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EAN : 9782070344666
272 pages
Gallimard (05/06/2008)
3.61/5   38 notes
Résumé :
Il y avait Césaria. La vie de Césaria, le bruit de ses talons sous les réverbères, les chasseurs autour d'elle et le chant sacré à l'intérieur. Il y avait Milan Klovisevitch, dit Clovis. Roi déchu. Trahi. Dix ans de taule et la vengeance à venir pour seule nourriture. Et puis, il y a eu la rencontre. La fusion. La passion qui ne s'explique pas. Entre ces deux êtres l'étincelle - de celles qui font exploser un univers. Ou qui le créent...
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Césaria. Si elle avait pu choisir, elle aurait été une fille d'Ipanema. Mais Dieu l'a faite homme. Alors elle s'emploie au mieux à réparer l'erreur originelle. Clovis, lui, est un homme. Les erreurs, il connaît, sa vie en est remplie. Il sort de prison, avec un projet vissé au corps, mûrement ressassé durant une dizaine d'années de taule. La route de Césaria et Clovis se croise, au carrefour de l'improbable. Une rencontre sous le signe des étoiles, scintillantes de majesté, mais froides et résolument lointaines…

Une rencontre improbable de deux êtres en quête d'un ailleurs : l'intrigue semble assez classique. Une rencontre qui permet à la fois de construire un ailleurs miroitant, mais qui détruit dans le même temps puisque l'ailleurs se dérobe sans cesse. Marcus Malte sait emmener son lecteur au fond de la noirceur, tout en lui permettant, parfois de saisir une forme de beauté dans l'amour inconditionnel que Césaria porte à Clovis. Une beauté cependant vite tempérée par la lueur de folie qui brille dans ses yeux.

Un roman à la noirceur dérangeante, mais aussi fascinante. Sa force réside dans le sens des dialogues et d'une mise en scène presque théâtralisée. « Carnage, constellation » : deux astres qui s'attirent, s'approchent, dans un jeu de forces contraires, jusqu'à l'explosion finale.
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Deux personnages, Césaria et Clovis. Une rencontre, un regard et tout bascule. Césaria, qui dès son plus jeune âge, va vivre d'une façon brutale un changement percutant, et ce sera sa destinée. Clovis, dix ans d'internement carcéral, trahi, meurtri, veut lui, vivre sa vengeance et rapidement.

Ces deux êtres, que rien ne rassemble, vont pourtant mener un petit bout de chemin ensemble, petit mais intense. Une histoire d'amour? Oui mais! Une histoire violente, brutale, crue, sans détour, sans voile. L'auteur nous percute avec ses mots, nous entraîne dans un tourbillon dramatique et inéluctable. Un carnage, tout s'écroule autour de ces deux êtres. Une constellation car après l'explosion de certaines révélations, et bien malgré eux, leur route se fera "ensemble" jusqu'au bout.

Que d'émotions controversées dans ce roman, de la première à la dernière page, on ne peut vivre que profondément les événements qui s'enchaînent au fil de la lecture. Ce livre me fait penser, à l'heure où j'écris ce retour, à "Meurtre pour rédemption" je n'ai jamais pu oublier Marianne comme je ne pourrais oublier Césaria et Clovis. La passion, dit-on parfois, peut-être dévastatrice, meurtrière, sauvage, aveuglante…

"Eux, rien qu'eux. Elle et lui… Deux êtres. le loup et l'ange. Ensemble? Qui est l'ange?..."

Je ne saurais comment remercier Emilie pour ce cadeau, qui m'a fait découvrir l'auteur avec ce roman fort. Un petit clin d'oeil, le petit plus, les lieux où l'histoire se déroule : on arrive à "Gare de Lyon-Part-Dieu"…

Second clin d'oeil, et non des moindres :

"Hell's Bells. AC/DC. Hard. Césaria sursaute quand le premier coup de gong explose dans la cabine… Second coup de gong. Volume à fond. Les baffles tremblent. Puis c'est la guitare saturée qui décolle et mêle sa voix railleuse au son des cloches de l'enfer"

Et c'est bien sur ce rythme endiablé qui se vit ce récit noir et dramatique. Essayez de vous remettre cette musique en tête et c'est votre corps qui l'a ressent, ici c'est pareil, votre coeur va décoller.

Sur ce, je pense que pour un premier roman de cet auteur c'est bien celui-ci qu'il vous faut lire, mais attention, âmes sensibles, dès les premières pages vous serez malmenés. On entre dans le vif du sujet pour ne plus en ressortir. Dire que j'ai aimé ce livre est juste trop petit, j'ai adoré, passionnément, l'histoire, l'écriture, les enchaînements. le bleu profond et glacial de cette couverture griffée de couleur orangé rouille par un coeur saccagé est tout aussi superbe. Auteur à suivre. Merci pour cette très belle découverte.

Les extraits cités sont coupés pour ne rien dévoilé.

Lien : https://passionlectureannick..
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Césaria a mis quelques années avant de se trouver. En chemin, elle a aussi trouvé Dieu. Mais aussi importantes soient-elles, ces deux rencontres ne valent rien comparées à celle de Clovis.
Pour Clovis, plus qu'une rencontre, ce sont des retrouvailles, une réunification… une évidence…
Pour le couple, plus grand que la somme de ses parties, une nouvelle vie peut commencer. Reste quelques détails à régler… de petites choses à clarifier… Trois fois rien…
« Carnage, constellation », un titre magnifique qui résume bien ce roman : une météorite flamboyante, aussi éphémère que brûlante, aussi funeste qu'éblouissante.
Le style de Marcus Malte, vif et pénétrant, dépeint avec justesse l'amour fou et aveugle et la recherche de plénitude. L'amour maudit aussi.
Un roman comme un feu d'artifice, plein de fureur et d'éclairs lumineux et colorés.
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Le style de Marcus Malte est tout à fait spécifique. Cette violence, cette agressivité, cette force brute relèvent d'un procédé efficace pour déstabiliser le lecteur.

On est choqué au départ. Mais au bout de 30-50 pages, on se lasse quelque peu. A ce stade, je me suis rendu compte que je m'étais peu à peu habitué à ce style et que j'avalais les pages sans le moindre problème. On finit même par être sensible à la poésie acérée et vitriolée dans les situations les plus glauques. Il y a un style, une signature.

Reste le récit proprement dit. Rien de bien original, en fait. le roman noir dans ce qu'il a de plus simple. de plus dépouillé. C'est un peu court, jeune homme, dixit Cyrano... On sent aussi à de multiples reprises la dilution du propos. Marcus Malte allonge la sauce pour mieux intensifier son récit. L'effet est net et sans bavure, cela marche. Mais je suis peu sensible à cet artifice d'écriture.

A la fin de la lecture, la question se pose donc... la forme peut-elle primer sur le contenu dans un polar? Personnellement, je répondrai non. D'autres pourraient cependant s'en satisfaire.
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Définitivement, si on m'avait vendu ce livre en me disant que c'est l'histoire d'un travesti qui grimpe dans une Jaguar et rencontre l'amour, jamais je ne l'aurais acheté (je ne sais d'ailleurs plus comment on me l'a vendu, mais bravo) mais c'est ainsi que ce roman commence. Alors on est un peu dépaysé, sceptique aussi et on attend de voir. Pourtant, il y avait cette intuition qui me chuchotait à l'oreille que j'allais voir ce que j'allais voir, ça allait grave envoyer ! Ça ne pouvait être autrement. Parce que dans l'étrangeté de ce début de roman, l'étrangeté des personnages, de l'histoire et de l'écriture, il y avait quelque chose de puissant, une espèce de potentiel flagrant. Et parce que Césaria le travesti et Clovis l'ex-taulard, ont des destin, histoire et personnalité très atypiques, j'ai voulu savoir. J'ai été curieuse de découvrir la réunification de ces deux personnages loin de tout clichés, de toutes constructions qu'il m'a été donné de voir dans les romans, ces deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer (et me rencontrer), ne venant pas du tout du même milieu. J'ai voulu voir comment ils allaient s'aimer.

Alors on va se calmer un peu parce que romantique, ce livre ne l'ai pas du tout. Oh oui Césaria possède bien des étoiles plein les yeux et certainement que l'on croise, ici et là, des instants de grâce propres aux relations amoureuses ; mais quelle violence aussi, quelle agressivité dans cette histoire d'amour, cette histoire de vengeance, cette histoire tout court ! Quelle noirceur dans ces deux âmes qui se cherchent, peinent à se trouver, se poursuivent, se fuient pour se rattraper, se repoussent pour mieux s'épouser ; ces deux personnages qui s'aiment, tout simplement. Mais dans ce roman, rien n'est simple et surtout pas les personnages qui sont un fabuleux mélange de douceur et de violence, tout en contradiction et en complémentarité qui choquent et s'entrechoquent.
Le tout est magnifié par l'écriture, par l'auteur de cette histoire absolument hors norme qui donne de l'éclat à cette obscurité constante qui plane sur le livre, les vies, les gens et le lecteur.

Carnage, constellation est noir, pessimiste, bouleversant. Il ne laisse pas indemne, il bouscule et touche mais pas forcément les choses auxquelles on s'attend en lisant la quatrième de couverture. Ce livre n'est pas une histoire d'amour banale intégrée à un roman noir. C'est un roman noir, point, même et surtout dans l'histoire d'amour.
J'ai trouvé beaucoup de profondeur dans cette intrigue a priori simple mais qui en fait ne l'est pas, renforcée par la complexité des personnages qui la compose. J'y ai trouvé de la poésie, de la violence, de la noirceur et beaucoup d'amour. le tout a en effet donné une histoire qui envoie grave.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il pense qu’ils se ressemblent. C’est fou. Le même regard. Sitôt qu’ils débarquent, une heure à peine après avoir posé le premier pied sur la dalle en béton. Même si c’est la première fois. Une heure avant de sortir, ils se ressemblent encore.
Moins d’une heure, à présent.
Le gros, le maigre, le jeune, le vieux, le Blanc comme le Noir, comme l’étranger, coupable ou présumé tel. Le même regard, tout est là. Quelle que soit leur peine. Il y a l’abandon dans ce regard. Celui qu’ils ont subi. Il y a toujours un abandon, quelque part, aussi loin qu’on remonte, dissimulé sous une forme ou une autre, sous le couvert d’un chiffon crade ou d’une tapisserie d’Aubusson.. Qu’importe. C’est-ce qui transparaît au fin fond de leurs yeux : quand ? Comment ? Pourquoi ?… Ils cherchent encore à comprendre. L’abandon et cette sorte d’étonnement qui forcément l’accompagne. Tout le reste n’est que crânerie. Le gros bras, les durs, les habitués : pareil. Ils se ressemblent, tous, comme les moutons d’un même troupeau.
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- "Celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux"... Viens, murmure Césaria. C'est fini. Maintenant, il sait. Il suffisait qu'il sache. Si tu pardonnes, tu seras grand. La grandeur d'un roi. Tu seras vainqueur. Ses genoux fléchiront devant toi. Pour lui la honte et le remords, pour lui l'Enfer. Laisse-le-lui. Rien ne le relèvera. Il en mourra...
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« Césaria… Césaria… » Il a prononcé son nom, plusieurs fois, sur un ton grave. « Césaria… » Le nom d’une déesse superbe émergeant des mers chaudes du Brésil ; pris au hasard d’un magazine. Que des couleurs vives : le bout de sa langue rose frôlant l’intérieur des incisives, le blanc entrevu, le rouge de ses lèvres qui se décollent et se recollent comme les valves d’un cœur irrigué de sang. « Césaria… Césaria… » Le miroir se couvrait de buée. Césaria s’est détourné. Il a pris son sac à main, et puis elle est sortie.
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L'appartement est à l'image de son occupant. Il y a quelque chose de définitivement brisé et c'est l'enfoncement inéluctable, la progression lente vers le fond de l'abîme. Le pire, c'est d'en être conscient, et de faire avec.
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En montant dans cette Jaguar, Cesaria ignorait qu'elle allait rencontrer l'amour fou. Et la mort comme un petit jardin. (p.45)
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Vidéo de Marcus Malte
Cet épisode a été enregistré avec des patients hospitalisés au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour de l'AP-HP situé à Hyères à l'automne 2023.
Le livre lu dans cet épisode est « Ne le dis à personne » d'Harlan Coben paru aux éditions Pocket. Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
Remerciements à Marie-Thérèse Poppe, éducatrice spécialisée au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour, Paul Grégoire, éducateur spécialisé au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour et Isabelle Michel, cadre socio-éducatif de l'hôpital San Salvadour à Hyères, ainsi qu'à Marcus Malte, écrivain.
 
*** Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre.Définitivement tournée vers la jeunesse, cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les adolescents et les jeunes adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi inviter à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur.
Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine). le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024. A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les adolescents et jeunes adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de cinq à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail.
Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un technicien du spectacle. Ce podcast, d'une trentaine de minute, sera ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP.
 
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