma mère et ressuscités par hasard des tiroirs florentins de mon père»